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Mehdi Qotbi présente le bilan et les perspectives de la Fondation nationale des musées

Trois ans après sa nomination à la tête de la Fondation nationale des musées, l’artiste Mehdi Qotbi a tenu à faire le point sur le travail réalisé. «Bilan et perspectives de la Fondation nationale des musées» est l’intitulé de cette rencontre avec la presse, tenue hier à Rabat.

Mehdi Qotbi présente le bilan et les perspectives de la Fondation nationale des musées
la Fondation nationale des musées accorde une importance prioritaire à la restauration de tous les musées du Maroc. Ph. Kartouch

Fier et confiant en l’avenir, Mehdi Qotbi l’était plus que jamais hier lors de la présentation du bilan de la Fondation nationale des musées. La fierté de M. Qotbi procédait de la sollicitude dont S.M. le Roi entoure cette grande institution culturelle, alors que sa confiance trouvait son explication dans les chantiers qui ont pu être menés à bien et ceux qui seront lancés incessamment.

«Suite à ma nomination en décembre 2011, il m’a fallu presque un an pour avoir un siège et former une équipe de travail. Mais, il faut dire que sans la volonté royale, nous n’en serions pas arrivés là. Il a été d’un grand soutien pour nous. Le souci de Sa Majesté est de démocratiser la culture pour qu’elle soit accessible à tous les Marocains», souligne le président de la Fondation des musées. C’est, en fait, le rôle de tous les musées du Royaume, notamment le Musée Mohammed VI de l’Art moderne et contemporain, un symbole extraordinaire des arts plastiques, dont le nombre des visiteurs s’élève déjà à 50.000 personnes depuis son inauguration en octobre dernier.

«Les Marocains sont assoiffés de culture et de connaissance. Ce musée contribuera à faire connaitre ses artistes et d’autres grands maitres de la peinture. Les expositions réalisées à Marseille et à Paris (au Louvre et à l’Institut du monde arabe) montrent bien notre désir de faire découvrir notre histoire et faire passer des messages de paix, de tolérance et d’acceptation de l’autre. Il s’agit aussi de mieux faire connaitre notre religion et ses valeurs authentiques de dialogue et de respect pour l’autre. Je pense que l’exposition du Louvre constitue un message fort de notre Islam. Le succès qu’elle a eu auprès du public étranger nous encourage à créer un Musée d’art islamique au Maroc».

Mais, ce n’est pas tout, car la Fondation mène, aussi, un combat acharné pour encourager les métiers d’art à venir au Maroc et permettre à des œuvres d’art de franchir facilement les frontières, et ce avec une baisse de TVA de 20 à 10%. «C’est un vrai acquis que nous avons pu obtenir avec le grand soutien du ministre des Finances et la direction des impôts».

De plus, la Fondation nationale des musées accorde une importance prioritaire à la restauration et au réaménagement de tous les musées du Maroc. «Nous allons en premier lieu nous occuper de ce que nous avons déjà. Car beaucoup de nos musées sont dans un état désastreux. C’est tout un plan de développement et de restauration que nous allons lancer pour assurer, également, les bonnes conditions de travail des conservateurs», précise Mehdi Qotbi qui n’a pas manqué de rappeler les prochains projets de la Fondation. Il a cité, à cet égard, les rencontres d’hommage aux artistes marocains qui ont participé à l’épanouissement des arts plastiques au Maroc, ainsi que les prochaines expositions en Espagne et au Qatar, ou encore le festival «Street Art». 


Questions à Mehdi Qotbi,président de la Fondation nationale des musées

«La passion et l’amour qu’on met dans un travail dépassent parfois les choses matérielles»

Où en êtes-vous concernant la lutte contre le faux ?
C’est une guerre que nous menons toujours pour couper l’herbe sous le pied aux faussaires. Nous sommes reconnaissants en cela au général Hosni Benslimane qui a mis à notre disposition le laboratoire de la Gendarmerie royale pour l’expertise des œuvres.

Et concernant la Commission d’experts qui s’occupera de l’acquisition des œuvres ?
Cette Commission sera constituée dans quelque temps. Ses membres seront des experts sélectionnés selon des critères bien précis. Ils auront la tâche de l’acquisition et de la validation des œuvres. Car le musée est un espace qui doit avoir sa collection privée. Et puis, nous sommes déjà en discussion avec le ministre de la Culture pour récupérer les œuvres acquises par ce département.

Quel est le budget réservé à cette stratégie muséale ?
À partir de mars prochain, la Fondation aura son budget définitif. Mais je peux vous dire que la passion et l’amour qu’on peut mettre dans un travail dépassent parfois les choses matérielles. Sachez aussi que la culture est un vecteur de développement qui doit être mis en priorité. Donc, tout le monde doit coopérer. D’où notre stratégie de partenariat avec de grandes institutions comme la CDG, la Fondation ONA et Bank Al-Maghrib, comme nous allons faire appel à des mécènes qui pourront contribuer à travers leurs dons. Sans oublier nos partenariats étrangers pour la formation de vrais conservateurs pour nos musées.


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