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Sur la différence des systèmes chronologiques

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(suite)
L’anachorète qui habitait cet ermitage, regardant au dehors et voyant (ce phénomène), descendit et demanda. Ayant été conduit auprès de Maïsara, il lui dit : qui est cet homme qui dort là ? Maïsara répondit : c’est un de mes serviteurs. L’anachorète dit : Garde-toi de le considérer comme un serviteur ; il est prophète de Dieu, c’est le plus parfait de tous les êtres. Ensuite, les gens de la caravane entrèrent en Syrie et vendirent les marchandises ; les objets qu’ils avaient achetés pour un dirham : ils les vendirent avec un profit de dix dirhams ; puis il s’en retournèrent.

Quand la caravane de Maïsara rentra à La Mecque (cette circonstance ne se trouve pas rapportée dans cet ouvrage de Tabari, elle se trouve dans d’autres traditions), Khadija, assise sur son balcon et regardant sur la place, remarqua que Mohammed sur le chameau, au milieu de la caravane, était abrité par un nuage contre l’ardeur du soleil.

Elle s’en étonna en silence. Lorsque toutes les marchandises furent vendues avec grand profit, Khadija dit à Maïsara : « Ce jeune homme de la famille de Hâschim m’a porté bonheur ; quand tu conduiras encore une caravane, prends-le avec toi. Alors Maïsara lui raconta ce qu’il avait vu concernant Mohammed pendant le voyage, ainsi que les paroles de l’anachorète. Khadija, qui était une femme intelligente, dont les affaires étaient très étendues et la fortune considérable, avait été demandée en mariage par les principaux personnages de La Mecque ; mais elle n’en avait accepté aucun.

Elle appela Sidna Mohammed (P.S) et lui dit : «Tu sais que je suis une femme considérée et que je n’ai pas besoin d’un mari. J’ai refusé tous les hommes importants qui m’ont demandée. J’ai jeté les yeux sur toi, car je t’ai trouvé honnête, et tu prendras soin de ma fortune. Va trouver ton oncle Abou-Talib et dis-lui qu’il me demande pour toi à mon père».

Le père de Khadija, Khouwailid, vivait encore. Mohammed parla à Abou-Tâlib, qui alla trouver Khouwailid et lui demande la main de Khadija pour Mohammed.
Khouwailid lui dit : «Tous les grands personnages parmi les Qoraischites ont demandé ma fille en mariage ; je ne la leur ai pas accordée ; et je la donnerais maintenant à un orphelin pauvre? La réponse de Khouwailid fut rapportée à Khadija, qui invita les principaux habitants de La Mecque, son père, Abou-Tâlib et Mohammed.

Elle dit à ce dernier : «Dis à Abou-Tâlib que, lorsque mon père sera ivre, il me demande en mariage dans cette réunion même, sans tarder». Khadija fit verser à son père du vin en grande quantité et plus qu’à Abou-Talib. J’ai lu dans toutes les traditions qu’Abou-Bakr, après sa conversion, tint sa foi secrète; mais chaque fois qu’il se trouvait dans la mosquée à causer avec quelqu’un, il lui en parlait et l’engageait à l’islamisme ; il conduisait auprès du Prophète ceux qui acceptaient ; et ils prononçaient la profession de foi. Les incrédules n’osaient pas l’attaquer : seulement ils Le raillaient, frappaient ses amis qui ne pouvaient pratiquer les inclinations et les prières, sans recevoir sur leurs têtes des pierres et sans être maltraités. En outre, ils faisaient des pièces de vers satiriques contre le Prophète et contre ses amis. Cependant, Mohammed accomplissait sa mission et récitait le Coran, sans que personne y répondît ou y crût. A l’époque du pèlerinage, le Prophète allait à Arafât et appelait à Dieu les hommes des différentes contrées qui, en retournant dans leur pays, y répandaient sa réputation. Alors, il venait de tous les côtés des Arabes pour voir quel était cet homme et ce qu’il disait ; et ils devenaient croyants.

De cette manière, le nombre des adhérents du Prophète s’accrut des Arabes de La Mecque et de Bat’hâ, et des Arabes du désert. Les Qoraïschites incrédules les attaquaient, partout où ils les trouvaient réunis, par des railleries, des injures et en lançant sur eux des pierres et ils les dispersaient. Il se passa ainsi un certain temps. Les adhérents du Prophète qui avaient à souffrir ces actes d’hostilité de la part des incrédules s’en plaignaient à Lui ; mais Il leur recommandait la patience, parce qu’Il n’avait pas encore reçu l’ordre d’agir. Chaque verset du Coran qu’Il recevait Lui ordonnait la patience. Dieu Lui rappelait les faits des prophètes antérieurs, comment ceux-ci avaient supporté de la part de leur peuple beaucoup de violences, qu’ils avaient endurées pour obtenir le rang des martyrs. Patiente, toi aussi, lui disait-Il, afin d’acquérir ce rang, dont tu es le plus digne.

Dans un autre verset, Dieu Lui disait : «il y a eu avant toi des prophètes qui ont été accusés de mensonge par leur peuple et qui ont été maltraités. Ils ont patienté jusqu’à ce que Je leur eusse donné la force. Patiente aussi jusqu’à ce que Je te fortifie plus que ceux-là».

Dieu l’ordonnait ainsi parce que les adhérents du Prophète étaient moins nombreux que les incrédules, et que le moment d’agir n’était pas encore venu. Lorsque, plus tard, Mohammed accomplit sa fuite à Médine, que les habitants de cette ville se rallièrent à Lui et que le nombre des musulmans fut considérable, alors Dieu Lui ordonna de faire la guerre aux incrédules, de les attaquer par l’épée et de les tuer partout où Il les rencontrerait. Il Lui ordonna alors l’action violente, comme Il Lui avait ordonné à La Mecque la patience.

Les incrédules étaient embarrassés devant l’attitude des musulmans : plus ils les attaquaient et les insultaient, plus ceux-ci leur opposaient de la patience. Enfin, les musulmans leur abandonnaient la mosquée et se renfermaient dans leurs maisons pour faire la prière, ou se rendaient dans la montagne pour n’être pas vus des incrédules. Or, un jour, Sa’ad, fils d’Abou Waqqâç, s’étant rendu avec les adhérents du Prophète sur le mont Hirâ, pour y prier, un homme d’entre les incrédules qoraïschites vint sur la montagne et vit comment Sa’ad accomplissait la prière. Lorsque celui-ci baissa la tête pour faire l’inclination, il saisit une pierre et la lança sur le dos de Sa’ad qui supporta en patience la douleur qu’il en ressentit. (A suivre…)

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