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Accueil next Fête du Trône 2004

Sergio Mattarella succède à Giorgio Napolitano

Sergio Mattarella, candidat officiel du Parti Démocrate (PD), a été élu, samedi, nouveau Président de la république italienne succédant ainsi à Giorgio Napolitano qui avait présenté le 14 janvier sa démission, cinq ans avant la fin de son septennat.

A l'issue du quatrième scrutin, Sergio Mattarella, premier Président d'origine sicilienne et 12e de l'histoire de l'Italie, a recueilli 665 voix «pour», alors que les bulletins blancs étaient 105. Aux trois premiers tours de scrutin, une majorité qualifiée des deux tiers est nécessaire pour accéder à la plus haute charge de l'Etat, mais à partir du quatrième, la majorité simple suffit (505 voix).

Juge de la Cour constitutionnelle depuis 2011, Sergio Mattarella, 72 ans, est un ancien membre de la Démocratie chrétienne. Plusieurs fois ministre dans les gouvernements de Giulio Andreotti et de Massimo D'Alema et sept fois parlementaire, il a terminé sa carrière politique en 2008, comme député de «l'Ulivo» (l'Olivier), la coalition emmenée par Romano Prodi. 

Sergio Mattarella est le fils de l'un des fondateurs et ex-ministre de la Démocratie-chrétienne, Bernardo Mattarella. Il est le frère de l'homme politique Piersanti Mattarella, président de la région Sicile de 1978 à son assassinat par la mafia sicilienne en 1980. 

Son nom est surtout associé à la réforme de la loi électorale appelée la Mattarellum, appliquée en Italie à partir de 1993 jusqu'en 2005, un système mixte entre scrutin majoritaire et proportionnel. La loi Mattarellum fut abolie par le gouvernement de Silvio Berlusconi, qui la considérait trop favorable aux partis de gauche. 

En 1999, Sergio Mattarella avait démissionné du gouvernement pour protester contre «la loi Mammi» qu'il jugeait trop favorable au magnat des médias, Berlusconi, et permettait définitivement aux chaînes privées de diffuser des programmes au niveau national. 

De plus, cette loi interdit à tout établissement privé qui possède un journal de contrôler également plus de trois chaînes télévisées. Berlusconi cède alors la société propriétaire de Il Giornale à son frère Paolo, en devenant associé minoritaire. 

Cette loi sera déclarée inconstitutionnelle, car elle remet en cause le principe selon lequel on peut considérer un monopole constitué au moment où trois chaînes télévisées appartiennent à un même investisseur privé. Par conséquent, Rete 4, la dernière télévision achetée par Berlusconi, doit arrêter de transmettre ses programmes par le biais du signal analogique et passer en numérique, ce qui n'est toujours pas fait en 2009.

Par ailleurs, le chef de l'Etat italien est, en théorie, élu pour un mandat de sept ans, et doit être l'expression de la plus large majorité possible des 1009 électeurs, dont 630 députés, 315 sénateurs, 6 sénateurs à vie et 58 délégués de région, qui doivent le choisir.

En principe, c'est au parti disposant du plus grand nombre d'électeurs (dans ce cas le PD) qu'il revient de proposer un ou plusieurs candidats sur lesquels les autres formations peuvent se mettre d'accord, ce qui n'est pas le cas de Sergio Mattarella dont la candidature n'a pas trouvé écho favorable auprès de Forza Italia, dont les élus ont été appelés par Berlusconi à voter blanc à tous les tours de scrutin.

Cette position de Forza Italia accentue la tension avec le PD au moment où l'ex-Cavaliere, Silvio Berlusconi, crie à «la trahison» de la part de Renzi qu»il avait aidé» ces derniers mois à faire passer certaines réformes au parlement, auxquelles s'oppose l'aile gauche du PD, dont celle de la loi électorale.

Depuis la proclamation de la république en 1946, onze Présidents se sont succédé au palais Quirinale (Giorgio Napolitano était le seul à être reconduit à la tête de l'Etat en 2006 et 2013). Seulement trois d'entre eux (Enrico Nicola, Francesco Cossiga et Azeglio Ciampi) parmi les 13 présidents ont été élus au premier tour de scrutin. Il avait fallu 23 tours pour élire Giovanni Leone (1971-1979), 21 pour Giuseppe Saragat (1964-1971) et 16 pour Sandro Pertini (1978-1985) et Luigi Scalfaro (1992-1999).

Sandro Pertini demeure le président italien ayant récolté le plus grand nombre des voix des grand électeurs (832 voix, soit 83,6%), contre 443 (52,6) pour Antonio Segni (1962-1964).

La fonction présidentielle est pour l'essentiel honorifique en Italie. Le chef de l'Etat ne conduit pas les affaires de la Nation, celles-ci étant à la charge du gouvernement, mais peut influencer le cabinet, le Parlement ou toute autre composante de la classe politique quant à tout sujet d'ordre politique, institutionnel ou social.

L'article 87 de la Constitution de la République italienne présente et définit les prérogatives et compétences du président de la République. Il est ainsi Garant de l'unité nationale et c'est à lui qu'il revient de nommer le gouvernement, promulguer les lois, et nommer les haut-fonctionnaires de l'Etat, après avoir consulté les ministres responsables.

Il est le Commandement des Forces armées et préside le Conseil supérieur de la magistrature et seul lui peut prétendre pouvoir gracier un condamné, sur la demande de celui-ci.

Le président de la République est irresponsable politiquement, et ne peut être contraint à la démission par aucun mécanisme.    

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