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Le référendum et le financement en Catalogne au menu

La crise en Catalogne et le défi souverainiste des nationalistes de cette région du nord- est de l'Espagne seront au menu de la réunion qui s'est tenue, mercredi à Madrid, entre le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy et Artur Mas, président de l'Exécutif régional de la Catalogne.

Le référendum et le financement en Catalogne au menu
L'un défend l'unité de l'Espagne, l'autre le droit des Catalans à décider de leur avenir : Mariano Rajoy et Artur Mas, se sont rencontrés mercredi à Madrid après deux ans d'un dialogue de sourds qui semble sans issue. Ph : AFP

Les positions des deux dirigeants sont diamétralement opposées, le premier défend l'unité et la souveraineté de l'Espagne, alors que le second invoque le droit des Catalans à décider de leur futur, en appelant à la tenue du référendum d'autodétermination le 9 novembre dans sa région, qualifié d'«illégal» par le pouvoir central à Madrid.

Alors que le chef du gouvernement aborde cette rencontre renforcé par le soutien que lui a manifesté lundi le nouveau leader du principal parti de l'opposition, le Parti Socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Pedro Sanchez, qui a taxé d'«illégal « cette consultation, Artur Mas semble affaibli par le scandale de l'homme le plus influent en Catalogne, l'ancien chef du gouvernement régional, Jordi Puyol qui a lancé vendredi une bombe en avouant avoir placé durant 34 ans un capital familial, estimé à 4 millions d'euros, dans des paradis fiscaux.

En effet, depuis décembre 2013, date de l'annonce de ce référendum, le gouvernement central affirme que ce référendum «n'aura pas lieu» car il est «illégal et contraire à la Constitution» de 1978, qui garantit la souveraineté de l'Etat tout en accordant une large autonomie aux régions espagnoles.

Les nationalistes de Convergencia i Unio, dirigée par Artur Mas, et les indépendantistes de gauche du parti «Esquerra Republicana de Catalunya» (ERC), défendent quant à eux le droit des catalans de décider eux-mêmes de leur avenir.

La rencontre entre Artur Mas et Mariano Rajoy sera par ailleurs une occasion d'évoquer la question de financement de la communauté autonome, une région de 7,5 millions, qui apporte 20% de la ressource nationale.

Le gouvernement catalan, qui s'estime lésé par le système de répartition des recettes fiscales, chiffre à 8,455 milliards d'euros le déficit fiscal de la région. Arturs Mas va ainsi se rendre à la Moncloa affaibli par le scandale Puyol, qui a conduit le dirigeant nationaliste catalan à sacrifier ce puissant homme politique, qui fut président de la Catalogne de 1980 à 2003, pour tenter de limiter les dégâts en terme politique.

Mardi matin, lors d'une conférence de presse tenue à Barcelone, Artur Mas a annoncé le retrait définitif de la scène politique de Jordi Pujol et du renoncement par ce dernier à toutes ses prérogatives, affirmant qu'«Il se rend compte du problème créé» et veut qu'il affecte «le moins possible la situation de la Catalogne à un moment si délicat».

Quant à Mariano Rajoy, il a déjà exprimé clairement sa position vis-à-vis de sa rencontre avec le dirigeant catalan en affirmant que sa position rejetant le référendum sur l'indépendance «n'a pas changé».

«Comme tout le monde sait, Monsieur Mas veut une réunion. Je vais rencontrer le président de la Generalitat», avait affirmé récemment Rajoy. «Je sais qu'il y a un problème et qu'il faut l'affronter», avait lancé le chef du Parti Populaire.

Rajoy a toutefois précisé qu'il n'avait pas changé d'avis sur cette question. «Ma position est connue. Nous allons parler, mais je ne vais pas faire ce que je ne peux ni ne dois faire», avait-il expliqué.

«On ne peut pas exiger d'un président de gouvernement, quel qu'il soit, qu'il autorise un référendum contre la décision du parlement national, contre la décision du tribunal constitutionnel, contre la loi, contre ses propres convictions, et contre ce que pensent l'ensemble des Espagnols», avait dit Rajoy.

La dernière rencontre entre Mariano Rajoy et Artur Mas remontre à fin août 2013. 

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