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Le retard de la parole toujours inquiétant

Une fois les premières joies de la naissance passées, les parents attendent avec impatience de voir leur enfant grandir et surtout de l’entendre parler. Mais lorsque la parole tarde à venir, tout s'écroule.

Le retard de la parole toujours inquiétant
Chaque enfant apprend à parler à son propre rythme.

Dès la naissance, les parents sont impatients de voir leur bébé grandir, entendre ses premiers rires, voir ses premiers pas, ses premières grimaces… et attendent surtout d’entendre son premier mot. C’est, généralement, entre sa deuxième et sa troisième année que l’enfant commence réellement à articuler un langage intelligible.
D’après les spécialistes, l’apprentissage du langage démarre très tôt dans la vie. Alors qu’il est encore dans le ventre de sa mère, l’enfant se familiarise avec le langage et s’aperçoit rapidement de l’utilité du langage pour exprimer sa satisfaction. Toutefois, cela n’est pas le cas de tous les enfants. Certains petits y mettent plus de temps, ce qui inquiète souvent les parents.

Ces derniers doivent savoir que ce n’est pas parce que l’enfant n’évolue pas de la même façon que les autres petits de son âge qu’il est nécessairement en retard. Comme dans tous les autres aspects de son développement, chaque enfant apprend à parler à son propre rythme. Il existe une grande variabilité dans l'âge du début de l'apparition du langage, dans sa rapidité d'enrichissement et dans l'acquisition de sa maîtrise totale. Néanmoins, si l’enfant a du mal à formuler des phrases ou encore plus à prononcer des mots vers l’âge de trois ans, il faut commencer à se poser des questions, car l’apprentissage du langage est une étape cruciale du développement psychomoteur et prend une part essentielle dans les relations de l’enfant avec son entourage et son environnement direct. L'enfant découvre sa faculté d'émettre des sons à un âge très précoce.

Le bébé exprime des besoins, des désirs, des peurs et des douleurs en utilisant des pleurs et différentes vocalises. Autant d'expressions que les parents découvrent spontanément. À la naissance, le bébé a des dispositions pour parler toutes les langues sans exception, puis peu à peu il se «spécialise» pour parler la ou les langues qu’il entend. Notons que ce sont tous les jeux l’entraînant à moduler les sons ou à faire des bruits de toutes sortes qui l’aident à se préparer à parler un jour. Mais la préparation des organes ne suffit pas. Le développement du langage est étroitement lié au développement de la pensée et aux échanges avec son environnement et les êtres humains qui l’entourent. Dès la naissance, un bébé a besoin d’être plongé dans un bain de langage.

Le petit est fasciné par la parole. Parler à son enfant depuis la naissance est la meilleure façon de le préparer au langage. Un retard de langage peut, en effet, être lié à l’environnement de l’enfant et son entourage. Un environnement peu stimulant où les proches parlent peu avec l’enfant ou lui parlent dans un langage de bébé peut empêcher l’enfant d’apprendre le parole. Comme ça peut être l’inverse. Un environnement trop exigeant où l’entourage en demande trop à l’enfant et exige de lui une syntaxe et un vocabulaire trop avancés pour son âge et ses capacités peut avoir des conséquences négatives.

Le retard de parole n'est pas un trouble anodin. Il peut entraver, par la suite, les premiers apprentissages de l'école élémentaire. En effet, certaines difficultés apparaissant lors de l'apprentissage de la lecture proviennent de séquelles de retards de parole ou de retards de parole compensés par l'enfant lui-même. C'est pourquoi il ne faut pas hésiter à engager une rééducation pour retard de parole dès quatre ans. Dans la majorité des cas, il s'agit d’un retard individuel normal semblable à celui que l'on rencontre pour toutes les fonctions.


Explications : Houda Hjiej, pédopsychiatre

«Il faut s’inquiéter quand les premiers mots n’apparaissent pas avant deux ans»

À quel âge peut-on commencer à parler de retard de parole ?
Il faut d’abord distinguer le retard de parole qui correspond à la persistance, au-delà de l’âge de quatre ans, des altérations phonétiques et phonologiques observées normalement vers trois ans, du retard de langage où c’est la construction de la phrase et son organisation syntaxique qui sont perturbées.
Pour le retard de parole, les altérations phonologiques restent physiologiques jusqu’à l’âge de quatre ans, au-delà il est important d’explorer les difficultés. Concernant le retard de langage, il faut s’inquiéter quand les premiers mots n’apparaissent pas avant deux ans et surtout quand les premières phrases ne se manifestent qu’après trois ans.

Quand l’enfant prononce mal certaines lettres, doit-on s’inquiéter ?
Le développement du langage chez l’enfant dépend de certains paramètres pouvant expliquer la variabilité du rythme de développement de celui-ci d’un enfant à un autre.
Le rythme du développement du langage va alors dépendre de la maturation neurologique de l’enfant, du fait qu’il soit capable ou pas d’entendre (problèmes de surdité) et de parler (dépendant de l’état des organes phonatoires). Pour que le langage émerge, l’enfant doit avoir envie de communiquer et avoir les capacités pour le faire. L’existence d’un bain de langage et d’une stimulation interactive de l’entourage est déterminante pour le rythme de développement du langage.

