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Un secteur en quête de reconnaissance

«L’agriculture familiale devrait être au cœur de tous les programmes d’action relatifs à l’agriculture, à la sécurité alimentaire et à la nutrition» ; cette déclaration de Estrella Penunia, ambassadrice spéciale pour l’Année internationale de l’agriculture familiale en 2014, souligne le caractère vital de ce secteur. Dans les oasis du Maroc, espaces fragiles par excellence, différents programmes ont été lancés notamment pour la filière de la datte.

Un secteur en quête de reconnaissance
Les participants au forum de Zagora reconnaissent le rôle primordial de la femme oasienne, dans le bon fonctionnement de l’unité familiale agricole et en tant que garante des valeurs oasiennes. Sur la photo, une oasis d’Akka.

«Depuis le lancement de l’Année internationale de l’agriculture familiale (AIAF), la FAO et divers partenaires ont déclaré qu’il fallait aller au-delà des célébrations de 2014 et mettre en place une série d’actions concrètes pour s’attaquer aux défis rencontrés par les exploitants familiaux tout au long de l’année». En présentant sa plateforme de connaissances sur l’agriculture familiale dans le cadre du dialogue mondial, la FAO rejoint l’appel lancé depuis Zagora qui a abrité, du 18 au 21 décembre, le forum international des oasis. «Nous appelons à l’appui de l’agriculture familiale, à travers des mesures discriminatoires positives pour l’amélioration des pratiques locales existantes et l’introduction des nouvelles techniques de gestion de ressources naturelles, notamment les techniques d’économie d’eau et d’agriculture écologique», ont déclaré les associations, experts, chercheurs et départements publics concernés au terme de cette rencontre.

Cependant, si les besoins de développement des populations oasiennes restent énormes, la présence des ministres de l’Agriculture et du Tourisme à cette manifestation organisée par la société civile atteste de la prise en charge par les autorités publiques des attentes de près de deux millions de Marocains qui vivent dans ces espaces sahariens. A Zagora, Aziz Akhannouch, avait rappelé que la production de dattes constituait entre 40 à 60% des revenus. Vu l’importance de ce secteur, un contrat-programme relatif aux dattiers a été signé en 2010 entre le gouvernement et les professionnels pour un investissement total de 7,7 milliards de dirhams à l’horizon 2020. À titre d’exemple, la station expérimentale de Nebch, province de Zagora, réalisée pour un investissement de 4,17 millions DH s’étale sur une surface de trois hectares où sont plantés des plants de palmier dattier issus de la culture en vitro plants et irriguée en goutte à goutte qui bénéficieront à quelque 300 agriculteurs. D’un coût de 463 millions DH, le projet de développement de la filière du palmier dattier dans la province de Zagora permettra, d’ici 2017, la création 600.000 jours de travail.

Écologiquement fragiles

Au Maroc, les oasis occupent une superficie de 107.324 Km² (15% de la superficie nationale) et comptent 1.6 million d’habitants, soit près de 5,3% de la population du pays. Les principaux espaces oasiens couvrent le territoire de 8 provinces et 113 Communes oasiennes. Les différents projets lancés dans les oasis ne peuvent atteindre les objectifs tracés sans prendre en considération l’aspect environnemental. À cet égard, la rencontre de Zagora a été sanctionnée par un document qui met l’accent sur l’urgence de la préservation des oasis, menacées plus que jamais par les dérèglements climatiques : «Nous soulignons le rôle primordial de l’agriculture familiale dans la préservation de l’agro-système oasien et ses bienfaits divers : moteur de l’économie locale, création d’emploi, garantie de la sécurité alimentaire locale, préservation de la biodiversité, source de valeurs et de savoir-faire dans la gestion durable des ressources naturelles, adaptation aux changements climatiques», lit-on dans l’Appel de Zagora. Dans son programme d’adaptation au changement climatique, le ministère chargé de l’Environnement a publié un rapport en mars 2014 dans lequel il est précisé qu’une stratégie nationale d’aménagement et du développement des Oasis au Maroc a été lancée et que différents projets ont été réalisés dans ce cadre notamment au niveau des oasis de Tafilalet et du Draa visant la préservation des ressources naturelles, la lutte contre la désertification et l’ensablement. 

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