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Identifier les insuffisances dont souffrent les malades

El Yazami : «La santé mentale est une composante essentielle des droits de l'Homme et du développement»

«La santé mentale est une composante essentielle des droits de l'Homme et du développement», a affirmé mardi à Rabat, le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami. 

El Yazami a souligné, lors d'une conférence de presse ayant vu la présentation du rapport du Conseil sur les droits de l'Homme et la santé mentale au Maroc, les liens substantiels existant entre la santé mentale et la santé physique d'un côté, et la centralité de la santé mentale dans les droits de l'Homme, de l'autre côté.

 Les personnes atteintes de maladies mentales sont issues pour la plupart de couches sociales démunies et ont besoin, a ajouté El Yazami, d'une protection accentuée en raison de l'augmentation de la fréquence des maladies mentales tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Maroc. 

Le rapport du CNDH sur la santé mentale et les droits de l'Homme est un tournant important tant pour le conseil que pour le secteur de la santé et de la psychiatrie en général, a indiqué El Yazami, exprimant sa profonde considération des efforts de ceux qui travaillent dans ce domaine en dépit des conditions difficiles de leur travail. 

Obsolescence du cadre juridique du secteur, état déplorable de l'état de la plupart des institutions spécialisées dans le traitements des maladies mentales et une répartition géographique déséquilibrées de ces institutions, déficit colossal en matière de ressources humaines qualifiées et une faible qualité des services médicaux et paramédicaux, c'est ainsi que El Yazami a résumé l'état de la santé mentale au Maroc.

Concernant les personnes atteintes de troubles pensionnaires des prisons, El Yazami a estimé leur nombre à 2296, alors que le nombre des lits de toutes les institutions spécialisées en matière de traitement de ces troubles ne dépasse guère 1725 lits, ajoutant que la résolution de ce problème incombe conjointement au ministère de la santé, au ministère de la justice et des libertés, et à la Délégation générale de l'administration Pénitentiaire et de la Réinsertion.

La santé mentale est aux côtés des urgences, une priorité pour le ministère de la santé, a indiqué pour sa part Mme Fatima Asswab, chef du service de la santé mentale au ministère de la santé Mme Fatima dans une déclaration à la MAP, saluant le rapport du CNDH, qui, a-t-elle dit, répond à la demande des professionnels quant à l'intégration de la dimension des droits de l'Homme dans le traitement de la santé mentale.

Le rapport préliminaire du conseil sur la «Santé mentale et droits de l'Homme : La situation des établissements hospitaliers chargés de la prévention et du traitement des maladies mentales» fait l'état des lieux de 20 établissements hospitaliers de traitement des maladies mentales entre le 27 mars et le 26 juillet 2012. D'après le rapport, l'état inquiétant de la santé mentale dans le pays nécessite une intervention forte et vigilante, des mesures urgentes et une nouvelle politique. 

Le document a également prôné, dans le cadre d'un processus participatif, de procéder à la refonte de la loi du 30 avril 1959 relative à la prévention des maladies mentales et à la protection et au traitement des malades mentaux, en harmonie avec les normes internationales en la matière et de manière adaptée aux nouvelles réalités de ce type de maladies au Maroc, mettant l'accent sur la nécessité d'adopter une politique publique de santé mentale aux objectifs clairs et précis, à partir d'un débat public et d'un dialogue entre toutes les parties concernées, s'imprégnant de l'expérience nationale et internationale.

Premier du genre au Maroc, ce rapport s'inscrit dans le cadre des prérogatives du CNDH en matière de protection des droits de l'Homme, notamment celles relatives aux visites des établissements hospitaliers spécialisés dans le traitement des maladies mentales et psychiques. Il s'inscrit également dans le cadre des prérogatives du conseil relatives à l'examen et l'étude de «l'harmonisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur avec les conventions internationales, les droits de l'Homme et le droit international humanitaire que le royaume a ratifiées ou auxquelles il a adhéré, ainsi qu'à la lumière des observations finales et des recommandations émises par les instances onusiennes».

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