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Le Matin : Dans quel état d’esprit se trouvent, aujourd’hui, les joueurs de l’IZK qui traversent une véritable crise financière ?
El Houcine Amssa : Le moral des joueurs est au plus bas. Mohamed El Guertili, le président de l’équipe, nous a traités comme des moins que rien. On dirait même que nous sommes ses esclaves. C’est honteux de dire que nous évoluons dans un club professionnel. On ne sait pas à quoi il jouait avec nous. Nous avons vécu des moments difficiles, très difficiles au point même que nous avons été obligés de mendier « faire Senia » pour collecter un peu d’argent pour les 15 joueurs qui n’habitent pas à Khemisset. On espère vraiment que ce calvaire prendra fin et surtout qu’El Guertili quittera le club pour laisser la place aux personnes de bonne volonté pour gérer le club.
Vous avez tenu, jeudi, une réunion avec le gouverneur de la ville de Khemisset. Est-ce que cette rencontre a abouti à des solutions pour sortir de cette crise qui fait honte au football national ?
Effectivement, on a eu une rencontre avec le gouverneur de la ville de Khemisset, Hassan Fatih, qui nous a conviés au déjeuner chez lui. Monsieur le gouverneur nous a promis de trouver une solution à cette crise financière que traverse le club. Le gouverneur a remis une somme de 2.000 DH pour chaque joueur. On le remercie pour ce geste louable, ainsi que toutes les autorités de la ville de Khemisset qui nous a été d’une aide précieuse en ces moments difficiles. On souhaite vraiment une nouvelle ère pour le club.
Quelle a été votre réaction au moment où vous avez découvert que les contrats que vous aviez signés et qui étaient déposés à la Fédération royale marocaine étaient falsifiés ?
Ça été un choc brutal. On s’attendait à tout sauf à voir que nos contrats ne valent rien du point de vue juridique. Il y a des joueurs qui ont signé des contrats de deux ans et qui se retrouvent avec des contrats de 5 ans. D’autres qui devaient toucher 4.000 DH, mais qui n’ont reçu que 2.000 ou 2.500 DH. Les contrats ne comprennent aucun versement des primes de signature. On a été trahis. Et ça, c’est très difficile à avaler. On lui a fait confiance comme un garçon faisait confiance à son papa, mais au final,il nous a poignardés dans le dos.
Vous êtes quand même responsables de ce qui vous est arrivé ?
Oui, on est, effectivement, responsable parce qu’on a signé des contrats en blanc. Il nous confiait qu’il était notre père, donc avec la bonne foi, on a signé en pensant qu’il allait inscrire sur le contrat toutes les clauses sur lesquelles nous étions tombés d’accord. Au final, c’est son image qui est ternie et non pas celle des joueurs.
Que s’est-il passé lors de l’assemblée générale extraordinaire qui a été finalement reportée à une date ultérieure ?
Le comité a envoyé ses hommes pour faire échouer cette assemblée. Certains joueurs ayant remarqué ces manoeuvres ont perdu leur sang-froid. Mais c’était un coup monté du comité d’El Guertili pour avorter l’assemblée générale.
En dépit de cette crise, allez-vous lutter jusqu’au bout pour que l’IZK sauve sa place parmi l’élite ?
On est plus que déterminé à se battre jusqu’au bout pour maintenir notre club chez l’élite. On va faire des sacrifices pour atteindre cet objectif. La réunion avec le gouverneur a changé beaucoup de choses et on va lutter pour engranger le maximum de points d’ici la fin de la saison.
