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Genève déplore le sort des 250.000 enfants-soldats

L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Onu, Mohamed Aujjar, prend part au Congrès mondial sur la justice des mineurs qui a ouvert ses travaux lundi à Genève en présence des délégués de 94 pays.

Genève déplore le sort des 250.000 enfants-soldats
Améliorer le système institutionnel de justice juvénile et faire respecter les droits fondamentaux des enfants concernés, en application des instruments juridiques ratifiés par les Etats. Ph : tchaddiplomatie.com

Un congrès international consacré à la justice juvénile a lancé, lundi à Genève, un cri d'alarme sur le sort réservé à 250.000 enfants-soldats dans le monde, en soulevant des interrogations sur la fonction réparatrice du système judiciaire.

«Le moment est venu pour que la justice soit nécessairement plus discrète pour protéger les plus jeunes», ont souligné les organisateurs à l'ouverture lundi du congrès en présence des délégués de 94 pays, dont l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Onu, Mohamed Aujjar.

Cet évènement est présenté comme «l'occasion rêvée pour lever le voile sur cette justice juvénile qui, pour être conforme au droit international, se différencie du droit pénal par une forte volonté d'agir de manière éducative et restauratrice, plutôt que punitive».

Pour le chef de la diplomatie suisse, Didier Burkhalter, la justice des mineurs «doit être un vecteur à la fois de prévention, de protection, de sanction et de réinsertion des enfants en conflit avec la loi».

Il a cité dans ce cadre l'exemple criant des centaines de milliers d'enfants recrutés lors de conflits armés, notamment en Afrique. «Le châtiment ne peut pas être le premier but du système judiciaire lorsqu'il a en face un enfant qui doit construire sa vie et participer à la construction d'une société», a-t-il fait valoir. Dans ce cas-là, Didier Burkhalter s'est dit «favorable à ce que la justice puisse avoir une mission réparatrice à l'égard des plus jeunes», a affirmé Didier Burkhalter.

L'ONG internationale «Terre des Hommes», co-organisatrice du Congrès, a regretté qu'environ un million d'enfants dans le monde se trouvent en détention au lieu d'être à l'école. «Le but de cet évènement est de trouver des solutions pragmatiques, des alternatives à la privation de liberté et à la répression», a relevé Bernard Boeton, responsable des droits de l'enfant au sein de l'organisation.

De l'avis de l'avocate mauritanienne Fatimata M'Baye, «il est nécessaire de trouver des alternatives viables à l'emprisonnement et à la démarche punitive pour sauver des générations d'enfants ratés». «La prison n'est pas la maison idéale pour un enfant : Il y apprend à détester la vie et toute la société qui l'a délaissé», a-t-elle dit.

Le Congrès international sur la justice juvénile se veut aussi l'opportunité pour l'échange d'expériences entre les délégations ainsi que pour un débat ouvert sur les aspects juridiques de la problématique. 

Sous cet angle, l'Office fédéral suisse de la justice a présenté l'expérience du pays helvétique en la matière, soulignant que les placements de mineurs ont diminué de 40% depuis 2010, et seulement 8% d'eux sont en détention, avec un taux de récidive limité à 3%.    

   

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