Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2004

L'extrême pauvreté régresse

«L'extrême pauvreté en recul dans les pays en développement malgré la persistance de certains facteurs de vulnérabilité»

L'extrême pauvreté régresse
Atteindre le plein-emploi productif et un travail décent pour tous, y compris les femmes et les jeunes. (Photo : donnees.banquemondiale.org)

Le pourcentage de la population mondiale vivant avec moins de 1,25 dollar par jour et le nombre de pauvres ont diminué de 2005 à 2008 dans l'ensemble des pays en développement, selon une étude de la Banque mondiale (BM) publiée mercredi, et qui soutient que cette baisse générale observée sur un cycle de suivi de trois ans constitue une première depuis que la BM a commencé à recueillir des données sur le phénomène de la pauvreté.

La BM relève ainsi qu'en 2008, quelque 1,29 milliard de personnes vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour, soit 22% de la population de l'ensemble des pays en développement, contre 1,94 milliard de personnes qui vivaient dans l'extrême pauvreté en 1981, à titre de comparaison.

L'étude, publiée par la Banque, s'appuie sur les résultats de plus de 850 enquêtes menées auprès des ménages concernés dans près de 130 pays. La BM fait aussi remarquer que l'année 2008 représente la date la plus récente pour laquelle il est possible d'établir une valeur globale, notamment pour ce qui est des pays à faible revenu, où les données les plus récentes sont rares ou impossible à comparer avec les estimations antérieures.

Une analyse plus récente incluse dans cette étude et portant sur la période postérieure à 2008 révèle que si les crises alimentaires, énergétiques et financières qui ont frappé au cours des quatre dernières années ont eu, par moments, de graves incidences sur les populations vulnérables et ralenti le rythme de réduction de la pauvreté dans certains pays, la pauvreté a continué toutefois de baisser à l'échelle mondiale.

La BM soutient ainsi que des estimations fondées sur une étude préliminaire réalisée à partir d'un échantillon plus petit que celui de la mise à jour mondiale donnent à conclure qu'en 2010, la proportion des personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour était inférieure à la moitié de la valeur établie pour l'année 1990.

Ainsi, le premier Objectif du Millénaire pour le développement, à savoir la réduction de moitié à l'horizon 2015, par rapport à 1990, du nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté, aura été atteint avant cette échéance.

«Le monde en développement a fait des progrès considérables dans sa lutte contre la pauvreté extrême, mais les 663 millions de personnes qui ont franchi le seuil de pauvreté typique des pays les plus pauvres sont toujours pauvres au regard des normes des pays à revenu intermédiaire ou élevé», a déclaré, à cette occasion, Martin Ravallion, directeur du groupe de recherche sur le développement à la BM et chef de l'équipe qui a mené cette étude.

«Cette masse de gens qui survivent juste au-dessus du seuil d'extrême pauvreté trahit la situation vulnérable dans laquelle se trouvent beaucoup de personnes pauvres dans le monde. De plus, au rythme où vont les choses, environ un milliard de personnes vivront toujours dans l'extrême pauvreté en 2015», a-t-il relevé.

Selon la BM, le seuil de 1,25 dollar par jour correspond à la moyenne des 10 à 20 pays les plus pauvres du monde, alors que le seuil de 2 dollars par jour (seuil médian des pays en développement) laisse constater des progrès plus modestes.

En effet, le monde n'a observé qu'une faible réduction du nombre de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour entre 1981 et 2008 : ce nombre est passé de 2,59 à 2,47 milliards, même si la baisse est plus rapide depuis 1999.

«Une situation où 22% des gens vivent toujours sous le seuil de 1,25 dollar par jour et 42% vivent sous le seuil de 2 dollars est intolérable et nous devons redoubler d'efforts», souligne, de son côté, Jaime Saavedra, directeur du Groupe réduction de la pauvreté et équité de la BM.

«Pour ce qui est des politiques et programmes, nous devons poursuivre notre lutte contre la pauvreté sur plusieurs fronts : création d'emplois plus nombreux et de meilleure qualité, prestation de meilleurs services d'éducation et de santé, construction d'infrastructures de base et protection des plus vulnérables», a-t-il plaidé, soulignant l'intérêt d'étendre la collecte des données et «renforcer les capacités statistiques, en particulier dans les pays à faible revenu».  

Lisez nos e-Papers