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«Trop tôt pour faire la moindre hypothèse sur l'origine de la catastrophe»

Deux jours après le crash du vol AH5017 d'Air Algérie au Mali, Rémi Jouty, directeur du Bureau français d'enquêtes et d'analyses (BEA), juge, dans un entretien à l'AFP, qu'il est «trop tôt pour faire la moindre hypothèse» sur l'origine de la catastrophe.

«Trop tôt pour faire la moindre hypothèse sur l'origine de la catastrophe»
Le site où s'est écrasé l'avion d'Air Algérie dans la zone de Gossi, ville du nord du Mali située près de la frontière avec le Burkina Faso. L'avion se serait écrasé à forte vitesse. Ph : AFP

Comment va se dérouler l'enquête et en quoi va consister le travail des responsables du BEA envoyés sur le site du crash ?

 «Leur intervention s'inscrit dans le cadre d'une enquête de sécurité menée par le Mali. Sur place, leur travail technique consiste à recueillir le maximum d'informations possible sur la configuration de l'avion, son état avant l'impact, pour autant qu'on puisse le déterminer, les caractéristiques de l'impact, ainsi que s'assurer autant qu'on puisse le faire de voir si l'avion paraissait complet ou pas avant l'impact.

La partie sur place devrait être assez rapide, quelques jours. Après, l'enquête sera amenée à se concentrer sur l'exploitation des enregistreurs et la collecte d'autres données, de contrôle aérien, les données météo, celles relatives à l'exploitation et à l'entretien de l'avion. Cela devra se faire sous la direction des autorités maliennes, en impliquant les différents pays qui peuvent être concernés par la fourniture de ces données».

 L'avion s'est-il écrasé en piqué ? Attentat, accident lié à la météo, toutes les hypothèses sont-elles encore ouvertes ?

 «Absolument. A ce stade, l est trop tôt pour faire la moindre hypothèse sur ce qu'on pourrait déduire en termes de scénario. La seule information qu'on peut tirer (ndlr, des débris), c'est que c'est un impact à forte énergie, probablement donc à forte vitesse. Au-delà de ça, (...), on ne peut pas en dire plus.

L'examen de l'épave consistera aussi à regarder s'il y a ou pas des indices de destruction par explosif sachant que ce type d'examen n'est pas complètement conclusif. Donc là encore, il est trop tôt pour savoir si on peut en déduire quelque chose.

D'une façon générale, les conditions météo à elles seules ne peuvent pas être une explication ou une cause d'un accident. Après, probablement dans une phase ultérieure de l'enquête il faudra rassembler les informations les plus détaillées possibles sur les conditions météo réelles dans la zone.

Il faudra regarder la manière dont l'équipage a réagi en fonction des conditions météo qu'il connaissait ou qu'il rencontrait».

 L'analyse des boîtes noires va-t-elle être confiée au BEA? Que peut-on en attendre et dans quels délais ?

«Les autorités maliennes ont exprimé le souhait que les moyens techniques français du BEA soient utilisés pour lire les boîtes noires. Donc a priori elles devraient être rapatriées vers la France pour être lues au BEA. Quand exactement? Je ne suis pas en mesure de vous le dire aujourd'hui parce qu'il y a certains actes de procédure à respecter.

Sur les délais d'exploitation, il est très difficile aujourd'hui de se prononcer. Il y a deux phases pour l'exploitation des boîtes noires: la première, c'est extraire les données brutes. Si les enregistreurs sont en bon état, cela peut être assez rapide, de l'ordre de quelques heures. S'ils sont en mauvais état, cela peut être plus compliqué et prendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

Ensuite, il y a un travail en général beaucoup plus long qui est, à partir de toutes ces données, de remonter à des informations utiles et utilisables, de corréler tous les paramètres pour s'assurer qu'ils sont cohérents. C'est un travail de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois». 

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