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Gouvernement et investisseurs privés déterminés à relever le défi de la Vision 2020

Encore une fois, la question du financement et de l’investissement dans le secteur du tourisme a été présente en force lors de la 11e édition des Assises du tourisme. À mi-chemin de l’échéance de la Vision 2020, tout le monde s’accorde à dire que l’investissement et l’accès au financement sont des défis majeurs à relever pour concrétiser la Vision 2020, d'autant plus que les besoins en investissements sont estimés à 150 milliards de DH.

Gouvernement et investisseurs privés déterminés à relever le défi de la Vision 2020
Les Assises du tourisme ont été un espace propice d'échange et de débat.

Les professionnels du secteur et le gouvernement partagent la même vision sur la nécessité de repenser les mécanismes d’investissement. Dans ce sens, le ministre du Tourisme a indiqué qu’il était temps de réfléchir à des mécanismes d’appui aux investissements. Leïla Haddaoui, présidente de la Commission de l’investissement à la Confédération nationale du tourisme et présidente de l’Association nationale des investisseurs touristiques (ANIT), partage le même avis. Elle recommande la mise en place d’une nouvelle batterie de mesures pour redynamiser l'investissement touristique, comme la prime à l'investissement, le financement bancaire, le Fonds de garantie de financement et la titrisation. De manière globale, elle propose la mise en place d’un mécanisme ad hoc, pragmatique, autour duquel se regrouperont les professionnels du secteur. La contractualisation des engagements est également recommandée pour stimuler les investissements. Selon Tarik Senhaji, directeur général du Fonds marocain de développement touristique, «la contractualisation est la clé pour relancer les investissements. Et celle-ci passe par la bonne gouvernance dans le secteur».

Du côté du gouvernement, l’Argentier du Maroc, Mohamed Boussaïd a été on ne peut plus clair en précisant que «l’investissement dans le secteur du tourisme est l'affaire du privé», alors que le rôle de l’État devrait se résumer, entre autres, à la régulation, la création des conditions favorables et l’accompagnement. Mohamed Boussaïd, grand connaisseur de la question du tourisme de par ses fonctions en tant que responsable du département du tourisme en 2007, estime judicieux de trouver des montages innovants pour les projets touristiques et de créer des mécanismes d’investissement «efficaces et pragmatiques», comme les Organismes de placement collectif en immobilier (OPCI) et les titrisations. Toujours sur ce registre, le ministre des Finances a fait le point sur le rôle majeur que jouent les tours opérateurs dans la promotion de l’activité touristique nationale aussi bien à l’étranger qu’au Maroc. Aux yeux du ministre, il est temps de «faire émerger des champions nationaux (tours opérateurs) pour développer le tourisme et attirer des clients».

Pour faire face au recul des investissements, le gouvernement ne reste pas les bras croisés et donne du tempo au secteur. Selon Lahcen Haddad, «L’État a contribué à travers le Fonds marocain de développement touristique à l’effort d’investissement privé avec près d’un milliard de DH durant les 3 dernières années à Saïdia, Taghazout, Lixus, ainsi qu’au niveau des projets de Marinas de Rabat et de Casablanca».

Pour atteindre les objectifs de la Vision 2020, le ministre du Tourisme a appelé à «accélérer le rythme des investissements pour accompagner les différents projets programmés en vue d’atteindre 15 milliards de DH par an au lieu de 8 milliards actuellement». Pour ce faire, l’État se penche sur la mise en place d'un fonds de garantie du financement des projets touristiques afin de faciliter l’accès au financement bancaire, en partenariat avec le ministère des Finances et le Groupement professionnel des banques marocaines et la Banque mondiale. L’autre recommandation émise lors de ces Assises est la nécessité d’assainir le climat au sein du secteur, notamment en ce qui concerne les relations «tendues» entre les professionnels et les banquiers. Dans ce sens, Mohamed Boussaïd a été formel en les appelants à cesser de se rejeter les responsabilités.

Le ministre a affirmé ainsi que les banques font de leur mieux pour financer les projets touristiques. Idem pour Mohamed Kettani, président du Groupe Attijariwafa bank qui rejette en bloc l’idée que les banques soient frileuses quand il s’agit de projets touristiques. D’après lui, «les banques restent pragmatiques dans le traitement des dossiers qui se fait au cas par cas». À rappeler que le secteur du tourisme ne concentre qu’environ 2,8% de l’encours global des crédits bancaires à l’économie. Une part qualifiée de faible, vu la contribution du secteur touristique dans le PIB national qui se monte à 8%. Pour sa part, la présidente de l’ANIT pointe du doigt la démarche des banques. Ainsi, elle pense qu'il est nécessaire de créer un baromètre pour l’étude des business plans. En tout cas, le regain de la confiance entre les différentes parties prenantes du secteur s’avère, aujourd’hui, plus qu’une nécessité pour stimuler les investissements. À cela s’ajoute la mise en place d’instruments d’investissements innovants.

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