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L'objectif de cette rencontre est d'associer tous les intervenants aux débats autour des fondements ainsi que de la manière la plus adéquate en vue de l'activation de la stratégie nationale de la politique de la ville. Ce conclave s'inscrit dans le cadre des rencontres régionales initiées par le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la ville, visant à réunir les divers intervenants, entre autres, les acteurs publics et privés, les institutionnels, les élus et la société civile, afin qu'ils enrichissent, par leurs expériences, leurs connaissances et leurs suggestions, le projet de la stratégie nationale de la politique de la ville, qui sera validée lors d'un forum national.
S'exprimant à cette occasion, le wali de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz, Mohamed Mhidia, a fait savoir qu'en dépit du développement remarquable enregistré par nombre de villes en termes de volume, celles-ci continuent de souffrir d'une série de problèmes liés à la persistance des inégalités sociales et spatiales, lesquelles sont davantage accentuées par la croissance démographique, l'exode rural, et l'extension urbanistique qui se fait au détriment des espaces agricole et forestier. Et de poursuivre que les défis actuels rendent presque impossible de continuer à gérer les villes conformément à des politiques publiques dépourvues d'éléments de convergence et qui omettent de prendre en considération la problématique du développement urbain dans sa dimension globale.
Mhidia n'a pas manqué de relever que le dialogue régional autour de la politique de la ville revêt une importance cruciale dans la mesure où il sert de nouvelle occasion pour s'inscrire au chantier d'édification des villes de la région, dans l'optique d'améliorer leur paysage urbain et de tirer vers le haut la qualité de leur fonction, de manière à en faire des centres pour la répartition équitable et équilibrée des richesses. Il a appelé, à cette occasion, l'ensemble des intervenants à soutenir les efforts déployés dans ce domaine.
De son côté, le directeur de l'agence urbaine de Marrakech, Abdellatif Ennahli, a rappelé que le Maroc dispose d'un réseau urbain très important qui reste déséquilibré, hétérogène et d'une faible attractivité ce qui, a-t-il dit, se traduit par l'écart existant entre les grandes agglomérations et les petites villes. Il a, dans ce contexte, déploré le manque d'articulation entre les moyens de planification territoriale et les stratégies sectorielles, ainsi que le non accompagnement de la dynamique urbaine par les documents d'urbanisme.
Ennahli a appelé à asseoir les bases d'une nouvelle politique publique volontariste dans le but de transcender toutes les difficultés rencontrées, notamment la faiblesse des ressources financières, l'absence d'une parfaite intégration de la dimension sociale dans la gestion de la ville, et le déficit en matière de communication et d'échange d'expériences entre les villes.
Pour sa part, Ahmed Waghad, ex-directeur régional du Haut commissariat au Plan (HCP), a fait savoir que d'un point de vue espace, la structuration urbanistique des villes marocaines est non équilibrée et demeure dominée par la prédominance d'un mode de vie rural, la faiblesse de la qualité de son architecture et par l'absence de mise à niveau de ses aspects civilisationnels. Il insisté, dans ce cadre, sur la nécessité de promouvoir une politique liée à la ville à multiples dimensions et ce, dans le cadre d'une approche participative, tout en tenant compte des spécificités régionales et locales.
A noter que ces rencontres régionales puisent leur philosophie dans les grands chantiers et réformes engagés par le Maroc, notamment le grand chantier de la régionalisation. Ces rencontres se proposent de permettre aux différents acteurs régionaux de concevoir une vision globale et intégrée de la politique de la ville à même de permettre de corriger les imperfections existantes et de garantir un développement homogène des grandes et moyennes villes ainsi que des centres émergents.
