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Evolution de la population carcérale

Augmentation de 11.436 de la population carcérale entre 2008 et 2012. L'OMP appelle à l'adaptation du système pénal et du régime des établissements pénitenciers aux dispositions de la nouvelle Constitution

Evolution de la population carcérale
L'Observatoire marocain des prisons (OMP), présente, à Rabat, son rapport annuel 2011-2012 lors d'une conférence de presse. (Photo : MAP)

L'Observatoire marocain des prisons (OMP) a révélé, mercredi à Rabat, lors de la présentation de son rapport annuel 2011-2012, que la population carcérale a augmenté, entre 2008 et 2012, de 11.436 prisonniers pour atteindre en septembre 2012, 70.675 prisonniers dont 32626 personnes placées en détention préventive.

L'Observatoire a précisé, lors d'une conférence de presse, que les individus placés en détention préventive représentent 46% de l'ensemble de la population carcérale en 2012, contre 54% de ceux ayant eu un jugement définitif, ce qui explique, selon le rapport, le surpeuplement d'établissements pénitentiaires, en dépit des efforts consentis durant les dernières années pour en construire de nouveaux.

Le rapport ajoute, par ailleurs, que la répartition des prisonniers selon l'âge révèle que 86 pc des détenus sont âgés entre 21 et 50 ans, alors que 8% sont âgés de 13 à 20 ans, notant que les femmes incarcérées représentent 2,4% de l'ensemble de la population carcérale (soit 1722 prisonnières), selon les dernières statistiques de la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, publiées en 2012.

La plupart de ces femmes incarcérées sont non scolarisées et séparées de leurs familles, alors que 62% d'entre elles n'ont aucun emploi, ajoute la même source.

Les lois régissant actuellement les établissements pénitentiaires ne prévoient pas de traitement de faveur aux femmes, outre l'absence d'institutions carcérales conçues pour elles, fait remarquer le rapport, soulignant que seuls 40 des 73 établissements pénitentiaires sont dotés de pavillons de femmes.

«Les crimes financiers et le trafic de drogue» représentent 53,49% des délits privatifs de liberté, contre 31,29% des crimes contre les personnes et l'ordre public, ajoute la même source.

L'OMP souligne également que 63,33% des prisonniers sont célibataires, alors que les femmes mariées représentent 38% de l'ensemble des prisonnières, les femmes célibataires 29%, les femmes divorcées 27% et les veuves 6%.

Le document relève que 79,33% des détenus sont analphabètes ou ont un niveau d'étude médiocre, ce qui entrave leur réinsertion sociale.

Le nombre des condamnés à des peines de 2 ans au moins a atteint 34.337, ce qui représente 60,17% de l'ensemble des détenus, alors que celui des prisonniers dont la peine varie entre plus de 2 et 10 ans est de 29,40%. Le nombre des condamnés à des peines lourdes, de plus de 10 à 30 ans, ou à la perpétuité se chiffre à 10,23%.

Outre le surpeuplement, les établissements pénitentiaires souffrent également du trafic de drogue, de la prolifération de la corruption et de la présence de détenus atteints de troubles mentaux, selon l'ONG.

«Accélérer les réformes portant sur le système pénal»

L'Observatoire marocain des prisons (OMP) a appelé, mercredi à Rabat, à l'adaptation du système pénal et du régime des établissements pénitentiaires aux dispositions de la nouvelle Constitution et à l'accélération des réformes portant sur le système pénal en vue de réduire les cas de détention préventive.

Dans son rapport annuel au titre de l'année 2011-2012 rendu public lors d'un point de presse, L'OMP a recommandé de rationaliser la mise en œuvre de la détention provisoire, de réduire sa durée, de mettre en œuvre le contrôle judiciaire, d'œuvrer à abolir les peines d'emprisonnement pour certains délits, et d'activer le rôle de la conciliation.

Le rapport a également appelé à la réduction de l'année carcérale à dix mois seulement, au calcul de l'incarcération nocturne en tant que demi-journée d'emprisonnement, et à la mise en œuvre du principe de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes en matière carcérale.

Le document a, de même souligné, l'importance de la mise en place d'une commission nationale de contrôle des lieux de détention, d'un comité du contrôle composé de représentants des institutions constitutionnelles, des commissions régionales outre l'abolition de la peine de mort et le lancement d'un débat national sur les établissements pénitentiaires.

Par ailleurs, l'OMP a mis en relief les efforts consentis par la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion visant à améliorer les conditions des prisonniers, se félicitant des initiatives visant à promouvoir la bonne gouvernance pénitentiaire en vue de s'acquitter de son rôle dans les meilleures conditions.

Il a rappelé, à cet égard, la mise à niveau de plusieurs établissements selon les nouvelles normes, outre la construction d'un nouveau siège de la direction générale équipé d'outils permettant de contrôler à distance et sanctionner les fonctionnaires impliqués dans des violations de la loi.

L'OMP a, également, souligné l'importance d'inscrire ses réformes dans le cadre d'un plan national global pour la réforme des établissements pénitentiaires.

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