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«Mieux appréhender la nouvelle Constitution»

Le projet de la nouvelle constitution a été présenté mardi au Parlement européen dans le cadre d'une audition de Driss Lachgar, ministre chargé des relations avec le Parlement.

«Mieux appréhender la nouvelle Constitution»
Driss Lachgar, ministre chargé des relations avec le Parlement et Gabriele Albertini, président de la Commission «Affaires étrangères» au PE. (Photo : DR)
Cette audition organisée conjointement par la commission des affaires étrangères et la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb du PE, a été une occasion pour les députés européens de mieux appréhender la nouvelle réforme constitutionnelle et de se pencher sur sa portée novatrice et son champ d'application.

Intervenant dans ce cadre, Lachgar a expliqué que le Maroc a, depuis plusieurs années, réalisé de grandes réformes politiques, économiques et sociales, affirmant que l'Union européenne en a été le partenaire stratégique.

Rappelant l'adhésion récente du Maroc au Conseil de l'Europe en tant que partenaire de la démocratie, le ministre a donné un aperçu historique sur l'évolution politique qu'à connue le Maroc et qui s'est, a-t-il dit, reflétée sur la diversité sociale, la liberté d'expression et de penser ainsi que sur le pluralisme politique.

Si le Monde arabe connaît aujourd'hui des mouvements sociaux, le Maroc a anticipé en entamant des réformes globales depuis plusieurs années, a souligné Lachgar, précisant que le tournant historique a été le discours royal du 9 Mars dernier.

Ce discours historique dans lequel le Souverain avait annoncé des réformes constitutionnelles, a poursuivi Lachgar, a ouvert la voie à un dialogue national de grande envergure associant les partis politiques, les centrales syndicales et la société civile.

Qualifiant de 'grand tournant' démocratique le projet de constitution, le ministre a indiqué que cette réforme institutionnelle introduit une répartition nouvelle des pouvoirs avec le renforcement du rôle du Premier ministre et l'élargissement des pouvoirs du Parlement avec la reconnaissance d'un véritable statut de l'opposition dans le cadre d'un régime de monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale.

La nouvelle constitution comprend des éléments novateurs, tels que la reconnaissance de la langue amazighe comme langue officielle au même titre que la langue arabe et de l'identité plurielle du Maroc, a dit le ministre, citant à ce propos la création d'un Conseil national des langues et de la culture marocaine.

Mettant en lumière l'esprit de la «constitution de nouvelle génération», Lachgar a fait savoir que le texte introduit également une véritable charte des droits et libertés fondamentaux de la citoyenneté ancrée au référentiel universel des droits de l'Homme, une égalité homme-femme par la consécration de la parité, une organisation étatique fondée sur la régionalisation avancée, et une culture de la responsabilité et de la reddition des comptes. De même, la justice a été hissée au statut d'un pouvoir indépendant pour garantir la protection réelle des droits et l'assurance du respect de la loi a précisé Lachgar, mentionnant dans ce sens la création d'une véritable Cour constitutionnelle gardienne de la suprématie de la constitution.

Ce qui est également nouveau dans ce projet constitutionnel c'est le principe de la démocratie participative, la création de nouveaux espaces dans les domaines de l'éducation, de la famille et la jeunesse, a souligné le ministre.

«Nous sommes face à de nouveaux principes dans le domaine de la bonne gouvernance», a expliqué le ministre, signalant que ce projet de constitution donnera davantage de crédit à la vie politique et à l'exercice des partis politiques, entre autres.

Ces nouveaux amendements inciteront le citoyen à être partie prenante de la vie politique de son pays, a conclu le ministre.

De son côté Lahcen Daoudi, président du Groupe justice et développement à la Chambre des représentants, a souligné que le projet de constitution est une «véritable révolution» par rapport à la constitution de 1996 et qu'il s'agit d'une avancée fondamentale.

La nouvelle constitution garantit de même les droits économiques et sociaux, a-t-il dit, estimant que la démocratie est également une «démocratie économique».

Pour sa part, Ahmed Aujjar, membre du Bureau politique du parti du Rassemblement national des indépendants (RNI), a affirmé que le Maroc vit un «moment historique», ajoutant que la nouvelle constitution consacre la primauté du droit.

Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a, quant à lui, affirmé que la nouvelle constitution garantit la liberté d'opinion, mettant en relief le pluralisme de la société marocaine.

Saluant le contenu du discours de S.M. le Roi Mohammed VI prononcé vendredi dernier, les députés européens ont été unanimes à reconnaître les avancées réalisées par le Maroc dans le cadre des réformes entreprises depuis de nombreuses années.

C'est un pas important qui vient d'être franchi dans la démocratisation du pays, ont-ils dit, affirmant qu'il s'agit d'une constitution qui répond aux standards internationaux.

Etaient notamment présents à cette audition, présidée par Gabriele Albertini, président de la Commission «Affaires étrangères» au Parlement européen, Menouar Alem, ambassadeur du Maroc auprès de l'Union européenne et Samir Addahre, ambassadeur du Maroc en Belgique et au Luxembourg.
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