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Alerte sur l'utilisation des eaux usées non traitées dans l'irrigation

La Fédération nationale des associations des consommateurs au Maroc a lancé une alerte sur l'usage des eaux usées non traitées dans l'irrigation à Berrechid. Ce phénomène n'est pas régional, mais touche 9.000 hectares selon les statistiques fournies en 2013 par le ministère de l'Agriculture.

Alerte sur l'utilisation des eaux usées non traitées dans l'irrigation
La FNAC s’étonne que l’irrigation se faisant de jour au vu et au su de tout le monde, aucune autorité n’intervienne afin de mettre un terme à ces pratiques dangereuses.

«La section locale de Berrchid a constaté une augmentation constante et alarmante d’un phénomène dangereux mettant en péril la santé et la sécurité du consommateur. Les quartiers industriels de la région de Jakma et Lassilat ne disposent pas d’un système d’évacuation des eaux usées, chargées de métaux lourds et de produits cancérigènes et qui sont par la suite utilisées par des agriculteurs pour irriguer leurs terres».
Ce constat de Ouadi Madih, secrétaire général de la Fédération nationale des associations des consommateurs au Maroc (FNAC), adressé au «Matin» a de quoi inquiéter, non seulement au niveau de cette localité proche de Casablanca, mais également au niveau national. «La superficie irriguée par les eaux brutes (voir définition plus loin) est d’environ 9.000 hectares. 1.900 hectares sont irriguées à partir des eaux usées produites par les centres ruraux,» révèle Elmeknassi Youssoufi Ehssan du service de planification et du suivi des ressources hydroagricoles du ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime lors d’un atelier d’échanges sur l’élaboration d’un programme national d’assainissement et de réutilisation en milieu rural, les 4 et 5 février 2013. Le même auteur explique qu’il y a trois modes d’utilisation des eaux usées en irrigation, une utilisation directe qui est une utilisation des eaux usées brutes depuis une sortie d’eaux d’égout, évacuées directement sur les terres, il y a ensuite une utilisation indirecte qui est un captage d’eaux usées après mélange avec des eaux conventionnelles pour l’irrigation et en fin, une utilisation mixte qui mêle eaux usées et eaux conventionnelles en cas de manque.

Absence d’une institution ou structure leadership de la réutilisation

Dans son alerte, la FNAC s’étonne que l’irrigation se faisant de jour au vu et au su de tout le monde, aucune autorité n’intervienne afin de mettre un terme à ces pratiques dangereuses pour la santé des consommateurs. Mais de quelle autorité s’agit-il ?
En dressant l’état des lieux, la même source du ministère de l’Agriculture déplore justement l’absence «d’une institution ou structure leadership de la réutilisation».
Le ministère note également le manque de coordination entre les parties prenantes, la redondance des rôles et attributions des intervenants, la faible organisation, le statut de l’eau épurée non clair et le coût élevé du traitement des eaux usées. En 2008 déjà, assure Ouadi Madih, la FNAC avait adressé un courrier au ministère de l’Environnement afin d’alerter les responsables sur l’utilisation des eaux usées non traitées en agriculture. Selon ce dernier, «le ministère impute ce phénomène de pollution aux communes conformément à la charte communale, qui doivent mettre en œuvre des solutions de drainage des déchets liquides». Au plan national, les rejets d’eaux usées brutes dans les canaux d’irrigation s’observent essentiellement dans les périmètres du moyen Sebou irrigué à partir des eaux de l’oued Sebou qui reçoit les eaux usées brutes de la ville de Fès (2.000 ha), dans certaines parties du périmètre de Tadla, irrigué indirectement par les eaux usées brutes des centres ruraux et la ville de Fqih Ben Saleh, rejetées dans les canaux d’irrigation (600 ha) et les grands périmètres du Loukkos et du Gharb. 

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