Connexion
Ce sont quelque 1,5 million d’élèves, issus majoritairement du milieu rural et poursuivant leur formation dans l’enseignement primaire et secondaire, qui bénéficient des services de l’alimentation scolaire dans les écoles publiques. Ce chiffre important a été avancé par le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, Mohammed Belkacem, lors d’un atelier organisé jeudi dernier à Rabat sur le thème «Analyse de l’alimentation scolaire au Maroc». D’après ce responsable gouvernemental, l’entretien de ce service et la garantie de sa pérennité nécessitent le déploiement chaque année d’un budget de 900 millions de dirhams. Ces chiffres en disent long sur l’importance accordée au programme d’alimentation scolaire qui est considéré par le département de tutelle comme un des principaux outils d’appui à l’éducation. En effet, les cantines et services de restauration publique contribuent, selon M. Belkacem, à atténuer les contraintes socio-économiques et éducatives limitant l’accès à une éducation de base équitable et de qualité.
Elles permettent également de lutter contre l’abandon scolaire chez les enfants et adolescents défavorisés, en particulier les filles. «Le programme bénéficie chaque année à un nombre croissant d’élèves des cycles primaire et secondaire situés en majorité dans le milieu rural et périurbain et profite à hauteur de 47% aux filles», ajoute le même responsable. Bien déterminé à prendre à bras le corps cette question, le gouvernement gère et finance, depuis 1997, les programmes de repas scolaires en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM) dans le but de promouvoir la scolarisation des enfants de moins de 15 ans en milieu rural. Un projet qui bénéficie du soutien d’un autre partenaire de taille, à savoir la Fédération de la Russie. Ce pays octroie, en fait, un budget de 1,5 million de dollars chaque année au Royaume pour le financement de ce service, et ce à travers le PAM. Un soutien qui vient appuyer les efforts du Maroc dans ce domaine et témoigner de l’importance qu’accorde la Russie à ce volet. «La Russie accorde un intérêt particulier à l’amélioration de ce service qui demeure un pilier essentiel à nos yeux pour l’éradication du décrochage scolaire et l’amélioration de l’accès à l’éducation», indique l’ambassadeur de la Russie au Maroc, Valery Vorabiev.
L’importance des enjeux liés à cette question a poussé le ministère à réfléchir aux moyens les plus à même d’améliorer la qualité et d’assurer la pérennité des services de restauration proposés aux élèves. Lors de la rencontre organisée jeudi dernier, le secrétaire général du ministère a annoncé le lancement d’une large opération de diagnostic visant à relever les points forts et les insuffisances du programme actuel en vue d’élaborer une stratégie nationale ayant pour objectif d’optimiser les ressources et d'améliorer la qualité du service tout en élargissant l’assiette des bénéficiaires. Cette étape de diagnostic et d’analyse de l’alimentation scolaire s’appuiera, selon M. Belkacem, sur l’approche SABER (Systems Approach for Better Education Results). Il s’agit d’une approche systémique visant à améliorer les résultats de l’éducation. Les remarques et recommandations qui seront formulées à l’issue de cette action seront prises en compte lors de l’élaboration de la stratégie dont le lancement est prévu pour la prochaine rentrée scolaire.
