Les deux mis en cause, qui a avaient passé plus de trente heures de garde à vue dans les locaux de la BRDP, ont été transférés dans la soirée au palais de justice de Paris pour être présentés à un juge d'instruction en vue de leur éventuelle mise en examen.
Selon Me Dupond-Moretti, avocat du Royaume, le journaliste français Eric Laurent avait contacté le Cabinet Royal pour annoncer qu'il se préparait à publier, avec Catherine Graciet, un livre sur le Maroc, mais qu'il était prêt à y renoncer si on lui remettait trois millions d'euros.
Après une première réunion entre le journaliste et un avocat représentant la partie marocaine, le Royaume du Maroc a décidé de déposer une plainte auprès du procureur à Paris, a-t-il souligné, ajoutant qu'une nouvelle réunion avec le journaliste français a été organisée sous le contrôle de la police et du parquet au cours de laquelle les propos d'Eric Laurent ont été enregistrés et des photos ont été prises.
Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris et trois juges d'instruction ont été chargés d'instruire ce dossier qui est "exceptionnellement grave'', a estimé Me Dupond-Moretti.
Au cours de la troisième réunion tenue jeudi, sous le contrôle de la police, des sommes d'argent ont été remises à M. Laurent et à Mme Graciet, qui les ont acceptées et ont même signé le contrat, une signature qui atteste, selon l'avocat parisien, de ''leur culpabilité, de leur chantage et de leur racket digne de voyous''.
La tentative d'extorsion de fonds au Maroc a été vigoureusement dénoncée par les professionnels marocains de la presse, soulignant qu'en cas de condamnation, cette affaire constituerait "le scandale du siècle" et un prélude à un débat sur l'objectivité et l'intégrité de la presse internationale.