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Assistance sociale et solidarité nationale

«Lancement du Ramed, un pas de géant vers un système de santé plus équitable et à visage humain»

Assistance sociale et solidarité nationale
Les bénéficiaires du Ramed sont couverts sans aucune discrimination due à l'âge, au sexe et à leurs antécédents pathologiques ou à leurs zones de résidence. (Photo : Kartouch)

Une nouvelle ère commence aujourd'hui pour le système de la santé au Maroc, longtemps considéré comme privilégiant les plus riches et marginalisant les plus pauvres.

Avec le lancement à Casablanca par S.M. le Roi Mohammed VI du Régime d'assistance médicale pour les économiquement démunis (Ramed), le droit de tous aux soins de santé, à la protection sociale et à la couverture médicale, stipulé par la nouvelle Constitution, trouve tout son sens. 

Après une période de maturation et d'expérimentation au niveau de la région de Tadla-Azilal, dont les résultats se sont avérés encourageants, le Ramed sera enfin généralisé à l'ensemble des régions du Maroc. 

Les objectifs sont de taille : atteindre 8,5 millions de Marocains, parmi les plus démunis, soit 28% de l'ensemble de la population. Parmi ceux-ci, une population estimée à 4 millions de personnes vivant dans l'extrême pauvreté bénéficiera de la gratuité totale des soins, selon les critères d'éligibilité retenus, tandis que quelque 160.000 autres, parmi les pensionnaires des établissements pénitentiaires et des orphelinats et les personnes sans domicile fixe seront éligibles de droit. 

En revanche, 4,5 millions de personnes en situation de vulnérabilité bénéficieront de la gratuité partielle, moyennant une cotisation annuelle de 120 dirhams plafonnée à 600 dirhams par famille. 

Le nouveau régime, applicable dans les hôpitaux publics, les centres de santé et les structures sanitaires étatiques, propose le même panier de soins couvert par l'Assurance maladie obligatoire (AMO). Les soins pris en charge portent sur l'hospitalisation, y compris l'accouchement, les consultations spécialisées externes et de médecine d'urgence, les analyses de biologie et l'imagerie médicale (sauf scannographie). S'y ajoutent les prestations relatives à l'exploration fonctionnelle, les évacuations sanitaires inter-hospitalières en cas d'urgence et les actes de rééducation fonctionnelle.

Pour obtenir la carte Ramed, renouvelable tous les ans, le chef de famille doit constituer un dossier comprenant notamment les attestations de scolarisation des enfants à sa charge et des attestations de salaire, de vie collective et de résidence, qu'il doit déposer auprès des bureaux des autorités locales avec un formulaire de demande disponible sur place ou téléchargeable sur le site www.ramed.ma. 

Il se voit alors remettre un récépissé valable pour 3 mois lui donnant accès à titre exclusif aux soins d'urgence, en attendant la validation de son dossier. S'il appartient à la catégorie bénéficiant de la gratuité partielle des soins, l'intéressé doit verser une cotisation annuelle de 120 dirhams par personne pour obtenir sa carte d'adhésion. Il en est exonéré le cas échéant.

Pour accompagner financièrement le nouveau régime, géré par le ministère de la Santé, le ministère de l'Intérieur et l'Agence nationale d'assurance maladie (Anam), un budget d'au moins 2,7 milliards de dirhams a été mobilisé par l'Etat, à hauteur de 75%, et par les collectivités locales, à hauteur de 6%, alors que les cotisations annuelles des bénéficiaires représenteront 19% de l'enveloppe budgétaire dédiée à la mise en place du Ramed.

En amont du lancement de ce régime tant attendu par les Marocains, un travail de longue haleine a été fait par le ministère de la Santé pour la mise à niveau du système de santé, afin qu'il puisse accueillir sans grande difficulté le Ramed. Financièrement parlant, le budget réservé au secteur de la santé a été revu à la hausse à plusieurs reprises, durant les 5 dernières années, ce qui s'est répercuté positivement sur la qualité et l'efficience du système de couverture sanitaire. 

Par ailleurs, la multiplication des unités de médecine d'urgence, des pôles régionaux spécialisés et l'organisation régulière de caravanes médicales dans le monde rural ont permis de décentraliser les soins sanitaires et de pallier le manque d'infrastructures et de ressources humaines.

La formation et la sensibilisation n'ont pas été en reste. Pour préparer le terrain au lancement du Ramed, il a été procédé à la formation des professionnels de la santé, du personnel du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales qui se chargeront, chacun en ce qui le concerne, de la mise en œuvre du nouveau régime. Un programme de communication et de sensibilisation a également été élaboré pour vulgariser le concept du Ramed aux professionnels du secteur et aux bénéficiaires potentiels.

Toutes les conditions semblent donc réunies pour la mise en place efficace du nouveau régime qui devra révolutionner le système de santé en le rendant plus équitable, donc plus humain. 

Grâce à ce projet ambitieux devenu désormais une réalité, l'indigence ne constituera plus un handicap à l'accès à des soins de santé de qualité, ni au droit à la santé et à la vie saine pour tous les citoyens, tels que proclamés par la Constitution. 

Plus qu'une simple initiative intéressant uniquement le secteur de la santé, la généralisation du Ramed constitue, en effet, un pas significatif sur la voie de la réduction des disparités sociales et de l'instauration de l'Etat de droit et de démocratie où tous les citoyens sont traités sur un pied d'égalité, sans distinction de milieux ou de situation économique. 

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