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Nuit d'émeutes à Ferguson

Immeubles incendiés, policiers pris pour cibles, commerces pillés : la ville américaine de Ferguson a connu une nuit d'émeutes et de violences après l'annonce lundi soir de l'abandon des poursuites à l'encontre d'un policier blanc ayant tué en août un jeune Noir désarmé. Le Président ainsi que la famille de la victime ont appelé au calme.

Nuit d'émeutes  à Ferguson
Des policiers devant une voiture de police en flamme à Ferguson, le 25 novembre 2014. Ph. AFP

Dès l'annonce du verdict prononcé par un jury populaire indiquant que le policier blanc qui a tué de six balles, un adolescent Noir, ne sera pas poursuivi par la justice, les violences ont éclaté dans la petite ville du Missouri (centre), tandis que, de Seattle à New York en passant par Chicago et Los Angeles, des milliers d'Américains descendaient dans les rues pour dénoncer «le racisme qui tue», rapporte l’AFP. À Ferguson, où la mort de Michael Brown avait déjà déclenché de graves émeutes raciales, les échauffourées ont opposé les manifestants aux forces de l'ordre, d'abord devant le commissariat de police, avant de s'étendre dans la ville. «Pas de justice, pas de paix», scandaient les manifestants en colère, sourds aux appels au calme lancés un peu plus tôt par le Président Barack Obama et la famille Brown.

Selon le chef de la police du comté de Saint-Louis, Jon Belmar, les forces de l'ordre ont été la cible de nombreux tirs. Les policiers, qui avaient reçu des renforts de la Garde nationale et du FBI, ont riposté à coups de gaz lacrymogènes, matraques, et grenades aveuglantes pendant que dans certaines rues se déroulaient de véritables batailles rangées au cœur de cette banlieue de Saint-Louis, sillonnée par des véhicules blindés. De nombreux commerces ont été pillés, des véhicules et bâtiments incendiés. 29 manifestants ont été arrêtés.

«Comme au temps de Martin Luther King»

Après trois mois de délibérations, le procureur du comté de Saint-Louis a annoncé lundi dernier que l'agent de police, Darren Wilson, ne serait pas inculpé, le jury ayant considéré qu'il avait agi en état de légitime défense après une «altercation». «C'est une chose qu'ils ont toujours faite. J'ai 63 ans, j'ai vu cela à l'époque de Martin Luther King. Ils n'ont pas changé et ne changeront jamais», déclarait un homme interrogé par l'AFP dans une rue de Ferguson. Peu après l'annonce de la décision, le Président Obama et la famille de Michael Brown ont exhorté la foule à manifester dans le calme et la police à faire preuve de «retenue». La mort de Michael Brown a ravivé le débat sur l'attitude des forces de l'ordre et les relations raciales aux États-Unis, douze ans après l'affaire Rodney King et les émeutes qui avaient embrasé Los Angeles, après l'acquittement de quatre policiers blancs filmés en train de passer à tabac un automobiliste noir.

La famille du jeune Noir s'est dite «profondément déçue que le tueur de leur enfant ne soit pas confronté aux conséquences de ses actions». Dans son message, le Président Obama a d'ailleurs mis en garde contre la tentation de «dissimuler les problèmes» liés au racisme aux États-Unis. «Dans trop de régions du pays, il existe une profonde défiance entre les forces de l'ordre et les communautés de couleur», a-t-il souligné, selon l'AFP.
Des témoins avaient affirmé qu'il avait les mains en l'air au moment où le policier a fait feu. Mais, selon le procureur, plusieurs témoins oculaires se sont rétractés devant le grand jury ou ont été contredits par les indices matériels. Le procureur a annoncé que la quasi-totalité des éléments examinés par les jurés serait publiée.

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