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La gestion des risques

● Les assurances agricoles pourraient constituer un instrument supplémentaire de gestion des risques. Congrès international à Marrakech du 29 au 31 janvier 2014.
Ouverture à Marrakech d'un congrès international sur l'assurance et la réassurance des risques agricoles
● «Poser une vision partagée des outils et mécanismes adaptés aux risques majeurs que supporte le secteur agricole»
● «Opportunité stratégique pour les agriculteurs, les autorités et les acteurs d’assurances et de réassurance pour faire l'inventaire des risques majeurs menaçant le secteur d’agriculture»

La gestion des risques
Ouverture à Marrakech, d’un congrès international sur l’assurance et la réassurance des risques agricoles avec la participation d’éminents experts et acteurs du secteur. Ph : MAP

Les travaux d'un congrès international sur l'assurance et la réassurance des risques agricoles se sont ouverts, jeudi à Marrakech, avec la participation d'éminents experts et acteurs du secteur qui se pencheront notamment sur les moyens à même de mettre en place des mécanismes innovants en la matière.

S'exprimant à l'ouverture de ce congrès, le secrétaire général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), Said Laftit, a relevé d'emblée que l'ampleur prise par les changements climatiques ces dernières années nécessite plus que jamais des réponses adéquates pour circonscrire les effets de ce phénomène générateur de catastrophes naturelles dont le coût socioéconomique est de plus en plus lourd.

Il a rappelé, à ce propos, que les risques agricoles ont des conséquences importantes sur la population et l'économie, soulignant que les pertes dues à ces risques sont en croissance, alors que les mesures d'atténuation ne peuvent éliminer complètement les effets de ces phénomènes.

Laftit a fait observer que la mise en place de mécanismes d'assurance et de réassurance adéquats constitue l'un des moyens de maintenir et de stabiliser les revenus des paysans face à des événements de nature catastrophique tels que la sécheresse, les intempéries ou la grêle.

Le secrétaire général de la CDG a relevé, par ailleurs, que le secteur agricole, qui emploi au Maroc 45% de la population active avec une contribution moyenne au PIB de 13%, constitue un axe stratégique de développement de la croissance économique du pays, faisant observer que des efforts soutenus ont été déployés par le Royaume pour la modernisation de ce secteur et l'amélioration de la qualité de vie des populations du monde rural.

Le congrès de Marrakech, qui constitue une occasion de partager les expériences internationales et les formules innovantes en matière d'assurance des risques agricoles, permettra aux acteurs publics et privés concernés d'examiner les moyens de promouvoir la gestion de ces risques, a-t-il conclu.

Simon Gray, directeur du Département Maghreb (Région Mena) de la Banque mondiale, a indiqué que la gestion des risques dans le domaine agricole est une question qui revêt une grande importance, d'autant plus que la majorité de la population active dans les pays en développement, notamment en Afrique, travaille dans le secteur agricole. 

Gray a plaidé pour la réduction de l'impact des risques qui pèsent sur les agriculteurs, à travers une gestion proactive, estimant «préférable» de transférer ces risques lorsqu'ils sont très sévères. «Et c'est là que l'assurance et la réassurance agricoles jouent un rôle clé», a-t-il expliqué.

L'utilisation des mécanismes assurantiels pour transférer les risques agricoles est aujourd'hui «trop faible en dehors des pays à hauts revenus», a-t-il poursuivi, faisant savoir que l'assurance agricole représente près de 2% du PNB dans les pays riches, alors qu'elle ne représente que moins de 0,1% du PNB des pays à faibles revenus. 

Il a fait savoir, dans le même contexte, que le Programme de développement de l'assurance agricole de la Banque mondiale vise à accompagner les Etats dans la mise en place de partenariats publics-privés dans ce domaine, ajoutant, dans ce même contexte, que des programmes d'assurance agricole subventionnés par l'Etat sont déjà en place au Maroc.

«Dans le cadre de la mise en place d'une gestion intégrée des risques, le Maroc explore, avec l'appui de la Banque mondiale, un renforcement du partenariat public-privé dans le domaine de l'assurance agricole pour favoriser l'expansion» de ce type d'assurance, a noté Gray.

De son côté, Majid El Yacoubi, directeur financier au ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, a relevé que le Maroc a pris des décisions importantes en matière d'orientation de la politique de développement agricole, en révisant sa stratégie agricole pour la faire évoluer dans un sens de mise à niveau, de restructuration, de responsabilisation des producteurs et de redéfinition des missions de ce secteur.

Cependant, a-t-il poursuivi, ce secteur est confronté à une multitude de risques, dont ceux liés aux aléas climatiques, aux maladies phytosanitaires et aux fluctuations des marchés, ajoutant que l'enjeu dans ce contexte est de poursuivre la mise en œuvre des orientations stratégiques du Plan Maroc vert, notamment à travers la maitrise de la dimension risque et la promotion de nouvelles méthodes de gestion des risques reposant sur une approche par anticipation.

Le directeur général adjoint de la MAMDA-MCMA (Mutuelle agricole marocaine d'assurances-Mutuelle centrale marocaine d'assurances), Khalid Abdellaoui, a relevé que l'assurance agricole peut jouer un rôle encore plus important dans la promotion du secteur agricole, relevant que le potentiel du Maroc en la matière est considérable.

Le directeur général de la Société centrale de réassurance et président du Centre africain des risques catastrophiques, Mohamed Larbi Nali a indiqué que ce congrès international constitue une opportunité stratégique pour les agriculteurs, les autorités et les acteurs d'assurances et de réassurance pour faire l'inventaire des risques majeurs menaçant le secteur agricole et d'en débattre en présence d'éminents experts et intervenants du secteur, afin de le doter d'outils adaptés et de mécanismes innovants. 

Cet événement de deux jours est organisé par la Société centrale de réassurance, le Centre africain des risques catastrophiques, l'Organisation des assurances africaines et la Banque mondiale.

«Impact du changement climatique sur la gestion des risques agricoles avec ses conséquences économiques et sociales», «Partenariat public-privé dans l'assurance agricole», «Innovations en management des données agricoles et météorologiques» et «Gestion des risques agricoles», figurent parmi les thèmes qui seront débattus à cette occasion. 

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