L’armée française a reconnu lundi qu’elle ne savait pas où se trouvaient les otages français au Sahel, alors que des familles ont appelé à «négocier» avec Al-Qaïda, jugeant que leurs proches ne seront pas sauvés par les opérations militaires en cours. «Nous ne savons pas où se trouvent les otages», a reconnu le chef d’état-major des armées françaises, l’amiral Edouard Guillaud, interrogé sur la radio Europe 1. «Évidemment, la totalité des opérations que nous menons est faite en gardant à l’esprit le fait que nous pouvons nous rapprocher d’eux (...). Nous pensons savoir que les otages ne sont pas là, sinon, nous ne le ferions pas», a relevé à propos des frappes l’officier interrogé sur les bombardements opérés par la France. «Il est possible qu’ils aient été déplacés, pas forcément vers un autre pays», a-t-il dit en soulignant l’immensité de la zone géographique concernée.
Le président François Hollande avait affirmé début février à Bamako que les forces françaises au Mali étaient désormais «tout près» des otages français détenus dans ce pays par des groupes islamistes.
Quinze otages français sont retenus en Afrique, dont au moins six au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Les familles de quatre otages au Sahel ont estimé lundi que les captifs ne seraient pas sauvés par les opérations militaires et ont appelé le gouvernement français à «négocier» avec Al-Qaïda.
«La France doit donner à Aqmi des signaux clairs montrant une volonté de négocier, en lien avec les sociétés Areva et Vinci», estiment dans un communiqué les familles des quatre otages enlevés le 16 septembre 2010 par Aqmi dans le nord du Niger, à Arlit, un site d’extraction d’uranium.
De violents combats opposent depuis plusieurs jours soldats français et tchadiens aux jihadistes dans l’Adrar des Ifoghas, une zone montagneuse de l’extrême nord-est du Mali, près de la frontière algérienne.
