Sous un titre éloquent : «Emploi, défaite interdite», lors d'une conférence de presse organisée hier à Casablanca, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a voulu dresser un bilan «social» prudent mais pragmatique. Autant les chefs d'entreprises se félicitent de l'acquis du Contrat d'intégration professionnel et de l'exonération pendant un an des cotisations CNSS (ce dispositif sera opérationnel dès le 15 octobre 2011), autant ils restent sceptiques quant à la concrétisation des 18 autres mesures prévues par le Pacte national pour l'emploi. «C'est mieux que rien et on peut mieux faire», souligne Jamal Belahrach, président de la commission Emploi et relations sociales de la CGEM. Le message est clairement adressé au prochain gouvernement et par ricochet aux partis politiques qui sont en train de finaliser leurs programmes électoraux.
La CGEM propose une feuille de route précise pour les 12 prochains mois et une autre pour l'année suivante. A court terme, elle veut en finir avec trois dossiers qui traînent malgré leur caractère prioritaire : un, la loi sur le droit de grève censée prévoir un délai de préavis destiné à l'employeur donnant ainsi toutes les chances à la mise en œuvre d'une procédure de conciliation ou d'arbitrage. Deux, la mise en place de l'indemnité pour perte d'emploi (votée en 2004). La CGEM se dit prête à contribuer à un système pareil d'assurance chômage mais dans le cadre d'un accord équilibré avec une part patronale plafonnée à hauteur de 0,38% de la masse salariale. L'IPE tarde à voir le jour du moment que l'on se pose encore la question de pérennité du système sur la base d'un fonds d'amorçage limité à 250 millions de DH, montant mobilisé par le Primature. Trois, une réforme des régimes de retraites sans contraindre le privé à financer le déficit des caisses publiques. La CGEM défend le scénario d'un régime de base général couplé à deux autres pôles complémentaires distincts (public-privé).
A moyen terme, les propositions du patronat touchent le cœur du problème, voire les véritables causes du chômage structurel au Maroc. «Le monde a changé, la société a évolué mais pas notre manière de penser l'économie et encore l'emploi», estime Jamal Belahrach. Il y a lieu, dit-il, de penser l'emploi en terme économique et non social, repenser nos logiques et nous adapter à l'économie de marché. Comment ? «Il faut définir les responsabilités de chacun des trois acteurs majeurs», ajoute-t-il. Finie la «délinquance fiscale et sociale», l'Entreprise doit absolument payer ses impôts et ses charges sociales. Sa seule vocation, investir durablement, créer de la richesse et par voie de conséquence de l'emploi.
Pour sa part, l'Etat est appelé à assumer ses fonctions régaliennes (éducation, formation, règles de concurrence équitables, une politique de revenu qui replace le débat sur le Smig dans un modèle global de protection sociale). Enfin, de leur côté, les partenaires sociaux doivent participer à la construction d'une politique de l'emploi en favorisant un dialogue social permanent et constructif. Sous sa forme actuelle, le président de la commission Emploi estime que le dialogue social est devenu caduc, à l'image d'une «chambre d'enregistrement de doléances». La CGEM préconise un dialogue à deux niveau, l'un avec l'Etat traitant des sujets à caractère macro-économique ; l'autre plus direct et suivi au quotidien avec les syndicats.
Visiblement, Jamal Belahrach rêve d'emboîter le pas au modèle allemand caractérisé par un consensus remarquable entre les employés et les employeurs. Et entre le rêve et la réalité, il y a l'espoir et aussi l'urgence de faire baisser le taux de chômage au Maroc, surtout auprès des jeunes.
Enfin, le taux d'activité s'élève à 50% au Maroc contre une moyenne mondiale de l'ordre de 64%. En Asie, ce taux dépasse 70%.
La CGEM propose une feuille de route précise pour les 12 prochains mois et une autre pour l'année suivante. A court terme, elle veut en finir avec trois dossiers qui traînent malgré leur caractère prioritaire : un, la loi sur le droit de grève censée prévoir un délai de préavis destiné à l'employeur donnant ainsi toutes les chances à la mise en œuvre d'une procédure de conciliation ou d'arbitrage. Deux, la mise en place de l'indemnité pour perte d'emploi (votée en 2004). La CGEM se dit prête à contribuer à un système pareil d'assurance chômage mais dans le cadre d'un accord équilibré avec une part patronale plafonnée à hauteur de 0,38% de la masse salariale. L'IPE tarde à voir le jour du moment que l'on se pose encore la question de pérennité du système sur la base d'un fonds d'amorçage limité à 250 millions de DH, montant mobilisé par le Primature. Trois, une réforme des régimes de retraites sans contraindre le privé à financer le déficit des caisses publiques. La CGEM défend le scénario d'un régime de base général couplé à deux autres pôles complémentaires distincts (public-privé).
A moyen terme, les propositions du patronat touchent le cœur du problème, voire les véritables causes du chômage structurel au Maroc. «Le monde a changé, la société a évolué mais pas notre manière de penser l'économie et encore l'emploi», estime Jamal Belahrach. Il y a lieu, dit-il, de penser l'emploi en terme économique et non social, repenser nos logiques et nous adapter à l'économie de marché. Comment ? «Il faut définir les responsabilités de chacun des trois acteurs majeurs», ajoute-t-il. Finie la «délinquance fiscale et sociale», l'Entreprise doit absolument payer ses impôts et ses charges sociales. Sa seule vocation, investir durablement, créer de la richesse et par voie de conséquence de l'emploi.
Pour sa part, l'Etat est appelé à assumer ses fonctions régaliennes (éducation, formation, règles de concurrence équitables, une politique de revenu qui replace le débat sur le Smig dans un modèle global de protection sociale). Enfin, de leur côté, les partenaires sociaux doivent participer à la construction d'une politique de l'emploi en favorisant un dialogue social permanent et constructif. Sous sa forme actuelle, le président de la commission Emploi estime que le dialogue social est devenu caduc, à l'image d'une «chambre d'enregistrement de doléances». La CGEM préconise un dialogue à deux niveau, l'un avec l'Etat traitant des sujets à caractère macro-économique ; l'autre plus direct et suivi au quotidien avec les syndicats.
Visiblement, Jamal Belahrach rêve d'emboîter le pas au modèle allemand caractérisé par un consensus remarquable entre les employés et les employeurs. Et entre le rêve et la réalité, il y a l'espoir et aussi l'urgence de faire baisser le taux de chômage au Maroc, surtout auprès des jeunes.
Des chiffres qui interpellent
Au-delà du taux global de chômage annoncé par le HCP au terme du premier trimestre 2011, soit 9,1% contre 10% une année auparavant, le président de la Commission sociale de la CGEM attire l'attention sur l'ampleur du phénomène chez les jeunes. En effet, le taux de chômage des jeunes atteint 28,5% et 80% des chômeurs sont âgés de 15 à 29 ans (sachant que 65% des Marocains sont âgés de moins de 35 ans).Enfin, le taux d'activité s'élève à 50% au Maroc contre une moyenne mondiale de l'ordre de 64%. En Asie, ce taux dépasse 70%.
