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Concrétisation de la politique des grands chantiers

Le projet LGV Tanger-Casablanca, lancé jeudi par S.M. le Roi Mohammed VI, le Président français, Nicolas Sarkozy et SAR le Prince Megrin Ben Abdulaziz Al Saoud, marque une nouvelle étape dans la politique des grands chantiers adoptée par le Royaume, a affirmé, Karim Ghellab.

Concrétisation de la politique des grands chantiers
C'est l'un des plus gros projets d'infrastructures réalisé au Maroc. Le Président français Nicolas Sarkozy se rendra demain à Tanger pour inaugurer aux côtés du Roi Mohammed VI le chantier du premier TGV du Continent africain.
Le Maroc a œuvré pour le développement de son système de transport et fait le choix de ne pas se limiter au tout routier en promouvant la diversité modale, le transport collectif de grande capacité et le développement durable, a souligné Ghellab dans un exposé devant S.M. le Roi et le Président Nicolas Sarkozy à l'occasion du lancement des travaux de la LGV entre Tanger et Casablanca.

Ce projet, d'un coût de 20 milliards de dirhams, soit 1,8 milliards d'euros, comprend une ligne nouvelle Tanger-Kénitra de 200 km conçue pour une vitesse maximale de 350 km/h et exploitée à une vitesse commerciale de 320 km/h, a précisé Ghellab, notant que ce grand chantier comprend aussi les équipements ferroviaires à savoir les voies, les systèmes de signalisation et de télécommunications, les installations électriques, l'acquisition des rames à grande vitesse et, enfin, la construction d'un atelier pour leur entretien à Tanger.

Par ailleurs, la ligne classique actuelle entre Kénitra et Casablanca sera renforcée de sorte que les trains à grande vitesse desservent les gares de Rabat-Agdal et Casablanca-Voyageurs, a-t-il ajouté.

Le projet de LGV Tanger-Casablanca est la première étape du schéma directeur des lignes à grande vitesse établi en 2006 et prévoyant la construction de 1.500 km de lignes nouvelles comprenant l'axe «Atlantique» Tanger-Casablanca-Marrakech-Agadir et l'axe «Maghrébin» Rabat-Fès-Oujda.

La LGV Tanger-Casablanca, dont la mise en service est prévue pour décembre 2015, permettra une réduction importante du temps de parcours (Tanger-Rabat en 1h20 au lieu de 3h45 et Tanger-Casablanca en 2h10 au lieu de 4h45), l'accroissement du nombre de passagers sur cet itinéraire de 2 millions par an aujourd'hui à 6 à 8 millions par an, au cours des premières années d'exploitation, le rapprochement et la mise en synergie des deux régions les plus dynamiques de l'économie marocaine, le pôle historique de Casablanca-Rabat et le pôle émergent autour de Tanger.

Cette ligne à grande vitesse permettra d'atteindre un taux de rentabilité de 9%, d'améliorer le niveau de sécurité routière, d'éviter l'émission de 20.000 tonnes de dioxyde de carbone par an, outre la libération des capacités de la ligne existante pour le trafic ferroviaire de conteneurs entre Casablanca et le port de Tanger-Med.

Le projet a également le mérite de donner corps aux principaux axes de transport retenus comme prioritaires par l'UE pour l'extension du Réseau trans-européen de transport (RTE-T) à son voisinage et actés dans la déclaration de Paris en 2008 à propos de l'Union pour la Méditerranée, a poursuivi le ministre.

«Tous ces éléments démontrant l'intérêt de ce projet pour le développement du Maroc, les deux Chefs d'Etat ont décidé en octobre 2007 de le promouvoir et d'inscrire sa réalisation dans le cadre d'un partenariat stratégique entre le Royaume du Maroc et la République Française et ce, à trois niveaux, financier, technologique et industriel», a-t-il ajouté.

Il s'agit d'un partenariat financier, par lequel la France contribue au projet pour un montant de 920 millions d'euros, avec des conditions très avantageuses comprenant notamment un prêt du trésor français de 350 millions d'euros à un taux d'intérêt de 1,2%, un délai de grâce de 20 ans et un délai de maturité de 40 ans, a précisé le ministre, soulignant que le montage financier global est achevé depuis décembre 2010 grâce au prêt du Fonds Saoudien pour le développement (144 millions d'euros), au prêt du Fonds Koweitien pour le développement économique arabe (100 millions d'euros), au prêt du Fonds d'Abou Dhabi pour le développement (70 millions d'euros) et au prêt du Fonds arabe pour le développement économique et social (66 millions d'euros).

La dotation du budget de l'Etat marocain d'un montant de 414 millions d'euros et celle du Fonds Hassan II pour le développement économique et social de 86 millions d'euros avaient été mobilisées en février de la même année, a fait observer le ministre.

Il s'agit également d'un partenariat technologique prévoyant un transfert de savoir-faire et ouvrant des perspectives de rayonnement géographique au Maghreb, dans le monde Arabe et Musulman, en Afrique occidentale et plus généralement aux pays à niveau de développement économique comparable à celui du Maroc, a poursuivi le ministre.

La création projetée d'un institut des métiers du ferroviaire est l'un des premiers exemples de ce partenariat, a-t-il dit. Il s'agit enfin d'un partenariat industriel au niveau des entreprises françaises et marocaines au bénéfice des deux parties en termes de compétitivité et de création d'emplois.

L'organisation et les ressources humaines dédiées au projet sont opérationnelles avec près de 310 experts mobilisés à ce jour assurant les missions de maitrise d'ouvrage par l'ONCF, d'assistance à maitrise d'ouvrage par la SNCF et de maitrise d'oeuvre et comportant notamment 189 ingénieurs marocains et 60 experts de la SNCF, dont plus d'une trentaine sont installés à Rabat, a fait savoir Ghellab, soulignant que les études d'ingénierie sont à un taux d'avancement de 85% et seront totalement achevées à fin 2011, en phase avec le calendrier de réalisation des travaux.

L'ensemble des marchés adjugés totalise un montant de 10,9 milliards de dirhams, soit 55% du coût du projet, alors que les 9,1 milliards de dirhams restants seront totalement engagés en 2012. La mise en service de ce projet structurant est prévue pour décembre 2015, a assuré le ministre.
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