Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2004

Les Etats-Unis ressuscitent le rêve inachevé

La société américaine, toutes couches sociales confondues, revisite ces jours-ci avec une nostalgie envahissante, l'héritage précieux du révérend Martin Luther King, qui caressait le rêve d'une Amérique clémente, embrassant toutes ses composantes sur un même pied d'égalité.

Les Etats-Unis ressuscitent le rêve inachevé
50 ans plus tard, l'Amérique se souvient de cette manifestation historique au cours de laquelle Martin Luther King prononça son fameux discours «I have a dream». En 2013, la bataille pour l'égalité n'est pas encore gagnée. Ph : AFP

Cette figure emblématique a aidé à façonner l'avenir des Etats-Unis et à tracer les contours d'une société américaine cosmopolite, grâce à son combat acharné pour les droits civiques, qui s'était soldé, le 28 août 1963, par un discours retentissant aux significations profondes qui allait marquer les esprits de tout un chacun.

En signe de reconnaissance des sacrifices consentis par Luther King en faveur des minorités, des centaines de milliers de personnes, munis de pancartes et banderoles, ont convergé samedi dernier vers le très mythique mémorial d'Abraham Lincoln à Washington, où l'activiste avait prononcé sa fameuse allocution contre la ségrégation et le racisme.

Pour fêter le cinquantième anniversaire de ce discours fondateur, les Etats-Unis organisent une série d'événements, de débats, de discussions et de concerts pour permettre aux Américains de s'interroger sur l'état des relations entre les différentes communautés qui forment l'ossature de leur pays, véritable Melting Pot.

Les festivités, qui durent presque une semaine, seront couronnées ce mercredi par le discours très attendu du Président Barack Obama, qui sera accompagné par les anciens présidents Bill Clinton et Jimmy Carter.

D'après certains participants à cette marche symbolique, les Etats-Unis ont parcouru un long chemin pour parfaire les droits civiques, arguant que l'élection de Barack Obama comme premier président de couleur de l'Amérique en est la parfaite illustration.

«Je n'aurais jamais été ministre de la Justice et Obama n'aurait jamais été devenu président sans ce combat vaillant qu'a mené Martin Luther King», avait souligné le premier procureur général des Etats-Unis, Eric Holder, lors de son intervention samedi devant le National Mall.

Même son de cloche chez la leader de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui a souligné que «la Chambre des représentants, il y a 50 ans, ne comptait que 5 membres d'origine africaine contre 43 aujourd'hui».

Malgré les étapes déterminantes franchies sur le plan social (la Loi de 1964 sur les droits civiques et la loi de 1965 sur le droit de vote), le goût d'un combat inachevé marque toujours les esprits de nombreux citoyens américains, particulièrement parmi les minorités, qui croient dur comme fer que la bataille instiguée par Martin Luther King ne prendra jamais fin et continuera à battre en brèche les relents du racisme et de la ségrégation au sein de la société américaine.

«Après l'élection d'Obama, je croyais que la mémoire de la marche de 1963 a été finalement honorée et que le train de la réforme sociale était sur la bonne voie», a lancé Marcia Fudge, présidente du Caucus noir au Congrès (Congressional Black Caucus).

«Je pense que nous avons perdu du terrain en matière de tolérance et de respect dû à l'autre», a-t-elle regretté.

Ce sentiment d'inachevé et d'amertume était clairement perceptible dans des témoignages de ressortissants américains publiés sur le site internet de la chaine d'information CNN, qui a consacré une tribune à la célébration de l'anniversaire du discours de Luther King et de sa célèbre marche pour l'emploi et l'égalité. 

Dans leurs contributions, les visiteurs du portail ont partagé leurs expériences et opinions sur les problèmes liés aux droits civiques, notamment le racisme.

«A la fin de la journée, j'enseigne à mes enfants que les gens sont ignorants et qu'il faut garder la tête haute et de savoir d'où vous venez», lit-on dans un message publié sur le site.

«Le racisme persistera tant que les gens sont jugés à l'aune de leur emploi et de la couleur de leur peau», écrit un autre utilisateur.

«Si Luther King était encore parmi nous, les relations entre les races auraient pris une toute autre dimension», a souhaité un autre.

De tels témoignages, il ressort que les pratiques racistes sont bel et bien existantes dans la société américaine et que l'idéal de Luther King est inscrit dans un combat de longue haleine pour parvenir à la société dont rêvait cet activiste quand il avait lancé à ses compatriotes sa phrase devenue depuis une légende : «I have a dream» (j'ai un rêve). 

Lisez nos e-Papers