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A rebours des impératifs géostratégiques

Dénaturer le mandat de la Minurso va à rebours des impératifs géostratégiques et d'une vérité historique irréfragable

La proposition appelant à dénaturer le mandat de la Minurso va à rebours des impératifs géostratégiques de la région du Maghreb et du Sahel, où le Maroc se distingue comme un havre de stabilité et une référence en matière de réformes et de consolidation des droits de l'Homme sur l'ensemble du territoire national.

Au moment où le Royaume fait preuve d'ouverture et de transparence pour ce qui est de la situation des droits de l'Homme et de l'évolution de son processus démocratique, cette proposition passe sous silence le manque de volonté manifeste de la part de l'Algérie et du polisario à s'inscrire de bonne foi dans le processus de négociations, ce qui met en péril la sécurité dans la région et fait le lit à une radicalisation dans les camps de Tindouf, devenus aujourd'hui le ventre mou de toute stratégie de lutte anti-terroristes efficiente.

Il convient de rappeler, dans ce contexte, que le Maroc, soucieux de la nécessité de sortir la question du Sahara de l'impasse, avait répondu à l'appel de la Communauté internationale et mis, en 2007, sur la table des négociations un plan d'autonomie jugé «crédible, sérieux et réaliste, ainsi qu'une approche à même de satisfaire les aspirations des populations concernées à gérer leurs propres affaires dans la paix et la dignité».

Dénaturer le mandat de la Minurso reviendrait donc à plonger le conflit du Sahara et la région dans des abîmes insondables, «car cela se traduirait par une politisation préjudiciable à cette mission onusienne, qui n'a pas lieu d'être au vu des réalisations accomplies par le Maroc en matière de développement et des droits de l'Homme au Sahara», fait observer, à ce propos, Peter Pham, directeur du centre Michael S. Ansari, relevant de l'Atlantic Council, un centre de recherche basé à Washington.

Cette proposition accouchée sans consultation préalable, «est de nature aussi à saper la confiance nécessaire au processus de négociation entre les parties concernées dans ce conflit», a dit Peter Pham, qui aurait aimé voir cet «intérêt» s'exprimer à l'égard «des violations des droits de l'Homme perpétrées quotidiennement par les milices du polisario dans les camps de Tindouf, au sud ouest de l'Algérie». 

«Il ne faut pas que le Maroc, un modèle de stabilité, soit victime de ses succès dans une région en proie aux doutes et à la violence», a souligné cet expert américain des questions sécuritaires et géostratégiques africaines, en mettant en garde que la crédibilité de la Minurso «serait sérieusement écornée en cas de modification de son mandat».

Dans un récent entretien à la MAP, Joe Grieboski, un expert américain en matière de sécurité et de lutte anti-terroriste, avait mis l'accent sur la nécessité pour les Nations unies et le Conseil de sécurité de «mettre Alger et le polisario face à leurs responsabilités», seul moyen, soutient-il, de «donner du sens» au processus onusien. Dans l'absence d'une telle démarche, «Alger et les séparatistes persisteront dans leur déni de la vérité aussi bien historique que factuelle», a-t-il estimé. 

Le think-tank américain Foreign Policy Research Institute appelle, par ailleurs, à se méfier de l'instrumentalisation, voire d'une «théâtralisation ostentatoire» des questions des droits de l'Homme en travestissant des principes nobles pour servir de vils desseins.

En effet, depuis la présentation de l'initiative marocaine d'autonomie au Sahara, la question des droits de l'Homme a été méthodiquement instrumentalisée par les séparatistes et leurs soutiens algériens pour tenter de dévier le processus de négociation de sa trajectoire et de s'en servir comme prétexte pour ne pas s'engager résolument et de bonne foi dans la recherche d'une solution politique.

Le polisario est un mouvement séparatiste soutenu par le pouvoir algérien et qui revendique la création d'un Etat factice au Maghreb. Cette situation bloque tous les efforts de la Communauté internationale pour une solution du conflit basée sur une autonomie avancée dans un cadre souverain marocain et une intégration économique et sécuritaire régionale. 

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