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Opportunité de développement prometteuse

La diversité des produits et la richesse du savoir-faire transmis de génération en génération par des mâallems artisans, le secteur, un des domaines les mieux adaptés aux structures économiques et sociales de la région de Doukkala.

Opportunité de développement prometteuse
L'artisanat constitue dans la province d'El Jadida un secteur économique vital et une opportunité de développement à dynamiser et à mettre en valeur.. (Photo : www.zmediat.com)

La diversité et la disponibilité des matières premières, constitue une opportunité de développement prometteuse qu'il faudrait dynamiser et valoriser eu égard à son impact sur l'emploi, plus de 10.000 personnes y sont employées dans la région. Conjuguées à l'essor économique et urbanistique, à travers l'histoire de la région, ont favorisé le développement de plusieurs métiers tels la ferronnerie, la poterie, le travail du bois, l'art de décoration et le tissage traditionnel «Kharka Saïssiya» (étoffe de Saïss), la broderie et la céramique.

Aujourd'hui, l'artisanat dans la région, qui emploie plus de 10.000 artisans, regroupe deux types d'activités différentes: l'artisanat d'Art et de production et l'artisanat de service (réparation, entretien etc. ), qui prennent appui sur l'existence de cités historiques et d'anciens centres commerciaux qui en constituent le vivier naturel avec les villes d'Azemmour, El Jadida et la localité de Zaouia Saïss. Cette dernière est réputée par le tissage de la Kharka Saïssiya, fleuron de l'artisanat local, confectionnée manuellement et entièrement en laine ou en laine mélangée au coton ou à la soie naturelle ou artificielle. L'originalité de cette étoffe émane de la manière de préparation de la laine et de son mixage pour donner lieu à un produit final artistique d'une extrême finesse.

Une tournée à Dar Lamâalma Saïssiya , un écomusée situé à Sebt Saïss (30 km d'El Jadida), permet au visiteur de découvrir toutes les étapes du processus de préparation et de transformation de la matière première à tisser qui débute par la sélection de la peau lainée, le lavage de la laine brute, le délainage, le peignage, le filage, le dévidage, le lavage des écheveaux, le blanchiment, le renvidage et de l'ourdissage.

Chez les Saïssiyates, le tissage est un héritage légué de mère en fille, mais c'est aussi un savoir-faire et un secret que les femmes ont su conserver et transmettre durant des siècles, confie Zahra, une mâalma saïssiya.

A quelques kilomètres d'El Jadida, Douar Lahchalfa à Sebt Douib, dépendant d'Ouled Bouaziz, se targue d'être le premier fournisseur du pays en «Tâarija» avec une production moyenne annuelle de plus 1,75 million d'unités de cet instrument de percussion. Plus au nord, la ville très ancienne d'Azemmour était réputée pour les travaux d'orfèvrerie, joaillerie, zellige, tapis, Haik, dentelle, babouches et broderie avec des dessins d'animaux, autant de métiers qui renvoient au temps où l'artisanat zemmouri était en plein essor.

Aujourd'hui encore, Azemmour garde toujours la finesse et la beauté de broderies mêlant styles romain, carthaginois, arabo-musulman et juif avec les blanc, noir et grenat omniprésents.

Toutefois, les potentialités énormes de la région restent sous exploitées, ce qui atténue les performances de ce secteur qui demeure, pourtant, la clé de l'économie de la région de Doukkala. Dans l'ensemble, l'artisanat est un secteur sous-organisé, les artisans «éclatés» en une multitude de producteurs exercent souvent en dehors du cadre formel avec des rémunérations faibles. La commercialisation des produits, en grande partie par le biais d'intermédiaires et dans les bazars dont les ventes sont étroitement liées au flux touristique, reste le gros problème du secteur, selon la délégation provinciale de l'artisanat et des artisans.

Le déclin progressif de certains métiers qui se déployaient jadis dans des quartiers spécifiques, l'inexistence d'une couverture sociale pour les artisans et le retard de la mise en place de certains projets ambitieux (entre autres la réalisation d'un espace d'exposition permanente à la Cité portugaise) sont autant d'entraves qui se répercutent négativement sur le développement du secteur.

Conscient de cette situation et afin de relancer un secteur employeur (plus de 20% de la population active nationale) et pourvoyeur de devises, le gouvernement a mis en place la vision 2015 prévoyant des mesures incitatives pour stimuler les coopératives et l'octroi de crédits. El Jadida en compte déjà 16 et quatre sont en cours de constitution.

Des actions sous forme de projets de développement ont également été engagées notamment dans le cadre de l'initiative nationale pour le développement humain (INDH) pour les métiers du tissage, la couture traditionnelle, la poterie, la ferronnerie, la broderie d'Azemmour, la menuiserie d'Art, le décor et la céramique, pour un montant de 954.120 dirhams, précise Fatima Zahra El Khalili, directrice provinciale de l'Artisanat à El Jadida.

Une série de projets a été réalisée dont ceux de Dar Lamaalma saïssyia (commune rurale de Zaouiat Saiss), du Centre de formation par apprentissage à Azemmour (CFA) ayant nécessité un budget de 14 millions de DH, a poursuivi, El Khalili, soulignant que d'autres sont programmés tels Dar Assaniaa à Azemmour, une zone d'activité artisanale à la commune urbaine de Zemamra, ainsi que le projet de développement et de modernisation du secteur de la poterie de la commune rurale de Ouled Hseine .

La mise en œuvre de telles mesures est de nature à contribuer et à assurer la valorisation de l'artisanat dans la région de Doukkala et ce, pour lui redonner son rôle de levier économique de la région. 

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