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El Khalfi épingle les contre-vérités de Javier Bardem

«L'article de Javier Bardem présente une vision partiale de la réalité au Sahara, manquant d'équilibre, reniant les efforts du Maroc pour trouver une solution politique durable à ce conflit qui s'éternise et comportant une série de données erronées», Mustapha El Khalfi

El Khalfi épingle les contre-vérités de Javier Bardem
«Il est clair que Bardem n'est pas suffisamment au fait des efforts déployés par le Maroc pour promouvoir les droits de l'Homme au Sahara», a souligné El Khalfi. (Photo : Hihi)

Dans sa réponse, dont copie a été adressée à la MAP, Mustapha El Khalfi, a épinglé, dans un article paru sur le site électronique de ‘CNN’, les fausses vérités véhiculées sur la question du Sahara par l'acteur espagnol Javier Bardem, auteur d'une tribune sur le même support.

Tout d'abord, pour ce qui est de la partialité et de l'absence d'équilibre, a-t-il relevé, l'auteur de l'article développe «une représentation irréelle et propagandiste sur la situation des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, alors qu'il suffit de se référer au rapport de Human Rights Watch publié en décembre 2008 sous l'intitulé ‘situation des droits de l'Homme au Sahara occidental et dans les camps des réfugiés de Tindouf’».

Ledit rapport parle de «preuves avérées sur la persistance des pratiques d'esclavagisme dans les camps de Tindouf, l'interdiction de la liberté d'expression et du droit de retour aux camps pour les dissidents du front polisario, en ce sens que l'organisation de défense des droits humains en a cité un cas attesté qui est celui de Mustapha Ould Salma, ancien responsable du front polisario, privé du droit de regagner les camps pour avoir critiqué les dirigeants du polisario et soutenu le projet d'autonomie présenté par le Maroc, en plus de l'artiste sahraoui Allal Najem El Gareh, menacé de mort et muselé à cause de sa critique du front».

Mieux, l'auteur de l'article fait référence au rapport de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu, Christopher Ross, et lui attribue des propos sur les multiples violations des droits de l'Homme au Sahara, mais n'en apporte aucune preuve, a fait remarquer le ministre, notant qu'en réalité, les déclarations de Ross, après sa dernière visite au Maroc, ne contiennent aucune de ces allégations, au moment où il avait affirmé que «le conflit doit être résolu et cela est possible s'il existe une volonté réelle d'engager un véritable dialogue de compromis».

Et de poursuivre : «Il est clair que Bardem n'est pas suffisamment au fait des efforts déployés par le Maroc pour promouvoir les droits de l'Homme au Sahara, à leur tête la création de l'Instance équité et réconciliation en 2004, qui a reçu environ 5.000 dossiers au sujet de violations passées au Sahara. Dans ce cadre, quelque 72 millions de dollars ont été alloués pour les indemnisations, outre le lancement de plusieurs programmes d'intégration sociale des victimes. En 2011, le Conseil national des droits de l'homme a mis en place trois commissions régionales au Sahara englobant des acteurs sahraouis marocains, dans le but de diagnostiquer et de traiter les questions des droits de l'Homme dans la région, à l'instar des dix commissions similaires dans les autres régions du Maroc, ce qui a été salué par les Nations unies dans la résolution du Conseil de sécurité n° 1979 du 27 avril 2011».

«De surcroît, le Sahara n'est pas fermé aux visites des instances et des délégations internationales intéressées par les droits de l'Homme, puisqu'il a reçu 22 délégations étrangères ces derniers temps, dont la dernière est celle de La Fondation mondiale des femmes dans les médias (IWMF) et avant elle le rapporteur spécial de l'Onu sur la torture, Juan Mendez, qui a déclaré que la culture des droits de l'Homme au Maroc se renforce mais elle a besoin de plus de travail pour y être consacrée», a encore relaté le ministre.

Le fait que  Bardem ignore des évidences connues de tous est «stupéfiant», car il estime les populations de Tindouf à 300.000 personnes, ce qui est contraire aux chiffres du Haut commissariat aux réfugiés pour 2005 qui ont ramené le nombre des habitants des camps à 90.000 âmes au lieu de 158.000, indique El Khalfi, signalant, dans ce contexte, que le Haut commissaires aux réfugiés avait, à maintes reprises, incité l'Algérie et le polisario à effectuer un recensement précis de ces populations, une demande insatisfaite jusqu'au jour d'aujourd'hui, comme souligné dans la résolution 2.044 du Conseil de sécurité sur le conflit du Sahara, en date du 24 avril 2012.

