Ces mesures ont concerné essentiellement l'adaptation des lois nationales et la poursuite du processus d'adhésion du royaume aux Conventions internationales des droits de l'Homme, comme le protocole annexe de la convention de lutte contre toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes, a-t-il dit à l'ouverture de la 10e rencontre régionale sur la réforme de la justice sur le thème de «La justice de la famille».
Ramid a cité à titre d'exemple la levée des réserves sur certaines dispositions de cet accord et la mise en place de programmes et plans d'action visant à renforcer les droits de la femme et l'amélioration de ses conditions de vie.
L'arsenal juridique intéressant les femmes a connu d'importantes avancées matérialisées notamment par le nouveau code de la famille», un tournant significatif dans la gestion des affaires familiales», a-t-il noté avant de souligner les efforts visant à activer les lois organisant la famille, la promotion de la justice familiale, l'accès à la justice ou encore la prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence.
L'adoption de la loi organique relative au conseil consultatif de la famille et la mise en place de l'instance de parité, constitueront un saut notable dans le renforcement des droits de la femme, a-t-il ajouté.
S'agissant du dialogue national sur la réforme de la justice, Ramid a précisé que «la réunion de Settat constitue une opportunité pour évaluer ce processus et élaborer une vision sociétale à même de consolider les acquis de la famille marocaine ajoutant que ce dialogue a franchi d'importantes étapes et suscité un grand intérêt des différentes potentialités concernées», notamment les magistrats, fonctionnaires du greffe, avocats, experts et autres auxiliaires de justice, sans oublier les membres de la société civile.
La haute instance du dialogue national sur la réforme de la justice, mise en place par S.M. le Roi Mohammed VI, a élaboré une méthodologie «claire et efficace» en vue de regrouper les conclusions issues des différentes étapes de ce dialogue, a précisé le ministre.
Une rencontre nationale réunissant les parties concernées se tiendra prochainement pour l'élaboration des grandes lignes de cette réforme au niveau de la haute instance, a-t-il indiqué, ajoutant que le dialogue devrait prendre fin en mars prochain et sera sanctionné par la mise en place de la Charte nationale qui devra être adoptée lors des assises nationales sur la réforme de la justice.
Pour la ministre de la Solidarité, de la Famille et du Développement social, Bassima Hakkaoui, le dialogue national sur la réforme de la justice constitue une avancée dans mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Constitution.
Notant l'importance des lois organiques sur la famille et l'enfance et la parité, elle a insisté sur «la responsabilité de tous les intervenants pour une mise en œuvre idoine des dispositions du code de la famille et une plus grande protection de la femme et de l'enfant».
La justice de la famille, a-t-elle expliqué, concerne «la solution des litiges familiaux dans la perspective de jeter les bases de la cohésion». Et d'ajouter que la particularité de cette justice appelle un travail continu, une facilité d'accès aux services judiciaires et l'amélioration des conditions d'accueil des justiciables. Elle implique, en outre, la qualification des personnes chargées de l'aide sociale et le renforcement des instruments d'observation, a-t-elle poursuivi, avant de souligner que la violence contre les femmes «nécessite l'élargissement du champ d'application des lois pénales».
Cette rencontre, qui a réuni magistrats, avocats, responsables gouvernementaux, experts, universitaires et autres acteurs de la société civile, s'est poursuivie par la discussion de plusieurs sujets traitant notamment de la justice de la famille, de la violence contre les femmes, ou encore de l'application de la Moudawana.
