«Nous devons continuer à réfléchir aux conditions qui permettent à l'extrémisme de prospérer. Mais affronter ces défis en les envisageant uniquement du point de vue militaire a, déjà, montré ses limites», a déclaré Ban Ki-moon lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l'antiterrorisme, à l'heure où les Etats-Unis et une coalition internationale bombardent des positions de l'organisation de l'Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.
De même, le chef de l'Onu a prévenu que cibler les communautés musulmanes au nom de l'antiterrorisme risquait de provoquer des «abus immoraux et contre-productifs».
Cette réunion de suivi avait été convoquée pour évaluer les effets d'une résolution adoptée en août, destinée à endiguer le flot des combattants étrangers qui rejoignent les rangs de l'EI et à couper les sources de financement des jihadistes.
La ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop, qui présidait la réunion, s'est prononcée pour que les Nations unies nomment un envoyé spécial chargé de mettre sur place un front «commun et efficace» pour lutter contre l'extrémisme.
Cet envoyé spécial serait par exemple chargé de prodiguer des conseils aux gouvernements à travers le monde et de les aider à se doter d'une stratégie médiatique et numérique efficace pour faire face aux jihadistes.
Dans une déclaration adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité a souligné la nécessité «d'améliorer la visibilité et l'efficacité des Nations unies dans la lutte contre la propagation des idéologies extrémistes violentes qui favorisent le terrorisme».