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L'indépendance n'est pas une solution réaliste

«Il existe des faits probants attestant de l'implication d'éléments du polisario dans ces fléaux qui minent la région, faits qui sont corroborés par plusieurs sources», Laurence Aida Ammour

L'indépendance n'est pas une solution réaliste
Laurence Aida Ammour, chercheuse et consultante en sécurité internationale et Fernando Reinares, Pr. de science politique et des études sécuritaires à l'Université Roi Juan Carlos. (Ph : flickr.com-cadenaser.com)

Des experts internationaux spécialisés dans les questions stratégiques et de défense ont estimé que l'indépendance du Sahara «n'est pas une option réaliste et encore moins pratique», en faisant état de faits «probants qui attestent de l'implication d'éléments du polisario aussi bien dans les rangs des groupes terroristes qui sévissent dans la région, que dans les opérations de kidnappings et les trafics de tout genre».

«Il existe des faits probants attestant de l'implication d'éléments du polisario dans ces fléaux qui minent la région, faits qui sont corroborés par plusieurs sources», a indiqué à la MAP Laurence Aida Ammour, chercheuse associée à l'Institut d'Etudes Politiques de Bordeaux et consultante en sécurité internationale, qui a pris part, lundi, à une conférence organisée au McDaniel College, dans la ville de Westminster (Etat du Maryland), sur le thème : «Changement politique et sécurité en Afrique du Nord», en collaboration avec le centre de recherche Center for Navy Analyses (CNA).

L'enlèvement en octobre 2011 de deux travailleurs humanitaires espagnols et d'un autre de nationalité italienne, en plein coeur du camp de Rabouni, a constitué «la preuve éclatante de l'implication du polisario avec les groupes terroristes, d'autant plus que les camps de Tindouf étaient censés être sous surveillance étroite aussi bien de la part des milices des séparatistes que par l'armée algérienne», a fait observer Laurence Aida Ammour.

Elle a, dans ce contexte, pointé du doigt «des complicités internes sans lesquelles une telle opération n'aurait pas pu avoir lieu», en soulignant que ce rapt a poussé «les autorités espagnoles à procéder à la fermeture de plusieurs bureaux du polisario en Espagne, alors que le pouvoir algérien a réagi en demandant des démissions au sein de la direction polisario et en mettant en place davantage de check points autour des camps».

Laurence Aida Ammour a relevé que la détérioration de la situation humanitaire et des droits de l'homme dans les camps de Tindouf, ainsi que les derniers développements dans la région du Sahel et au Mali ont fait qu'il existe actuellement une prise de conscience quant à la nécessité de trouver un règlement durable à la question du Sahara qui tienne compte des impératifs sécuritaires, en rappelant que des voix s'élèvent à Washington pour appeler à la fermeture pure et simple des camps de Tindouf, devenue le ventre mou de toute stratégie de lutte anti-terroriste.

Elle a, dans ce contexte, critiqué la position figée de l'Algérie «forcément intenable», en imputant ce blocage à la psychorigidité du pouvoir algérien qui ne veut pas se libérer d'un carcan dogmatique et d'une culture politique datant de la guerre froide. «L'Afrique du Nord et le Sahel ne sont pas les mêmes que ce qu'ils étaient dans les années '70 ou encore '60», a-t-elle expliqué dans ce contexte.

Tous ces faits convergent vers une seule conclusion à savoir que l'indépendance du Sahara «n'est pas une option réaliste et encore moins pratique», souligne pour sa part Fernando Reinares, professeur de science politique et des études sécuritaires à l'Université Roi Juan Carlos et chercheur éminent au Real Instituto Elcano à Madrid. 

«Il s'agit là d'une option qui n'est pas dans l'intérêt des Sahraouis, et encore moins dans celui de la région et de la Communauté internationale», a-t-il insisté.

Cet expert international a noté l'existence d'individus dans les camps de Tindouf, sous contrôle du polisario, qui se radicalisent pour rejoindre les rangs des groupes extrémistes qui sévissent dans la région en prenant part à des opérations de rapt et aux trafic de drogues et d'armes».

«Une large autonomie au Sahara sous souveraineté marocaine est une solution qui est plus qu'acceptable à mes yeux», a conclu Fernando Reinares, qui s'exprimait dans une déclaration à la MAP.

Le conflit du Sahara dit «occidental» est un conflit artificiel imposé au Maroc par l'Algérie. Le polisario, un mouvement séparatiste soutenu par le pouvoir algérien, revendique la création d'un Etat factice au Maghreb. Cette situation bloque tous les efforts de la Communauté internationale pour une solution du conflit basée sur une autonomie avancée dans un cadre souverain marocain et une intégration économique et sécuritaire régionale. 

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