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Un scrutin sans surprise en Algérie

C’est sans surprise que Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un quatrième mandat à la présidence algérienne. Le taux de participation de 51,7% tel qu’annoncé par le ministre de l’Intérieur Tayeb Bélaïz a été contesté par plusieurs personnalités politiques locales ainsi que par plusieurs titres de la presse qui ont édité un numéro spécial hier, vendredi étant jour de congé en Algérie. Plusieurs heurts ont opposé des manifestants et des gendarmes et l’on a dénombré une quarantaine de blessés dans les deux camps. Le jour du vote, un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé notamment à Alger par crainte de dérapages.

Un scrutin sans  surprise en Algérie
Dépouillement des votes dans un bureau électoral d'Alger, jeudi 17 avril. Ph. AFP

Dès la clôture des bureaux de vote, jeudi 17 avril au soir, les partisans de Abdelaziz Bouteflika avaient déjà commencé à célébrer la victoire à la présidentielle algérienne de celui qui, à 77 ans et diminué physiquement suite à un accident vasculaire cérébral, s’est présenté au bureau de vote sur un fauteuil roulant poussé par son médecin.

Des cortèges de voitures, ornés du drapeau national et du portrait de leur champion, sillonnaient à coups de klaxon les principales artères de la capitale. Un feu d'artifice a même été tiré sur la place de la Grande Poste, au cœur d'Alger, la veille de l’annonce des résultats officiels. Son principal adversaire, Ali Benflis, ancien chef du gouvernement qui a récolté 12,50% des voix a affirmé qu'il rejetait «en bloc et en détail» le résultat, dénonçant une «fraude à grande échelle» et de «graves irrégularités» tout au long de la journée du vote et partout dans le pays.

Le ministre algérien de l’Intérieur, Tayeb Bélaïz, a annoncé un taux de participation de 51,7%, en net recul par rapport à celui de 74% en 2009. Le plus fort taux d'abstention a été enregistré en Kabylie (autour de 25% de participation), où des incidents ont fait 70 blessés dans le département de Bouira.
Les électeurs de la capitale n'ont pas été très nombreux à se rendre aux urnes également avec un taux de participation à Alger de seulement 37%, ont constaté les journalistes de l’AFP. Le quotidien francophone
«El Watan» a parlé d'un «scrutin dénué de crédibilité», dénonçant la fraude qui «a toujours régné sur les élections algériennes».

Un scrutin émaillé d’incidents

Des incidents ont émaillé, jeudi le jour même du vote, l'élection présidentielle notamment à Bouira, au sud-est d'Alger, où des heurts entre gendarmes et habitants hostiles au vote ont fait une quarantaine de blessés.
Ces incidents ont éclaté peu après l'ouverture des bureaux de vote quand des groupes de jeunes ont saccagé des urnes dans des centres de vote des localités de Raffour, M'chedellah et Saharidj (Kabylie) ont précisé des sources locales à l’AFP.

Les gendarmes ont usé de grenades lacrymogènes pour disperser les protestataires qui voulaient empêcher les électeurs de voter. Une coalition de cinq partis d'opposition a appelé à boycotter le scrutin, plaidant en faveur d'une «transition démocratique», tandis que le mouvement «Barakat» (Ça suffit), hostile à un quatrième mandat, a estimé que cette élection était «un non-événement». La coalition devait tenir une réunion hier après la proclamation des résultats par le ministère de l’Intérieur. 

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