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Se réapproprier son savoir-faire

«Durable». Devenu à la mode, ce mot est évoqué qu’il s’agisse d’agriculture, d’économie ou de développement. Mais à écouter les différentes interventions lors de la troisième édition du Forum international des oasis de Zagora du 18 au 21 décembre, il en ressort que ce concept est en réalité un retour aux pratiques ancestrales, un savoir-faire qui tend à s’éroder au fil des générations. D’où l’intérêt d’une telle rencontre.

Se réapproprier son savoir-faire
L’une des manifestations de la désertification rampante est l’avancée des dunes qui menacent plusieurs palmeraies et villages du sud du pays.

Un des intérêts du forum de Zagora sur les oasis est qu’il est initié par la société civile, des associations locales et internationales. C’est-à-dire par ceux-là mêmes qui vivent les transformations que connaissent ces ilots de verdure cernés par un désert hostile et qui gagne du terrain. L’une des manifestations de la désertification rampante est l’avancée des dunes qui menacent plusieurs palmeraies et villages du sud du pays. Plusieurs techniques ont été utilisées pour faire leur barrage avec divers résultats.

Chez Marsad Drâ, l’observatoire de la vallée du Drâa constitué par plusieurs associations, universités et professionnels, l’idée est que l’urbanisme et l’agriculture oasienne sont indissociables. «La palmeraie de Amezrou à Zagora a été coupée en deux par les dunes. Nous adoptons une approche architecturale par laquelle nous proposons des bâtiments construits en terre et qui est une forme aérodynamique qui épouse la forme de la dune.
Ainsi, le sable ne pourra pas obstruer le bâtiment. Ce sera, en quelque sorte, les casbahs du XXIe siècle», assure Carlos Perz membre de Marsad Drâ qui souhaite «récupérer ce que nous savons déjà». Tout l’enjeu est là, surtout lorsqu’il est question des oasis qui sont à l’origine de l’émergence d’une nouvelle science, il y a de cela des siècles, qu’on nomme aujourd’hui géographie. Les premiers explorateurs de l’histoire ont été frappés par la violence du contraste entre la verdure luxuriante d’une palmeraie et l’austérité du désert qui la ceinture.
Des siècles plus tard, des associations sont actives contre la désertification à l’image du Centre
d’action et de réalisation international (CARI) créé il y a dix ans de cela.

Préserver la ressource et augmenter les revenus

Magali Prévot, membre du CARI, a présenté le projet de l’oasis de Jorf dans le Tafilalet. «Nous utilisons des techniques agro-écologiques qui préservent les ressources naturelles qui assurent une meilleure valorisation des produits tout en augmentant les revenus des agriculteurs».
Une des techniques à laquelle ont été initiés les 15 membres d’une famille est le semis sur couche chaude.
«Cette technique consiste à semer sur le compost qui en fermentant cause une montée de chaleur ; ce qui permet aux plants de pousser plus rapidement. Ces plants seront semés en pleine terre deux semaines avant la date traditionnelle. Les légumes arriveront donc précocement sur le marché et seront vendus à meilleur prix». Selon le CARI, cette seule pratique a permis une amélioration de 15.000 DH supplémentaires dont ont bénéficié les 15 agriculteurs. La rotation et l’association des cultures sont également au programme.

L’association de culture consiste à planter deux espèces différentes, par exemple blé et luzerne dans une même parcelle. Étant une légumineuse, la luzerne libère par ses racines de l’azote qui bénéficiera au blé sans ajout d’un fertilisant chimique.
Un bel exemple de solidarité qui tombe à pic surtout lorsqu’il s’agit d’agriculture familiale, thème du forum de Zagora. 

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