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L'Algérie «se serre la ceinture et compte ses sous»

Dans un article intitulé «Algérie : Alerte rouge», «Jeune Afrique» note que la chute des prix du pétrole a contraint l’Etat algérien d’abandonner un plan d’investissement sur cinq ans doté de 262 milliards de dollars.

L'Algérie «se serre la ceinture et compte ses sous»
«Frappée de plein fouet par la chute des cours des hydrocarbures, l'Algérie se serre la ceinture», c’est ce qu’a écrit l'hebdomadaire «Jeune Afrique» dans sa dernière livraison. Ph : AFP

Frappée de plein fouet par la chute des cours des hydrocarbures, l'Algérie «se serre la ceinture et compte ses sous», alors que les finances publiques fondent comme neige au soleil, menaçant la paix sociale, écrit l'hebdomadaire «Jeune Afrique» dans sa dernière livraison.

Dans un article intitulé «Algérie : Alerte rouge», la publication note que la chute des prix du pétrole a contraint l'Etat algérien d'abandonner un plan d'investissement sur cinq ans doté de 262 milliards de dollars et de geler des milliers de projets déjà inscrits dans les budgets des ministères et des wilayas.

Cette crise menace la stabilité du pays, alpha et oméga du quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, souligne «Jeune Afrique» citant la presse locale.

«Tout au long de l'été, experts et analystes n'ont cessé de mettre en garde contre le risque de recourir aux services du FMI, voire contre une menace de faillite» suite à la chute des prix des hydrocarbures, indique le magazine, affirmant que l'opposition algérienne prédit de graves tensions sociales et politiques, «tant et si bien que les Algériens redoutent un remake de la crise économique de 1986, qui avait débouché sur les émeutes sanglantes d'octobre 1988».

«Jusqu'à quand le gouvernement peut-il encore acheter la stabilité à coup de milliards ?», s'interroge l'hebdomadaire, ajoutant que les spécialistes affirment que le pouvoir ne peut plus se permettre le luxe de consacrer annuellement 60 milliards de dollars aux transferts sociaux, au risque de siphonner encore plus les caisses.

«Les voyants virent au rouge», insiste «Jeune Afrique», expliquant que la balance commerciale a accusé un déficit de 8 milliards de dollars au cours des sept derniers mois en conséquence de l'effondrement des prix du baril, qui a entrainé également une chute des rentrées de devises.

Ces dernières n'excéderont pas 30 milliards de dollars à la fin de l'année, et peuvent encore baisser à hauteur de 20 milliards en 2016 si la chute des prix persiste, un scénario envisagé par la Banque mondiale qui table sur un baril à 40 dollars, rapporte la publication.

Malgré les efforts des autorités algériennes visant à limiter les importations, leur facture reste très élevée, soit 30 milliards de dollars sur les sept premiers mois de 2015 et probablement 50 milliards d'ici à décembre, précise le magazine, relevant que la Banque d'Algérie a été contrainte de dévaluer le dinar, qui a perdu 35%de sa valeur face au dollar en une année, pour brider d'avantage les importations.

Par ailleurs, «Jeune Afrique» souligne que l'objectif de substituer une économie de production à la rente pétrolière est loin d'être atteint. «Même menée avec une grande efficacité, la tâche nécessiterait au moins une dizaine d'années. Or le temps presse», écrit la publication.

«Depuis 1999, le pouvoir a dépensé 700 milliards de dollars. Et au bout du compte, le salut de l'Algérie ne repose que sur le baril du pétrole. S'il chute, nous chutons», prévient un économiste cité par «Jeune Afrique». 

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