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Jeudi 28 Mars 2024
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La marque Aïcha raconte son histoire

«Aïcha mon Histoire», c’est le livre de Patricia Defever-Kapferer qui retrace le parcours de la marque. Depuis 1929, Aïcha a grandi et les Conserves de Meknès avec. Le groupe est connu non seulement au Maroc, mais aussi à l'étranger où il veut se développer encore plus.

La marque Aïcha raconte son histoire

Qui ne connaît pas Aïcha, la poupée qui a marqué des générations de Marocains ? Cette saga industrielle et commerciale a eu droit à tout un ouvrage, «Aïcha mon Histoire». Une œuvre de Patricia Defever-Kapferer publiée aux éditions Langages du Sud. L’histoire de la marque fondée en 1929 à Meknès par le Français Paul Sibut associé à Neyron, le rachat de leur petite usine de 400 m² par la famille Devico en 1962, la création du premier laboratoire agroalimentaire au Maroc, l'ascension de Aïcha...

Le livre raconte en près de 200 pages de textes et d'images, l’histoire de la marque. Présenté officiellement à Casablanca le 16 octobre, «Aïcha mon Histoire», narre, avec beaucoup de fierté, comment la marque s’est développée depuis le rachat de l’usine par Les Devico, qui sera baptisée : Les Conserves de Meknès (LCM). «C’était extrêmement basique, m’a-t-on raconté. Il y avait deux petites chaudières qui faisaient un bruit énorme et beaucoup de vapeur. Mais pour la famille, on passait à l’industrie !» raconte Aïcha.

La marque, qui se contentait dans les années 1970 d’un peu de matériel «archaïque», de quelques confitures, de fruits au sirop, de truffes blanches notamment, était principalement destinée à l’export. Mardochée Devico, l'actuel PDG, qui venait de rentrer de France, était chargé de l’approvisionnement et des achats. Pour prouver de quoi il était capable, il s’attaque d’abord à la conserve de champignon. «Pour faire des fruits au sirop, c’était simple, m’a-t-il expliqué. Il suffisait d’aller voir l’agriculteur du verger d’en face – n’oublie pas qu’on est dans une région fruitière – et de se mettre d’accord avec lui. La conserve de cèpes, c’était autre chose ! il fallait s’approvisionner» poursuit Aïcha. Malgré un approvisionnement intimement lié à la météo, LCM décide tout de même de diversifier ses fabrications pour se lancer dans le haricot vert et divers légumes en conserves «mais c’était encore très artisanal. Il nous manquait encore la superficie et de nouveaux équipements», se remémore Aïcha.

L’entreprise, qui est passée d’une production de 100 tonnes par jour à plus de 1.900 aujourd'hui, et d’une douzaine d’employés à plus de 800, revendique le leadership en termes d’équipements, de matières premières ou de produits finis. «Pas besoin d’aller en Chine, au Mexique ou en France. Ici, on a les abricots de Marrakech, les figues de Fès et les cerises de Sefrou». Aïcha, ce n’est pas seulement le concentré de tomate, c’est aussi une quinzaine de produits, une gamme de 16 confitures par exemple, un million de boites et bocaux par jour et une capacité de transformation journalière de 2.500 tonnes. Aujourd'hui, le groupe dispose aussi d’une huilerie moderne, dotée de cinq lignes de fabrication, où 500 tonnes d’huile par jour peuvent être triturées et dont une bonne partie est destinée à l’export.


Questions à : Mardochée Devico, PDG des Conserves de Meknès

«Nous finalisons un projet de 100 millions de DH pour une unité de traitement écologique de l’huile d’olive»

Après toutes ces années d’existence, quelles ambitions nourrissez-vous pour Aïcha ?
Je voudrais continuer dans ce que je sais faire, c'est-à-dire l’agro-industrie, mais je souhaite une plus grande présence à l’étranger. Maintenant que la marque Aïcha a pénétré les États-Unis il y a 4 ans, avec l’huile d’olive, LCM ambitionne d’augmenter le volume de ses exportations sur ce marché. Je n’attends qu’une chose aussi : que le Maroc profite un peu plus des potentialités qu'offrent les États-Unis dans l’huile d’olive. Pour d’autres produits, il y a d’autres marchés.

Vous êtes présent sur combien de marchés étrangers ?
Pas beaucoup, une quinzaine environ. La France reste l’un des pays où la marque Aïcha se développe bien, c’est surtout l’huile l’olive et la confiture qui rencontrent le plus grand succès. Je pense que c’est dû aux Marocains résidant à l’étranger. Ils connaissent bien la marque, et ils lui sont très attachés. Aïcha leur rappelle le pays, elle est marocaine, authentique, une empreinte du pays. Mais la qualité compte beaucoup aussi.

Avez-vous des projets d'investissement ?
Nous sommes en train de finaliser un projet de 100 millions de dirhams destiné à une unité de traitement écologique de l’huile d’olive. Un investissement qui permettra de traiter les margines et les sous-produits de l’huile d’olive. Ce processus impliquera zéro rejet dans la nature. Aujourd'hui, nous exploitons environ 3.500 hectares totalement destinés aux usines Aïcha et comptons entre 800 à 900 collaborateurs directs. Notre chiffre d’affaires tourne entre 350 et 400 millions de dirhams.

Qu’attendez-vous du futur contrat-programme pour l'agroalimentaire?
Je peux parler des filières que je connais, l’huile d’olive notamment. Je pense que pour cette dernière, le Maroc a une place énorme à prendre. Juste pour vous donner un exemple, l’Espagne produit 1,6 million de tonnes et le Maroc seulement 120.000 tonnes. À terme, le Maroc doit pouvoir remplacer l’Espagne. Dans l’abricot et les câpres, il est en train et il va la remplacer dans la fraise. Beaucoup de progrès ont été réalisés grâce au Plan Maroc vert, mais le problème numéro 1 qui persiste, c’est le foncier.

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