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Eaux traitées cherchent usagers à Guelmim

Les eaux usées traitées par la station d’épuration de Guelmim, mise en service en 2004, ne trouvent jusqu’à présent aucun usage. Pourtant, cette région saharienne ne dispose que d’une source d’eau potable, la nappe phréatique dont la profondeur est passée de 20 mètres en 2010 à 60 actuellement. Le programme portant sur l’adaptation aux changements climatiques dans les oasis vient à point nommé pour mettre à l’ordre du jour ce dysfonctionnement.

Eaux traitées cherchent usagers à Guelmim
Les eaux traitées pourraient être utilisées dans un premier temps dans l'irrigation des espces verts.

À Guelmim, porte du Sahara, lorsqu’on évoque les ressources naturelles, notamment l’eau, Chakib Nemaoui, de l’Agence du développement du Sud, parle de «gestion de la rareté» et les services de l’agriculture de «sécheresse structurelle et d’inondations fréquentes». Afin d’atténuer la violence de ce contraste, une station d’épuration a été mise en service en 2004. La station de Guelmim, commune urbaine de 15.000 âmes, traite 50 litres d’eaux usées à la seconde et fonctionne selon le mode de lagunage naturel, procédé qui ne fait appel à aucun agent chimique.

«Nous effectuons des analyses trimestrielles qui s’avèrent toutes conformes», explique Mohamed Aït Attou, représentant local du ministère de l’Énergie, des mines, de l’environnement et de l’eau.
À quel usage est destinée l’eau purifiée par cette structure qui a nécessité un investissement de 23 millions de DH ? La réponse du représentant local du ministère chargé de l’Eau est des plus inattendues : «En raison du vide juridique, nous n’avons pour l’heure pas d’autorisation pour un quelconque usage. Pour cela, il faudrait que les services de l’ONEEP, de l’Agence du bassin hydraulique, de l’environnement, de la santé, de l’agriculture, de l’Agence du développement du Sud et l’association des usagers se mettent d’accord», déplore Mohamed Aït Attou selon lequel un consensus local a été trouvé en attendant l’accord central. «On pourrait, dans premier temps, utiliser ces eaux traitées pour l’irrigation des espaces verts», espère celui-ci, en précisant que Guelmim ne dispose pour son alimentation en eau potable que d’une nappe phréatique qui, en raison de l’augmentation de la consommation urbaine en eau, s’est affaissée et l’eau se trouve désormais à 60 mètres de profondeur, alors qu’avant 2010, un forage de 20 mètres suffisait pour atteindre ce précieux liquide.

Le cactopôle de Guelmim

L’adaptation aux changements climatiques passe aussi par une meilleure valorisation des ressources naturelles, acclimatées à leur milieu naturel depuis des millénaires. La figue de barbarie, l’opuntia des botanistes, occupe à Guelmim une surface estimée à 30.000 hectares. Cette manne, déjà utilisée à une échelle artisanale, est à l’origine de la création d'un «cactopôle» dans la future zone industrielle : «C’est la première campagne d’extraction d’huile essentielle. À partir de cette unité, 400 litres d’huiles essentielles ont été exportés vers les États-Unis pour un montant de 4 millions de DH», selon Chakib Nemaoui, de l’Agence du développement du Sud. Cette unité, érigée sur la première tranche de la future zone industrielle, produira également de l’aliment de bétail à partir des sous-produits de la figue de barbarie et du couscous local appelé «khoumassi», car, à l’opposé du couscous de blé tendre, qui est généralement consommé, celui de Guelmim est composé de cinq céréales différentes : orge, orge torréfiée, blé dur, blé tendre et maïs. Une manne qui ne demande qu’à être exploitée dans des zones où l’exode est un phénomène social. 

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