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Le FLN accuse l'Union européenne «d'ingérence»

Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN, au pouvoir), Amar Saadani, a accusé l'Union européenne, dont une délégation se trouve à Alger, «d'ingérence dans les affaires intérieures du pays». Les opposants à Abdelaziz Bouteflika ont demandé une élection présidentielle anticipée, car selon eux «le pouvoir est vacant».

Le FLN accuse l'Union européenne «d'ingérence»
En raison de ses ennuis de santé récurrents, Abdelaziz Bouteflika, qui ne se déplace plus qu'en fauteuil roulant, ne fait plus que de très rares apparitions. L'opposition demande de déclarer le pouvoir vacant.

«L’Algérie a besoin de préserver sa sécurité et sa stabilité et n'accepte pas ce genre d'ingérences», a déclaré à la presse M. Saadani au terme de ses entretiens, mercredi dernier, avec la délégation européenne qui mène une série de contacts avec les partis et la société civile sur la situation politique dans le pays. Le patron du parti présidentiel, qui a formulé «des réserves» sur cette mission, reproche notamment à la délégation d'avoir un agenda «ouvert», en ce sens qu'elle devrait avoir des contacts «en dehors des partis et des associations reconnus officiellement».
Le chef de la division Maghreb de l'Union européenne, Marek Skolil, qui conduit la délégation, a rejeté les accusations du secrétaire général du FLN, avec qui l'échange aurait été «tendu», selon des médias algériens. «Nous ne faisons aucune intervention. Ce n'est pas dans nos habitudes. Notre but est d'écouter, un genre de contact régulier tous les deux à trois mois», a expliqué M. Skolil, cité par l'agence officielle APS.

Il a affirmé que l'Union n'a pas «de parti pris, de solutions à donner, d'alternatives ou de revendications à présenter».
La délégation de l'UE a notamment rencontré des figures de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), un groupement de partis et de personnalités ayant proposé, dès l'été dernier, une plateforme politique qui s'articule autour de la tenue d'élections anticipées, devant baliser le terrain à un changement dans le pays. Lors de sa réunion avec les membres de la délégation, Ali Benflis, candidat malheureux aux dernières présidentielles et acteur influent au sein de l'opposition, leur a remis un document portant sur sa vision «d'un changement démocratique ordonné».

Bras de fer pouvoir-opposition

«Si en matière de transition démocratique nous en sommes aujourd'hui à la case départ, cela est dû à la révision constitutionnelle de 2008. Sans elle, nous ne serions pas aujourd'hui face à une crise de régime», a-t-il souligné dans ce document rendu public. Pour rappel, la Constitution algérienne adoptée en 1992 limitait à deux le nombre de mandats présidentiels. En 2008, Abdelaziz Bouteflika, alors à sa deuxième investiture, avait amendé la Constitution, suite à un vote au Parlement qui lui est largement favorable. Le nombre de mandats est devenu alors illimité. Selon l'ancien Premier ministre de Abdelaziz Bouteflika, cette crise se manifeste à travers la «vacance du pouvoir», car «les quelques activités que l'on fait accomplir à M. Bouteflika de temps à autre ne suffiront pas à démentir cette réalité». Dans un éditorial publié mercredi, le quotidien «El Watan», plus gros tirage du pays, estime que le fait que l'UE se départit de sa neutralité dans le bras de fer qui oppose l'opposition au pouvoir «pourrait donner matière à des lectures politiques qui n'apparaissent pas dans les déclarations officielles de circonstance des partenaires étrangers de l'Algérie». L'éditorialiste s'est demandé si les observateurs étrangers ont perçu «dans l'état de santé du Président des signes de fin de règne qui auraient pu justifier l'intérêt porté par nos partenaires à la voix de l'opposition».

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