La Croatie prête à mettre en œuvre une réponse de l'UE à la crise migratoire

Le président du Conseil européen, Donald Tusk a dénoncé, mardi à Zagreb, les réactions xénophobes au sein de l'Union européenne envers les migrants qui tentent de rejoindre son territoire, soulignant que cette crise peut être surmontée par une réponse européenne unifiée.

«Quels que soient les défis qu'apportent les migrants, il n'y a pas d'excuses à une réaction hostile ou un comportement raciste ou xénophobe envers eux», a déclaré Donald Tusk à l'issue d'un entretien à Zagreb avec la présidente croate, Kolinda Grabar Kitarovic.

Il a souligné que l'Union européenne doit répondre à la crise des migrants avec un esprit de solidarité et de responsabilité et doit déployer davantage d'efforts.

«Créer et préserver l'unité au sein de l'UE face à ce défi est la clé», a-t-il dit, soulignant que «ces défis peuvent être surmontés par une réponse européenne unifiée et je suis persuadé que la détermination et la volonté politique de tous les pays de l'UE prévaudront».

Des incidents xénophobes visant les réfugiés ont eu lieu notamment en Allemagne, où ils ont été dénoncés par la chancelière Angela Merkel et où des médias et personnalités se sont mobilisés en leur faveur.

«Notre priorité reste de faire en sorte que les vies des migrants qui tentent de rejoindre l'UE soient préservées», a indiqué Donald Tusk.

Il s'est dit favorable à une coopération avec la Croatie dans ce domaine, ajoutant qu'il avait discuté avec le Premier ministre Zoran Milanovic des moyens susceptibles d'aider les pays confrontés à l'afflux des migrants.

Donald Tusk a confirmé que Zoran Milanovic l'avait assuré que la Croatie était prête à mettre en œuvre une réponse de l'UE à la crise.

De son côté, Kolinda Grabar Kitarovic a assuré que la Croatie, membre de l'UE depuis 2013 et pour l'instant à l'abri de la crise migratoire, entendait néanmoins faire preuve de «solidarité» envers les migrants.

«On s'attend à ce qu'un grand nombre de réfugiés se dirigent vers la Croatie», a dit la présidente croate, précisant que les institutions et la population du pays devaient être prêts à cette éventualité.

Le nombre de réfugiés et migrants ayant traversé la Méditerranée cette année dépasse maintenant les 300.000, plus de 180.000 ayant atteint la Grèce et 110.000 l'Italie, contre quelque 219.000 en 2014, selon le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR).

Les ministres de l'Intérieur des pays de l'Union européenne vont se réunir le 14 septembre à Bruxelles, à un moment où l'Europe tente de trouver des solutions communes face à l'aggravation de la crise migratoire.