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La France, championne d’Europe

Quelque 3,8 millions de salariés actionnaires sont recensés dans l’Hexagone. Le taux de démocratisation, c’est-à-dire la part des salariés actionnaires rapportée au nombre de salariés total, y est de 51,5% contre 30,1% en Europe.

La France, championne d’Europe
L’engouement des entreprises en France et en Europe à ce dispositif n’est plus à démontrer.

266 milliards d’euros. C’est le capital détenu en 2013 par les salariés dans les entreprises européennes. Une hausse annuelle certes de 32%, mais pour un niveau qui atteint à peine celui d’avant-crise. La participation détenue par les salariés n’a jamais été aussi élevée avec 2,99%, estime la Fédération européenne de l’actionnariat salarié (FEAS). Cette dernière souligne que cette nouvelle progression n’est due que secondairement à de nouveaux plans d’actionnariat salarié (environ 30% des grandes entreprises européennes ont lancé de nouveaux plans). La raison principale est que les prix des actions ont augmenté davantage dans les entreprises où la part de l’actionnariat salarié est la plus grande, conduisant mécaniquement à une participation moyenne plus élevée. La France demeure championne d’Europe en la matière, selon la troisième édition du rapport sur le marché de l’épargne salariale et de l’actionnariat salarié, publiée en octobre 2013 par le groupement d’avocats Capital Ingenium. «L’actionnariat salarié serait plus développé en France qu’ailleurs en Europe : on compte 3,8 millions de salariés actionnaires en France.

Le taux de démocratisation, c’est-à-dire le pourcentage de salariés actionnaires par rapport au nombre de salariés total, est de 51,5% en France, contre 30,1% en Europe», indiquent les responsables de Capital Ingenium. Selon eux, les salariés français, hors dirigeants, détiennent en moyenne 3,87% de leur entreprise, contre 1,68% en Europe. L’actionnariat salarié s’est développé en France durant les années 1980 lors des programmes de privatisation engagés par l’Etat. Selon la dernière étude de la FEAS, les sociétés non cotées comptent 2 fois plus de salariés actionnaires que leurs homologues cotées en bourse (57,8% vs 27,6%). Dans une déclaration au Matin Eco, Philippe Bernheim, secrétaire général de la FAS (Fédération française des associations d’actionnaires salariés et anciens salariés), souligne que l’actionnariat salarié s’est particulièrement développé en France dans des sociétés cotées, même si un petit nombre d’entreprises non cotées ont aussi un actionnariat salarié significatif (Laboratoires Pierre Fabre, Auchan, Sonepar...).

«S’agissant des sociétés cotées, une trentaine se caractérisent par une part de capital supérieure à 3% détenue par les actionnaires salariés et anciens salariés», explique-t-il. D’après lui, plus de 20% du capital sont détenus par les actionnaires salariés et anciens salariés chez Eiffage, Safran, Bouygues. Chez STEF, Steria t Aviation Latécoere, on compte plus de 10%. Air France KLM, Vinci, Essilor, Saint Gobain, Société Générale, BNP Paribaset AXA, quant à eux, enregistrent une part de plus de 5%. «Orange a le plus grand nombre d’actionnaires salariés et anciens salariés : près de 140.000 pour environ 4,5% du capital. Thales a un actionnariat salarié très international», précise Philippe Bernheim. DEBORY ERES, société de conseil, spécialisée dans l’épargne salariale, la retraite d’entreprise et l’actionnariat salarié, confirme le leadership de l’Hexagone. La France est toujours le pays d’Europe le plus avancé sur le plan de l’actionnariat salarié «démocratique».

En 2012 (tout comme en 2011), que ce soit en nombre d’entreprises, en nombre de salariés actionnaires ou en pourcentage du capital détenu, la France demeure au-dessus de la moyenne européenne et souvent le pays le plus en pointe. Toutefois, il faut souligner que pour la première fois depuis la crise financière, le nombre d’actionnaires salariés en Europe a cessé d’augmenter en 2012 et est resté stable en France. «Le contexte économique difficile a eu un impact négatif sur le pourcentage d’entreprises françaises ayant proposé de nouveaux plans 2011/2012, sur la part des salariés - dirigeants et non dirigeants - dans le capital des sociétés ainsi que sur la capitalisation détenue par les salariés», expliquent les responsables de DEBORY ERES. Le ralentissement devra se poursuivre en 2013 en France. D’après le dernier baromètre annuel de l’actionnariat salarié réalisé par le cabinet Aon Hewitt, 46% seulement des sociétés interrogées en 2012 envisageaient de proposer des plans d’actionnariat salarié au cours des douze prochains mois.

Malgré ce ralentissement, l’engouement des entreprises en France et en Europe à ce dispositif n’est plus à démontrer. Et pour cause, soulignent les experts de DEBORY ERES, ce dispositif permet au niveau managérial une augmentation des performances des salariés et une gouvernance participative des entreprises. Sur le plan du financement, cela aide au renforcement de la flexibilité du capital social et des coûts ainsi qu’une création d’actifs financiers pour les salariés. A souligner que le Parlement européen a voté début 2013 une ligne budgétaire pour créer un Centre Européen pour l’Actionnariat Salarié dans chaque pays afin de faciliter l’information et la formation des entreprises, des salariés et du public. Ce dispositif devrait aussi faciliter la promotion et la mise en place des législations adaptées visant un meilleur développement de l’actionnariat salarié et de la participation dans chaque pays de l’Union.

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