Le Maroc s'intéresse à l'ensemble des OMD

La Journée mondiale de l'habitat, célébrée le premier lundi d'Octobre de chaque année, constitue une opportunité pour le monde entier, comme pour le Maroc, de réfléchir sur l'état des villes et le droit fondamental de tous à un logement adéquat. Placée cette année sous le thème de «La mobilité urbaine», cette journée rappelle au monde entier sa responsabilité collective pour l'avenir de l'habitat humain.

Au Maroc, on peut dire qu'au-delà des grands chantiers structurants enclenchés, la promotion du secteur de l'habitat aux côté de l'armature urbaine nationale et régionale affichent une dynamique soutenue, en vue de remédier aux différentes distorsions du système urbain, promouvoir la compétitivité territoriale et garantir les conditions d'une vie décente pour tous les citoyens, dans le cadre d'un développement durable et inclusif.

L'Etat a, dans ce cadre, soutenu les collectivités locales et investi massivement dans la mise en œuvre des programmes d'accompagnement des villes, de l'aménagement du territoire et des programmes sectoriels de mise à niveau des services publics.

A cet effet, les efforts entrepris par le Royaumes ont été couronnés, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l'habitat, par l'obtention du prix d'Honneur de l'Onu-Habitat 2010, en guise de récompense au Programme national de lutte contre l'habitat insalubre, qui vise en particulier la résorption des bidonvilles dans les villes et centres urbains.

«Je m'honore que le Maroc ait fait ce grand travail qui a permis de sortir de la pauvreté plus d'un million de personnes en l'espace de six ans car la question de l'habitat est une question de vie,» s'est félicité le directeur du Bureau régional pour l'Afrique et les pays arabes d'Onu-Habitat, Alioune Badiane.

Il avait, par la même occasion, précisé que par le biais de l'habitat, le Maroc s'intéresse à l'ensemble des Objectifs du Millénaire pour le développement.

En outre, et conformément aux Hautes orientations de S.M. le Roi Mohammed VI, le Royaume a mis en œuvre le programme de résorption des bidonvilles dans la région du Grand Casablanca qui fera bénéficier près 46 mille ménages vivant dans des bidonvilles.

Dans le même sillage, la construction de logements sociaux dans la région devra atteindre une moyenne de 30.000 unités par an, afin de pouvoir faire face à une croissance démographique estimée à 1,5 million d'habitants supplémentaires entre 2010 et 2020, sans oublier la réalisation d'infrastructures et d'équipements de proximité permettant aux populations cibles de bénéficier des différents services de base dans des conditions optimales.

De son côté, le gouvernement entend entreprendre une série de mesures visant à renforcer l'offre d'habitat, garantir des villes plus résilientes et à réduire le déficit en logements à l'horizon 2016, à 400.000 unités contre 840.000 actuellement. 

«Les villes deviennent, au Maroc comme ailleurs, le point d'ancrage de la modernisation et de ses retombées et doivent assurer et maintenir leur compétitivité», a fait savoir le directeur du département Maghreb, Bureau régional Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque mondiale, Simon Gray en marge de sa participation au Sommet mondial des leaders locaux et régionaux abrité du 01 au 4 octobre à Rabat.

«Que votre commune fasse partie de la grande métropole côtière qui est le poumon économique du Royaume, ou qu'elle soit au cœur d'une région repliée, ceci requiert de développer pour votre ville et pour votre agglomération, une véritable vision stratégique, à la fois ambitieuse et réaliste et de vous donner les moyens de la mettre en œuvre», a-t-il recommandé.

Par ailleurs, après la proclamation en 2012 de trois nouvelles villes, la politique de résorption des bidonvilles se poursuit sur l'échelle nationale avec un total de 47 villes qui ont été déclarées sans bidonvilles depuis le lancement du Programme national «villes sans bidonvilles».

Mis à part l'habitat insalubre, le secteur fait face à d'autres défis notamment en matière de la densification du tissu urbain et l'expansion spatiale des villes avec la création de villes nouvelles, qui contribuent à refaçonner le paysage urbain marocain.

Le Royaume a été marqué, au cours de la dernière décennie, par une dynamique élevée de l'urbanisation reflétant une pression démographique croissante pour les villes marocaines devenues métropoles et qui devraient accueillir entre 6 et 10 millions d'habitants à l'horizon 2030.

Plus précisément, le système urbain national se caractérise par une croissance marquée des grandes agglomérations marocaines et une concentration de la population urbaine dans trois ensembles urbains littoraux sur une échelle de taille relativement large : Casablanca-Rabat (32% de la population urbaine en 2010), Fès-Meknès (9%) et Tanger-Tétouan (6%).

Cette dynamique contribue également à soutenir une croissance économique qui se passe essentiellement dans les grandes régions, pôles économiques et politiques du pays, en vue de garantir une croissance urbaine inclusive et renforcer la ville comme acteur de son développement.

Par ailleurs, dictés par les grandes mutations que connait le tissu socio-économique des villes marocains et les orientations nationales stratégiques en termes d'urbanisme et de développement urbanistique, les projets de l'habitat confirment, tant sur l'échelle régionale que nationale, la volonté du Royaume de renforcer l'offre en logements destinée aux catégories démunies et à revenus limités et d'éradiquer les différentes formes de marginalisation sociale.

A coup sûr, le Royaume et grâce à sa politique volontariste qui s'instaure depuis des années, se dirige à pas surs pour remporter son combat mené à bras de fer contre les différents défis que font face au secteur de l'habitat. Toutefois, un certain nombre d'actions peuvent être entreprises par le pouvoir exécutif local, les citoyens ainsi le que le secteur privé en faveur d'un secteur d'habitat consolidé et des villes plus résilientes.