Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2004

Des militantes sahraouies dénoncent à Genève le siège imposé aux femmes

Deux militantes des droits de l'Homme issues des provinces du sud du Maroc ont dénoncé, mercredi devant le Conseil des droits de l'Homme à Genève, "le siège inhumain" imposé depuis des décennies aux femmes dans les camps de Tindouf.

Des militantes sahraouies dénoncent à Genève le siège imposé aux femmes
Les femmes et les enfants pâtissent d'un blocus sans merci à Tindouf.

S'exprimant au cours d'une séance plénière du conseil, les deux militantes ont incité l'instance onusienne à accentuer la pression sur les autorités algériennes en vue de garantir aux populations des campements leur droit fondamental de mouvement et de circulation.

"Les campements de fortune, érigés dans le sud algérien et contrôlés par le polisario, sont devenus une immense prison à ciel ouvert où la population est totalement privée de la liberté de mouvement et d'expression", a déclaré Mme Amina Laghzal, militante associative à Laâyoune.

Elle a souligné que la situation humanitaire alarmante des populations de Tindouf "peut être définie comme un cas d'urgence, particulièrement les femmes et les enfants qui sont les plus vulnérables".

"Dans le souci d'accroître le nombre des habitants des camps, les milices du polisario font contraindre la femme à la procréation forcée, au mariage précoce et à la polygamie, leur ôtant ainsi tout droit de disposer de leur propre vie", a déploré Mme Laghzal, membre de l'ONG OCAPROCE International.

Mme Aicha Douihi, présidente de l'association Sakia al-Hamra pour la défense des droits de l'Homme, a de son côté attiré l'attention du CDH sur le drame des populations sahraouies, "confinées dans des camps militaires contrairement à l'obligation qui pèse à la fois sur le pays hôte que l'ONU de veiller au maintien du caractère civil et humanitaire de cette zone".

Le strict contrôle exercé sur les populations par le polisario est à l'origine d'un climat de peur et d'intimidation, mais aussi d'un système de pouvoir qui écarte les familles de la gestion de leurs propres affaires, a-t-elle précisé.

"La situation est d'autant plus tragique, a-t-elle noté, que les milices en place ont la mainmise totale sur l'aide humanitaire à des fins de soumission de ces populations".

Face à ce constat, Mme Douihi a lancé un appel à l'ONU et à la communauté internationale l'invitant à "assumer son devoir à l'égard de nos concitoyennes oubliées en plein désert et privées de leurs droits les plus élémentaires".

A l'occasion des travaux du CDH, l'Union de l'action féministe (UAF) s'est déclarée très préoccupée par le blocus sans merci dont pâtissent les femmes à Tindouf et les enfants et a invité les instances internationales compétentes à œuvrer sans attendre pour y mettre fin.

"Nul ne peut ignorer les souffrances inhumaines endurées par des milliers de femmes dans les camps, qui souffrent et sont privées de leur droit à l'éducation et à la liberté de mouvement", a déclaré à la MAP Mme Fatima El Maghnaoui, qui représente l'UAF aux travaux du conseil.

Selon cette militante associative, "les enfants n'échappent guère à ce calvaire et plusieurs d'entre eux sont déportés à l'insu de leurs parents, en violation de la convention internationale des droits de l'enfant".

Lisez nos e-Papers