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150.000 frontaliers français craignent pour leur emploi

Près de 150.000 travailleurs frontaliers issus de la France craignent de perdre leur emploi en Suisse, à l'heure où la remise en cause de l'accord de libre-circulation avec l'UE semble inéluctable.

150.000 frontaliers français craignent pour leur emploi
Pays d’immigration, la Suisse, depuis l’entrée en vigueur des accords bilatéraux, a vu également le nombre des travailleurs frontaliers augmenter sensiblement. Ph : ledauphine.com

La révision de l'accord signé en 2012, suite à une demande officielle de l'exécutif helvétique la semaine dernière, «pourrait avoir d'importantes conséquences pour les frontaliers français, mais aussi pour les entreprises suisses», a prévenu le secrétaire général du Groupement européen des frontaliers, Jean-François Besson.

Le gouvernement de Berne s'est trouvé contraint de renégocier avec Bruxelles le texte sur la libre-circulation, conformément au vote populaire du 9 février dernier qui a entériné «l'initiative contre l'immigration de masse» lancée par la droite populiste. 

«L'amertume est palpable», a estimé Jean-François Besson dans des déclarations aux médias, tout en se disant «encouragé par le 'non' des cantons romands à la proposition visant la limitation de l'immigration».

Ce constat est partagé par deux autres organisations de travailleurs transfrontaliers, à savoir Sempioneconomia et Domodossola. 

En chiffres, les travailleurs français représentent à eux-seuls un quart de la population active dans la région de Genève, l'un des cantons fortement employeurs de frontaliers, eu égard au manque du personnel local qualifié. 

En dix ans, le nombre de frontaliers actifs dans le seul canton de Genève a quasiment doublé, en passant de 32.900 à fin 2002 à 65.000 aujourd'hui. 

Pas moins de 100.000 personnes passent la frontière tous les jours pour travailler dans la seule Genève, auxquels s'ajoutent des milliers de ressortissants suisses habitant en France et les fonctionnaires internationaux. 

«L'industrie horlogère ne pourrait pas tourner sans les frontaliers français», a expliqué le secrétaire général, rappelant que «ce n'est pas un hasard si le nouveau site industriel de Swatch à Boncourt (Jura, nord-ouest) est situé à 200 mètres de la frontière franco-suisse». L'Arc jurassien, berceau de l'horlogerie helvétique, compte un peu plus de 40.000 travailleurs frontaliers, près du double d'il y a dix ans. 

Les Suisses s'étaient prononcés, le 9 février lors d'une consultation populaire, à une très courte majorité (50,3 pc) pour la «fin de l'immigration de masse», une proposition de l'Union démocratique du centre (UDC), qui prévoit d'instaurer des quotas à l'immigration et de renégocier la libre-circulation avec la commission européenne. 

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