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Sonasid récupère les pertes de 2010

Le DG de l'aciérie attire l'attention sur la menace des importations dans le sillage des crises économiques des pays du pourtour méditerranéen.

Sonasid récupère les pertes de 2010
De plus en plus concurrentiel, le secteur de la sidérurgie au Maroc traverse la phase critique de sa restructuration.
Les sidérurgistes marocains produisent parfois plus qu'ils ne vendent. La situation de surcapacité qui caractérise le secteur n'a pas empêché l'opérateur historique Sonasid de récupérer les parts de marché perdues au deuxième semestre 2010. Dans un marché stagnant, le chiffre d'affaires de la société a progressé à fin juin 2011 de 27% pour atteindre 2,75 milliards de DH. Elle s'accapare désormais un peu plus de la moitié (52%) du marché local, tous produits confondus (ronds à béton, billette, fil machine, etc).
Sous l'effet du recul de l'activité des «travaux publics» et des chantiers de logements sociaux, la consommation nationale reste faible et se limite à un rythme annuel de 1,5 million de tonnes, contre une capacité installée de 2,3 millions de tonnes.

Chez Sonasid, le site de Jorf Lasfar (aciérie et laminoir) est déjà saturé selon le management. En revanche, au niveau du laminoir installé à Nador, le taux d'utilisation des capacités de production atteint tout juste 65%. Lors d'un point de presse organisé hier au siège de la Bourse de Casablanca, le directeur général de Sonasid, Ayoub Azami, s'est montré fidèle à l'orientation stratégique annoncée il y a six mois au terme d'un deuxième semestre 2010 déficitaire. «Non à la course aux volumes, oui au contrôle et au pilotage des marges».
La concurrence, se réjouit-il, se fait de manière rationnelle, contrairement à la situation qui prévalait en 2010.

Pendant longtemps, le secteur de la sidérurgie fut marqué par le monopole de fait de la Sonasid. Aujourd'hui, il traverse la phase critique de sa restructuration. Mais au lieu de se focaliser sur la concurrence locale, le jeune patron de l'aciérie du groupe SNI attire l'attention sur la menace des importations, conséquence des crises économiques des pays du pourtour méditerranéen.

La crise espagnole (bulle immobilière) contraint les sidérurgistes de la péninsule ibérique à gérer d'énormes surcapacités de production. D'où l'appel du DG de Sonasid à la vigilance, quitte à prendre des mesures légales pour pourvoir juguler et ajuster l'import de manière à préserver les intérêts du secteur.
Pour le moment, rassure M. Azami, les quantités importées ces dernières années représentent à peine 5 à 7% de la consommation nationale, destinées exclusivement à l'industrie de transformation. En dehors de l'import, sur la base d'une croissance annuelle moyenne de la demande nationale de 5%, a-t-il estimé, les surcapacités de production seront éliminées à l'horizon 2017. D'ici là, Sonasid continuera à enrichir son offre en apportant à ses clients marocains une gamme complète de produits et de services. L'investissement dédié à l'armature est à inscrire dans la lignée de cette orientation. Il s'agit là d'une activité industrielle extrêmement flexible. Sur ce créneau, le portefeuille clients de Sonasid est composé des principaux acteurs de génie civil opérant dans les grands chantiers d'infrastructures, autoroutes, barrages, etc. Le déploiement de l'aciérie dans l'armature était relativement coûteux, au point d'afficher un résultat déficitaire au niveau de la filiale «Longométal Armatures», mais les premiers bénéfices chez cette filiale sont attendus en 2012, promet le management.

De manière globale, le redressement des marges a permis à l'entreprise de réaliser un bénéfice net de 103 millions de DH au premier semestre 2011, en rupture avec les pertes du second semestre 2010 et en
progression de 56 millions de DH par rapport au premier semestre 2010.
En termes d'exploitation, l'Ebitda, principal indicateur de rentabilité opérationnelle, a progressé de 23% à 253 millions DH. Néanmoins, Sonasid s'attend à un deuxième semestre difficile en raison de la faible activité accompagnant généralement les deux fêtes du Ramadan et du mouton.

L'export comme stratégie d'appoint

La présence des produits de Sonasid sur le marché algérien témoigne de la compétitivité de la sidérurgie marocaine en dépit de la concurrence européenne (Espagne, Portugal, etc). Refusant d'avancer le poids des recettes réalisés à l'export, le management de l'aciérie reconnaît cependant leur part insignifiante dans le chiffre d'affaires consolidé du groupe. «De manière structurée, nous voulons inscrire l'activité export dans une dynamique régulière», précise A. Azami.
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