Pour quelles raisons les enfants du même âge n’apprennent-ils pas le langage au même rythme ?
Le langage vient à l’enfant à travers les expériences de communication que celui-ci vit dans les échanges continus qu’il est capable d’établir avec son entourage, et ce dès son plus jeune âge. Un bébé qui expérimente l’effet de ses cris sur son entourage, de ses gazouillis, de sa communication infra-verbale (regards sourires, etc.) apprend au fur et à mesure l’importance de l’échange.
Le fait de parler aux bébés tous petits et de mettre des mots sur les signaux qu’ils émettent permet de stimuler le langage. Il est aussi très important d’éviter de mettre les enfants très jeunes seuls devant la télévision, notamment s’ils ne peuvent pas s’en extraire (bébé attaché à la poussette devant la télé).
L’acquisition du langage chez l’enfant nécessite aussi un certain niveau de développement psychoaffectif lui permettant de se détacher de sa relation duelle avec la mère et de passer à une triangulation à travers l’émergence du langage.


Brèves

Le sport booste le cerveau des enfants

D’après une récente étude américaine, publiée dans la revue «Pediatrics», la pratique d’une activité physique régulière augmente la concentration des enfants. Conséquence, leurs résultats scolaires s’en trouvent améliorés ! Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs de l’Université de l’Illinois aux États-Unis ont étudié le comportement de 211 écoliers âgés de 7 à 9 ans. C’est pendant cette période que les enfants développent leur fonction exécutive : leur capacité de concentration, d’adaptation et de sélection des informations. Dans le cadre d’un programme nommé FITKIDS (Fitness ImproveThinkings in Kids), la moitié des écoliers ont pratiqué une heure d’activité physique par jour alors que l’autre moitié a suivi son rythme habituel. Les chercheurs ont ensuite analysé les aptitudes cognitives du cerveau des enfants. Ils ont pu déduire que les enfants ayant effectué plus d’exercice physique étaient non seulement en meilleure forme et avaient perdu du poids pour certains, mais qu'ils avaient également amélioré leur fonction exécutive. Les enfants du groupe sportif passaient plus facilement d’une activité à une autre, de la lecture aux mathématiques par exemple, sans perdre leur concentration. Les enfants de l’autre groupe ont continué à développer leur fonction exécutive de manière naturelle, mais à un rythme moindre.

La tétine, un frein aux relations entre bébé et maman

La tétine entraverait la relation entre la mère et l’enfant. Elle serait un frein émotionnel entre les parents et le bébé. C’est en tout cas ce que prétend une étude américaine réalisée par une équipe de chercheurs de l’Université de Wisconsin-Madison. Les chercheurs ont étudié les réactions de trente femmes qui devaient regarder des photos de bébés avec ou sans tétine. Certains bébés n’avaient pas de tétines, mais un carré blanc recouvrait leur bouche. Tous les bébés exprimaient différentes émotions. Les femmes, équipées d’électrodes, devaient décrire ce qu’elles voyaient, mais aussi ce qu’elles ressentaient face à ces photos. Il s’avère que ces femmes éprouvaient moins d’émotions et de sentiments lorsqu’elles se trouvaient face à une photo de bébé avec une tétine ou un carré blanc. Elles trouvaient les bouilles de ces bébés tout simplement moins agréables. Pour les chercheurs, ces réactions montrent que la tétine interfère dans les relations entre parents et bébés. Elle serait un obstacle à la «résonance émotionnelle». Face à des bébés avec une tétine dans la bouche, les parents enverraient moins de stimuli émotionnels, ce qui ne favorise pas le développement mental et émotionnel du bébé. 

Le placebo, efficace contre la toux  des petits

Lors d’une étude publiée le 27 octobre dernier, dans la revue «JAMA Pediatrics», des scientifiques ont démontré qu’un placebo était efficace pour calmer la toux des enfants. Pour arriver à cette conclusion, l’équipe du Dr Ian Paul, pédiatre de Pennsylvania State a observé 120 enfants âgés de moins de 4 ans. Les enfants ont été répartis en trois groupes : un tiers des enfants a reçu de l’eau sucrée et aromatisée, un placebo donc. Un tiers a reçu du jus d’agave dont l’efficacité contre la toux est reconnue. Un tiers n’a rien reçu du tout. Sans surprise, les enfants n’ayant reçu aucun «traitement» n’ont connu aucune amélioration de leur état. En revanche, les parents des enfants ayant reçu le placebo ou le jus d’agave ont constaté une diminution de l’intensité et de la fréquence de la toux. Du coup, enfants et parents bénéficiaient d’un meilleur sommeil ! Les chercheurs soulignent donc l’intérêt du placebo et se disent déçus des résultats obtenus avec le jus d’agave. «Il est possible que le fait de donner un liquide sucré en placebo soit préférable pour les familles et les enfants plutôt que de ne rien donner ou pire de prescrire des antibiotiques inutiles», estime le Dr Ian Paul qui considère qu’un dialogue peut être engagé avec le pédiatre sur ce sujet.
Par contre, les scientifiques rappellent aux familles qu’il ne faut pas donner du miel aux enfants de moins de deux ans pour éviter le risque de botulisme, maladie très grave.

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