Ouverture économique réussie

Le Maroc et la Corée du Sud ont su, dans leurs conditions respectives, maîtriser la gestion de leur ouverture sur la compétition économique mondiale, a affirmé, mardi à Rabat, le Haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami.

Intervenant lors d'un l'atelier sur la «Croissance verte, économie du savoir et développement des ressources humaines : quelle vision pour l'avenir ?», Lahlimi a relevé que la gestion de l'ouverture des deux pays a été réussie sous la triple contrainte de leurs transitions économique, démographique et sociétale, mettant l'accent sur les nombreux points en commun qu'ils partagent.

«Le Maroc et la Corée partagent une expérience historique et une vision de l'avenir dont des remarquables similitudes ne sont sûrement pas étrangères à l'amitié réciproque et à la compréhension mutuelle» qui marquent leurs relations bilatérales, a souligné Lahlimi.

«Comme la Corée, le Maroc mesure les implications de la crise internationale actuelle et se prépare aux mutations que connaît la mondialisation», a-t-il relevé, ajoutant que «le Maroc, engagé au cours de ces dix dernières années dans de vastes chantiers pour résorber son déficit historique en infrastructures économiques et sociales et de développement humain, parvient aujourd'hui, grâce à la sagesse et la vision de son Roi, à être placé parmi les pays les plus résilients aux effets de la crise internationale».

Par ailleurs, le Haut-commissaire a affirmé que les énergies renouvelables, les produits et services écologiques, les biotechnologies, l'économie du savoir et les intégrations régionales «se profilent comme les principaux moteurs de l'économie mondiale et les nouveaux gisements de compétitivité et de profit de demain». «C'est dans cette même perspective que s'inscrit la nouvelle génération de réformes dans laquelle le Maroc est engagé aujourd'hui, grâce à la volonté de son Souverain et à l'adhésion de son peuple», a-t-il poursuivi.

Pour sa part, le président du Conseil présidentiel coréen de la vision et du futur, Seung-Jun Kwak, a mis en relief les similitudes entre la situation géopolitique de la Corée, entourée notamment par le Japon et la Chine, et celle du Maroc avec l'Union européenne (UE), notant que cette réalité fait que les deux pays sont considérés comme des «petites économies ouvertes».

La Corée a réussi à «renaître des cendres de la guerre», qui a marqué le pays durant la deuxième moitié du siècle dernier, pour devenir la 11e puissance économique mondiale à travers l'investissement dans les ressources humaines et l'innovation technologique, a ajouté Kwak. Ce choix de «survie» a été «propice au développement, dans un premier temps, d'une industrie manufacturière compétitive, puis d'une solide industrie technologique», a-t-il renchéri.

De son côté, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, a expliqué que dans le but d'assurer la sécurité alimentaire d'une population mondiale de 9 milliards à l'horizon 2050, il faudra adopter une stratégie qui puisse concilier une augmentation significative de la productivité agricole à l'échelle internationale avec l'utilisation de méthodes écologiques afin d'en assurer la durabilité.

Akhannouch a mis l'accent, en outre, sur la nécessité de définir un cadre d'action intégrant notamment les objectifs d'efficience économique et d'intégrité de l'environnement, et portant sur plusieurs mesures, dont la réhabilitation des sols, la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles, l'adoption d'une utilisation raisonnée de l'eau et des intrants, et l'amélioration de l'enseignement et l'éducation dans ce domaine. Le ministre a évoqué, dans ce sens, le programme national d'économie en eau d'irrigation, qui devrait permettre d'économiser jusqu'à 2 milliards de mètres cubes par an.

Quant au président du directoire de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (Masen), Mustapha Bakkoury, il a axé son intervention sur les énergies renouvelables, notamment le solaire, passant en revue les réalisations de ladite agence, notamment la station solaire d'Ouarzazate qui devrait produire 160 MW et dont les travaux de construction débuteront fin 2012. Bakkoury a mis en exergue les atouts du Royaume dans le domaine des énergies vertes, citant le bon niveau d'ensoleillement, des infrastructures propices et une structure industrielle adaptative capable de capter une grande part de la valeur ajoutée de ce type d'énergie.

Organisé par le Haut commissariat au Plan (HCP) en partenariat avec l'ambassade de la République de Corée, à l'occasion du cinquantenaire des relations bilatérales entre le Maroc et la Corée du Sud, cet atelier a connu la participation du président de l'Université Al Akhawayn, Driss Ouaouicha, ainsi que d'autres intervenants coréens représentant le Conseil présidentiel de la compétitivité nationale et l'Institut coréen de politique économique internationale.