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L’expérience marocaine est pionnière dans le monde arabe

«L'expérience du Maroc dans le domaine de la justice transitionnelle est pionnière dans le monde arabe», c’est ce qui a affirmé, lundi à Rabat, la présidente de l'Instance tunisienne «Vérité et Dignité», Sihem Ben Sedrine

L’expérience marocaine est pionnière dans le monde arabe
La présidente de l’Instance tunisienne «Vérité et Dignité» a exprimé le souhait de s’inspirer de l’expérience marocaine et de ses volets «positifs et réussis». Ph : blog.slateafrique.com

Sihem Ben Sedrine qui préside une délégation tunisienne de militants des droits humains en séjour au Maroc jusqu'au 5 septembre courant, a déclaré à la MAP que cette mission a pour objectif de s'inspirer de l'expérience marocaine et de tirer profit notamment de ses volets «positifs et réussis».

Elle a révélé que cette visite dans le Royaume est la première du genre pour l'Instance parce que «nous croyons que le Maroc est le premier dans le monde arabe à mener une expérience dans le domaine de la justice transitionnelle», notant que les rencontres de la délégation qui seront entreprises au Maroc seront l'occasion pour avoir une idée plus claire sur cette expérience et sur la mise en application des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation, en plus du processus de mise en œuvre de la justice transitionnelle au Maroc.

Et Ben Sedrine de préciser qu'au moment où les libertés d'expression, de l'action associative et de réunion «étaient confisquées en Tunisie, le Maroc nous a ouvert ses lieux publics, nous a fourni des occasions de travail, et cela restera à jamais gravé dans notre mémoire».

Pour rappel, il a été procédé en juin dernier à l'installation de l'Instance tunisienne Vérité et Dignité que dirige Siham Ben Sedrine, fervente défenseur des droits de l'Homme et de la liberté de la presse.

L'Instance a été chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'Homme qui ont eu lieu en Tunisie entre les années 1955 et 2013, de révéler la vérité concernant ce dossier, de développer les moyens d'indemniser les victimes et de formuler des recommandations pour les réformes à introduire pour que les dépassements et les violations ne se reproduisent pas.

Pour sa part, le président de la commission régionale des droits de l'Homme de Rabat-Kénitra, Abdelkader Azrii, qui a présidé une réunion avec la délégation tunisienne, a souligné dans une déclaration similaire que la rencontre d'aujourd'hui s'inscrit dans le cadre d'une série de contacts et d'échanges réciproques menés par le biais de la société civile du Maroc et de Tunisie, ou encore les centrales syndicales dans les deux pays.

Et de souligner que les Tunisiens étaient proches de l'expérience marocaine en matière d'équité et de réconciliation, plus précisément le militant reconnu des droits de l'Homme Kamal Jandoubi qui «a travaillé avec nous dans cette expérience, ainsi que par la relation étroite existant entre le président du Conseil national des droits de l'Homme, Driss El Yazami, et les différents juristes et acteurs des droits de l'Homme en Tunisie».

Après la révolution, a-t-il encore ajouté, les Tunisiens ont mis en place, après une série de débats et de dialogues, une instance semblable à l'Instance Equité et Réconciliation (IER) qui va se pencher sur les dossiers de 1955 à 2013, «une période relativement plus importante par rapport à celle de l'Instance Equité et Réconciliation (1956-1999)».

Il a, toutefois, précisé que l'Instance tunisienne travaille sur les mêmes dossiers que ceux traités par l'Instance équité et réconciliation, notamment en matière de disparition forcée et de détention arbitraire, en plus des élections et de la dilapidation des deniers publics.

Abdelkader Azrii a fait remarquer que les juristes tunisiens travaillent dans le cadre d'ateliers avec leurs homologues marocains afin de mieux comprendre l'expérience marocaine, sa mise en œuvre et ses résultats.

Il a souligné que l'expérience marocaine est sollicitée, que ce soit au Yémen, en Tunisie ou dans d'autres pays africains, notamment au Mali, notant que cela s'inscrit dans le sillage d'un processus visant «à présenter l'expérience marocaine afin d'enrichir l'expérience du Maghreb dans ce domaine». 

Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) accueille le lundi une délégation de l'Instance vérité et dignité de Tunisie dans le cadre d'une mission d'information qui se poursuivra jusqu'au 5 septembre 2014.

La visite de la délégation tunisienne sera marquée par des exposés axés notamment sur : «contexte et genèse de la justice transitionnelle au Maroc», «mise en œuvre du mandat de l'IER» et «problématiques et leçons apprises».

Plusieurs contribution sont prévues aussi dans le cadre de cette mission notamment sur «le contexte : une introduction à l'histoire politique du Maroc», «les droits de l'Homme : réformes institutionnelles et acteurs sociaux», «l'émergence de la problématique de la justice transitionnelle», et «l'instance indépendante d'arbitrage».

Des éclairages seront également donnés aux membres de la délégation tunisienne sur le mandat de l'IER (mise en place, établissement de la vérité, les auditions publiques, la réparation individuelle et communautaire, le rapport final, suivi de la mise en œuvres des recommandations).

Le programme comporte, par ailleurs, la projection du film «Jawhara, fille de prison», fiction sur les violations graves des droits de l'homme perpétrées par le passé, et des visites à l'institution «Archives au Maroc», au cimetière des victimes des événements de 1981 et à l'Association médicale de réhabilitation des victimes de la torture (AMRVT).

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