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L'adaptation au changement climatique

Journée de réflexion sur quatre projets pilotes financés par le Royaume-Uni et le Canada.

L'adaptation au changement climatique
Le Maroc fait partie des pays à stress ou pénurie hydrique. La vulnérabilité du Royaume aux changements climatiques (CC) et particulièrement à la raréfaction des ressources en eau reste une donnée fondamentale qui conditionne l'avenir du développement de notre pays. La quantité d'eau disponible par habitant a chuté de 25% depuis 1994, passant de 1100 m3 à 830 m3 et l'on prévoit encore des diminutions.

Parmi les solutions avancées contre le déficit hydrique, la construction de lacs collinaires, des petits barrages en terre alimentés par l'eau de pluie. « Face à la rareté de l'eau, nous devons opter pour la réalisation des lacs collinaires comme solutions alternatives. Par ailleurs, pour vaincre la précarité les populations locales ne doivent pas seulement se limiter à la céréaliculture, mais il est nécessaire qu'elles optent pour la valorisation des plantes aromatiques et médicinales qui sont vendues sur place à 25% du prix de la ville», a indiqué Abderrahmane Ait Lhaj de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) à Agadir, lors de la journée de réflexion à la Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l'éducation-formation à Rabat.

Une rencontre initiée dans le cadre de la célébration de 40e anniversaire de la Journée mondiale de la Terre et qui a devisé de l'expérience de quatre projets d'adaptation au changement climatique. Lesquels sont mis en œuvre dans le cadre du programme adaptation aux changements climatiques en Afrique (ACCA) et cofinancés par le Canada et le Royaume-Uni. Deuxième projet réalisé dans le cadre de ce programme international, la gestion de la demande en eau dans le bassin du Saïss qui a permis de rapprocher administration publique et populations locales. « Durant la tenue d'ateliers, nous avons permis aux fonctionnaires de différents départements ministériels de dialoguer avec les habitants. Il faut savoir que lorsque les villageois sont valorisés, ils sont à l'écoute.

Cela a permis aux responsables de l'agence du bassin d'expliquer aux paysans la démarche à suivre pour creuser un puits », a indiqué Ahmed Legrouri de l'Université d'Al Akhawayn. Pour Abdelouahid Chriyaa de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) à Settat et responsable du troisième projet et qui vise la compréhension des décisions d'adaptation des collectivités dans les plaines et les montagnes initié dans la province d'Azilal, « la neige devient de plus en plus rare sur les montagnes. Plus la quantité d'eau potable diminue, plus les frictions entre les villageois augmentent. D'autre part, les revenus des populations ne dépendent plus seulement de l'agriculture et certains même parmi eux sont obligés d'aller travailler dans le bâtiment ou mendier dans des villes. »
Quant à Abdellatif Khattabi, enseignant à l'Ecole nationale forestière d'ingénieurs (ENFI) et responsable du quatrième projet relatif à la protection des collectivités côtières du Nord du Maroc, où vivent des populations tributaires de la pêche, de l'agriculture et de l'élevage, l'érosion de la côte devient inquiétante puisque ce phénomène réduit certaines parties de cette région à raison d'un mètre par an.

Si pour certains intervenants à cette rencontre, le constat sur les changements climatiques ne fait pas de doute, il ne faut surtout pas incriminer seulement le climat, mais il faut revoir notre mode de production et renforcer la démocratie locale. Pour d'autres, il est urgent de réaliser un diagnostic de la recherche scientifique dans les changements climatiques et mettre en place une stratégie nationale. Selon un invité, actuellement le dialogue entre décideurs et chercheurs scientifiques ne passe pas.

ion de l'eau

Les quatre projets d'adaptation aux changements climatiques cofinancés par le Centre de recherche pour le développement international (CRDI) du Canada et le Département du développement international (DFID) du Royaume-Uni sont : approche éco-systémique pour l'optimisation de la gestion de l'eau des lacs collinaires mis en œuvre dans la région de Souss-Massa-Draa par l'Institut national de recherche agronomique à Agadir. Le second est relatif à la protection des collectivités côtières dans le Nord du Maroc (Nador et Berkane) porté par l'Ecole nationale forestière d'ingénieurs (ENFI). Le troisième projet concerne les mécanismes d'adaptation des communautés rurales aux changements climatiques. Et enfin le dernier est lié à l'adaptation aux changements climatiques et gestion de l'eau dans le bassin du Saïss. Ces projets ont été réalisés en collaboration avec plusieurs partenaires (chercheurs, ONG, collectivités locales, institutions et secteur privé, etc.
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