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Optimisme prudent en Centrafrique

Près de dix mois après avoir renversé le président centrafricain, François Bozizé, précipitant le pays dans une spirale sanglante, le président Michel Djotodia a annoncé, vendredi depuis N'Djamena, sa démission, laissant entrevoir une lueur d'espoir de retour à la normale en Centrafrique.

Optimisme prudent en Centrafrique
Le président Michel Djotodia a annoncé, depuis N'Djamena, sa démission, laissant entrevoir une lueur d'espoir de retour à la normale en Centrafrique. Ph : AFP

Le 23 mars 2013, Djotodia, qui dirigeait une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka, renversait le président Bozizé, s'autoproclamait président de la République avant de suspendre, deux jours plus tard, la Constitution et de dissoudre l'Assemblée nationale.

Pénétrée par le risque d'une dégénération incontrôlable de la situation sécuritaire, la France a annoncé, le 24 mars, l'envoi de soldats pour assurer la protection des ressortissants français et étrangers.

Le Maroc, fidèle à son principe de solidarité agissante avec les pays amis et frères, a également dépêché un contingent des Forces Armées Royales pour contribuer à la restauration de la paix dans ce pays

Malgré la présence de soldats français et de l'Union africaine, les violences communautaires et interreligieuses continuaient de faire des victimes, dont plus de mille morts et près d'un million de déplacés, selon les bilans établis le 5 janvier.

Début août, la violence des hommes de la Séléka, qui avaient jusqu'à lors tué plus de 400 personnes, selon la Fédération internationale des Ligues des droits de l'Homme, a conduit la Communauté internationale à transformer la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) en Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca, 4.000 hommes) sous l'égide de l'UA. 

Ces violences ont également amené la diplomatie américaine à exprimer une réaction où elle s'alarme d'une situation de «pré-génocide». La France, quant à elle, a dénoncé les «exactions» et appelé la communauté internationale à agir.

Joignant les paroles aux actes, l'Hexagone lance, début décembre, l'opération Sangaris pour restaurer la sécurité, après le vote de l'Onu donnant mandat aux forces françaises pour intervenir.

Vendredi matin, des milliers de Centrafricains manifestaient dans les différentes artères de la capitale Bangui contre le retour en Centrafrique du Djotodia, qui se trouve à la capitale tchadienne, où les dirigeants d'Afrique Centrale tiennent un sommet extraordinaire pour tenter de désamorcer la crise en République centrafricain. 

Le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye, avec qui Djotodia entretenait des relations notoirement mauvaises contribuant à paralyser toute action publique face aux tueries à grande échelle, a également démissionné.

Juste après ces annonces, quatre blindés français de type Sagaie ont pris position près du palais présidentiel à Bangui, rapporte l'Agence France Presse, qui ajoute que les forces françaises et les détachements de la force africaine (Misca) étaient également très visibles en ville dans l'après-midi.

Malgré des scènes de liesse enregistrées çà et là dans la capitale après la nouvelle de la démission de Djotodia, les principaux boulevards de la ville se sont vidés et sont restés déserts, témoignant de la peur persistante.

Des dizaines de milliers de déplacés, massés notamment dans l'aéroport de Mpoko s'impatientent de regagner leurs demeures, mais restent majoritairement prudents, craignant un regain de violences avant que la situation ne soit définitivement résolue. 

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