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Dégradation tous azimuts

Achevée en 2005, l'Evaluation écosystémiques du millénaire (EM) concluait que 60% des services écosystémiques évalués étaient menacés ou sur le déclin.

Dégradation tous azimuts
Le concept de services écosystémiques est de plus en plus reconnu comme moyen d'encourager le débat sur la dépendance des populations à l'égard de la nature. Un environnement riche en biodiversité et en services écosystémiques garantit la poursuite d'activités économiques durables, le bien-être continu des populations et l'adaptation au changement.
Les fluctuations des services écosystémiques ont une incidence sur les moyens de subsistance, les revenus et la migration locale et ils peuvent même être à l'origine de conflits sociaux. Les écosystèmes n'en continuent pas moins de se dégrader à l'échelle mondiale. Ce phénomène est dû en grande partie à la méconnaissance de leur valeur ainsi qu'à l'insuffisance des mécanismes d'incitation économique et sociale visant à les préserver.

Par définition, les services écosystémiques sont les services offerts par l'environnement naturel au profit des populations. Il n'existe aucune méthode unique et convenue de catégorisation de tous les services écosystémiques, mais l'évaluation écosystémiques du millénaire (EM) est largement acceptée et considérée comme un point de départ utile. Cette évaluation du millénaire comprend quatre services : approvisionnement, régulation, culturels et soutien. Les premiers sont relatifs aux produits fournis par les écosystèmes, par exemple, les aliments, les fibres et eau douce. La deuxième catégorie comprend les avantages tirés de la régulation de processus écosystémiques tels que notamment la régulation du climat. Pour ce qui est des services culturels, il s'agit des avantages non matériels tirés de la nature tels que notamment l'enrichissement spirituel et les loisirs.

Enfin, la catégorie des services de soutien comprend les conditions de vie sur terre qui sont nécessaires à la disponibilité de tous les autres services écosystémiques, par exemple la production de biomasse et d'oxygène atmosphérique, formation et rétention des sols, cycle de l'eau, etc. Ils diffèrent de toutes les autres catégories des services, car leur impact sur la population est indirect.
Après ces définitions, quel est le lien entre services écosystémiques et biodiversité ? «Les concepts de biodiversité et d'écosystème sont étroitement liés. Il est largement démontré qu'il existe des liens entre les fluctuations de la biodiversité et la façon dont les écosystèmes fonctionnent. La biodiversité est à la base des services écosystémiques.

Les différents niveaux (gènes, espèces, écosystèmes) et aspects de la biodiversité (éléments, structures et processus) contribuent directement et indirectement aux biens et services écosystémiques. Ainsi, le processus de décomposition, qui dépend de la participation de divers micro-organismes, est indispensable au cycle des nutriments, un service de soutien », répondent les experts. Selon eux, « la disparition d'espèces, les changements d'interactions biotiques entre les espèces et l'introduction d'espèces exotiques peuvent tous interrompre les processus écosystémiques et avoir, par conséquent, une incidence sur les services écosystémiques. » Et d'ajouter : «On considère que la biodiversité constitue une sorte de garantie en offrant une résistance aux bouleversements actuels et futurs subis par les écosystèmes et les services qu'ils assurent.
La biodiversité est particulièrement importante dans la mesure où elle offre des options d'adaptation au changement climatique. Toutefois, la connaissance que les scientifiques ont des interactions détaillées entre la biodiversité et les services économiques continue d'évoluer».

Gestion intégrée

A elles seules, les méthodes classiques de protection de la nature n'ont pas suffi à stopper le déclin de la biodiversité et la dégradation des écosystèmes. Les pressions de plus en plus fortes dues à la croissance démographique, à l'évolution des habitudes alimentaires, à l'urbanisation, au changement climatique et à de nombreux autres facteurs exigent une révision des méthodes de gestion de la conservation. Surtout, il faut considérer que l'homme fait partie de l'écosystème et que les approches de conservation en tiennent compte. Partant de ce principe, la Convention sur la biodiversité (CDB) a élaboré une approche écosystémique. Cette dernière constitue un cadre pour la gestion intégrée et durable des terres, de l'eau et des ressources vivantes.
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