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Arme française contre le terrorisme

Trois semaines après les attentats jihadistes de début janvier (17 morts), le gouvernement français a mis en ligne un site spécialisé, accessible depuis mercredi, destiné à contrer la propagande jihadiste sur Internet, préparé depuis plusieurs mois.

Arme française contre le terrorisme
La France a dévoilé les grandes lignes de son plan pour tenter de freiner le mouvement de départ vers la Syrie, des mesures pour dissuader les candidats français au jihad, un phénomène difficile à enrayer. Ph : AFP

Le site, http://www.stop-djihadisme.gouv.fr/ s'ouvre sur un film de deux minutes reprenant des photos et extraits de films de propagande destinés à encourager les apprentis-jihadistes à rejoindre en Syrie ou en Irak les rangs du groupe Etat islamique. 

Sur des photos et extraits en couleur, on peut lire notamment : «Ils te disent: sacrifie-toi à nos côtés, tu défendras une cause juste», puis, sur des photos terribles d'exactions et de massacres, en noir et blanc : «En réalité, tu découvriras l'enfer sur terre et mourras seul, loin de chez toi».

A l'attention des jeunes filles, on peut lire : «Ils te disent: Viens fonder une famille avec l'un de nos héros. En réalité, tu élèveras tes enfants dans la guerre et la terreur». 

Le film se termine par : «Les discours d'embrigadement jihadistes font chaque jour de nouvelles victimes», puis le mot-dièse îstopdjihadisme. 

Le site Internet, sur lequel le Service d'information du gouvernement (SIG) et le ministère de l'Intérieur ont travaillé pendant plusieurs mois, propose aussi plusieurs rubriques, comme «Comprendre la menace terroriste», «Décrypter la propagande djihadiste», «Agir - L'action de l'État» et «Se mobiliser - Ensemble». 

L'anthropologue Dounia Bouzar y explique par exemple comment l'emploi massif d'Internet et des réseaux sociaux permet à la sphère jihadiste de toucher de nombreux internautes, surtout les jeunes. Une rubrique, «Radicalisation djihadiste», détaille, à l'intention des proches, les «premiers signes qui peuvent alerter» (Exemple: «ils se méfient des anciens amis, arrêtent d'écouter de la musique»). 

«Nous avons décidé de nous placer sur le même terrain», explique à l'AFP, Christian Gravel, directeur du SIG. «Nous allons diffuser largement cette vidéo sur les réseaux sociaux, afin de toucher au maximum les jeunes sensibles à ces thèses et à ces sirènes. Nous espérons que cela va provoquer chez eux un choc. Et le site propose aussi des solutions, des recours, de l'aide, pour les jeunes eux-mêmes, leurs familles, leurs amis».

Des arguments qui n'ont pas convaincu le vice-président du Front national (extrême droite) Florian Philippot, qui s'est demandé qui le gouvernement pense «effrayer ou dissuader avec un tel site ?» 

Selon le Premier ministre Manuel Valls, environ 3.000 personnes sont dans le collimateur des services de sécurité français, en relation avec des départs pour le jihad.

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