D'après l'exposé du secrétaire d'Etat-adjoint américain, Gordon Gray, devant la commission sectorielle Afrique du Congrès américain, en date du 17 novembre 2005 il existe des rapports crédibles confirmant que le front polisario a écoulé sur le marché noir une partie des aides alimentaires internationales destinées aux réfugiés, rappelle El Khalfi. 

Par ailleurs, le ministre fait observer que l'auteur de l'article a prétendu, sans la moindre preuve, que la région du Sahara vit dans le blackout, que ses habitants ont été forcés de renoncer à leurs biens et richesses et que l'Espagne assume encore le rôle d'administration du Sahara, ce qui n'est pas vrai. 

Lorsque l'Espagne a colonisé la région à la fin du XIXe siècle, le Sahara était bien sous souveraineté marocaine, a argué le ministre. De même les habitants de la région ont continué à résister au colonisateur espagnol jusqu'en 1934, a fait valoir El Khalfi. En outre, plusieurs rapports du secrétaire général de l'Onu montrent que le Maroc représente l'autorité qui administre la région. On n'en citera que le rapport présenté au Conseil de sécurité le 23 mai 2003 sur le conflit du Sahara.

Concernant le développement économique et social dans la région, le ministre a relevé qu'on y enregistre des indicateurs fort élevés, notamment en matière de développement humain, en comparaison avec plusieurs autres régions du Maroc. Il y a lieu de signaler aussi que les mécanismes de démocratie locale sont bien opérationnels dans la région, en plus du mandat assuré par 35 représentants sahraouis au Parlement marocain. C'est à travers de ces instruments démocratiques que sont examinés et adoptés les projets de développement et de mise en valeur des ressources naturelles de la région, a dit  El Khalfi.

Durant la période allant de 2004 à 2010, a poursuivi le ministre, un montant d'un milliard de dollars a, ainsi, été consacré aux investissements économiques et sociaux dans la région, de même 95% et 93% respectivement des familles au Sahara bénéficient des services d'eau potable et d'électricité. 

Autre indice des efforts consentis dans le domaine social, la région dispose de cinq hôpitaux publics, 37 centres de santé et de 139 établissements d'enseignement. En outre, un montant global de 455 millions de DH a été consacré à l'investissement dans le domaine du développement humain, consistant principalement en la réalisation de 844 projets durant la période 2005-2011.

Les efforts de développement se sont ainsi reflétés à travers une baisse du taux de pauvreté dans la région, passé de 29,4% en 1975 à 6,2% actuellement, a indiqué le ministre, soulignant que le principal constat que l'on peut faire est que les recettes générées par les richesses de la région sont bien en deçà de l'effort d'investissement accompli par l'Etat au bénéfice de la région. 

Bien plus, les raisons qui sont derrière le maintien en activité du gisement de phosphates «Phosboucraâ» sont davantage d'ordre social qu'économique, du fait qu'il emploie quelque 1900 travailleurs. Dans le même sillage, le ministre a fait ressortir que la compagnie en charge de l'exploitation a injecté un investissement de 4,5 millions de dollars pour le soutien des projets sociaux dans la région.

Le dernier élément ayant appelé une réplique du ministre se rapporte au fait que les efforts du Maroc pour parvenir à une solution du conflit ont été évalués positivement, comme cela apparaît clairement dans les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu n° 1754, 1783 et 1813, qui ont apprécié favorablement les efforts sérieux et crédibles du Maroc pour faire avancer le processus de règlement du conflit.  Il s'agit, a fait remarquer le ministre, de résolutions votées après la présentation par le Maroc de son projet visant à accorder l'autonomie au Sahara en tant que solution politique à ce conflit.  Cette orientation, a-t-il affirmé, reflète la vision stratégique du Royaume quant à la préservation de la stabilité de la région du Sahara et du Sahel et au renforcement des chances de l'intégration maghrébine.

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