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Le FMI met en garde contre les «aléas géopolitiques»

Le Fonds monétaire international a mis en garde jeudi contre les «aléas géopolitiques» en Ukraine ou au Proche-Orient qui menacent une croissance économique mondiale déjà affaiblie par un léger coup de mou américain et chinois.

Le FMI met en garde contre les «aléas géopolitiques»
Graphique sur les prévisions de croissance mondiale en pourcentage du PIB du FMI de 2012 à 2015. Ph : AFP

Plombé par ces «mauvaises surprises», le Produit intérieur brut (PIB) du globe devrait progresser de seulement 3,4% cette année, accélérant par rapport à 2013 mais accusant un recul de 0,3 point par rapport aux estimations publiées en avril, détaille le FMI.

«Les aléas géopolitiques se sont aggravés depuis avril: les risques d'une flambée des cours du pétrole s'accentuent en raison des récents événements au Moyen-Orient, et ceux liés à l'Ukraine persistent», écrit l'institution internationale dans l'actualisation de ses prévisions mondiales.

Poids lourd de la production pétrolière, l'Irak est déstabilisé par une insurrection islamiste tandis que la crise ukrainienne s'est aggravée avec le crash du vol malaisien MH17.

Au cœur des tensions avec Kiev, la Russie va payer un lourd tribut à la crise ukrainienne en frôlant la récession cette année (+0,2%), selon le FMI qui met en garde contre un effet de contagion.

«Si le conflit s'aggrave, tout ce qui a trait par exemple à l'acheminement de gaz en Europe de l'ouest pourrait avoir des effets bien plus vastes», a commenté le chef économiste du FMI, Olivier Blanchard, lors d'une conférence de presse.

Un porte-parole du Fonds avait auparavant assuré que le renforcement des sanctions occidentales contre la Russie pourrait avoir un «impact» économique dans d'autres pays de la région.

Le conflit israélo-palestinien qui fait rage à Gaza ne semble en revanche pas d'avoir de fort impact économique «au-delà d'Israël», a ajouté Olivier Blanchard.

Quelques «bonnes nouvelles»

Selon le FMI, ce regain de tensions politiques s'est par ailleurs conjugué à un coup de froid des deux premières économies mondiales.

Aux Etats-Unis, qui pèsent près d'un quart du PIB mondial, l'hiver rigoureux a conduit, au premier trimestre, à la plus forte contraction économique dans le pays en cinq ans.

En conséquence, le FMI ne table plus que sur une croissance «décevante» de 1,7% dans le pays en 2014, en chute de 1,1 point par rapport à sa prévision d'avril.

«C'est quelque chose qui est derrière nous», a toutefois nuancé Olivier Blanchard.

Deuxième puissance économique mondiale, la Chine a, elle, vu sa demande intérieure fléchir «plus que prévu», affirme le FMI, qui abaisse sa prévision pour le pays à 7,4% (-0,2 point), ce qui serait la plus faible progression du PIB chinois en près d'un quart de siècle.

Sujet récurrent de tourments, la zone euro voit sa prévision de croissance inchangée à 1,1%, même si l'institution continue à mettre en garde contre une déflation (baisse des prix).

«Dans les grands pays avancés, la stagnation menace à moyen terme», résume le FMI.

Le tableau n'est guère plus réjouissant pour les économies émergentes qui devraient dans l'ensemble, connaître un léger tassement en 2014.

Le Brésil ne bénéficiera ainsi pas d'effet Coupe du monde: sa croissance économique est revue nettement à la baisse (-0,6) cette année où elle devrait à peine dépasser les 1%, d'après le FMI.

«Les pays émergents (...) pourraient se heurter à une brusque dégradation des conditions financières et à des reflux de capitaux en cas de changement d'humeur des marchés financiers», ajoute le Fonds.

Un tel scénario s'était produit au printemps 2013 quand les investisseurs, déboussolés, avaient brusquement retiré leurs fonds des pays émergents en spéculant sur un changement de cap monétaire aux Etats-Unis... qui n'a pas encore eu lieu mais qui approche.

«Je ne crois pas à un chaos financier majeur (...) mais il y aura des turbulences», prédit M. Blanchard.

En dépit de ces projections en demi-teinte, le FMI continue de tabler sur un rebond de la croissance mondiale en 2015, à 4,0%, ce qui serait son niveau le plus élevé depuis 2011.

L'institution distingue dès à présent de «bonnes surprises», au Japon, en Allemagne, au Royaume-Uni et surtout en Espagne qui se débattait encore récemment avec la crise de la dette de la zone euro.  

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